Jusqu’au milieu du XXème siècle, les fidèles qui fréquentaient l’Église catholique entendaient fréquemment parler de l’enfer comme d’une réalité sérieuse. L’enfer pouvait même être employé abusivement, comme un moyen de chantage (si tu ne fais pas ceci tu iras en enfer ; si tu fais cela tu iras en enfer).
Puis, dans la seconde moitié du XXème siècle, le discours religieux s’est renversé sous l’influence de théologiens protestants, puis catholiques. Le Bon Dieu étant bon, comment pourrait-il envoyer quelqu’un en enfer ? De plus, les âmes qui seraient au Paradis pourraient-elles jouir en plénitude de la béatitude éternelle en sachant que, simultanément, certains de leurs proches souffrent pour l’éternité ? Ces objections ont été popularisées dans le grand remous post-concile. Elles ont trouvé dans les séminaires et les facultés catholiques un si bon accueil qu’il est probable que, au début du XXIème siècle, en France, la majorité des religieux croient que l’enfer est vide.
Alors qu’en est-il ? L’enfer est-il un mythe moyenâgeux désuet ou une réalité ?
Nous verrons dans cet article, de manière claire, synthétique et sourcée, ce qu’enseignent les Écritures, la Tradition catholique et le Magistère, mais également ce que nous apprennent les révélations privées ou des personnes ayant vécu une expérience de mort imminente (EMI).
L’influence protestante et la thèse du père Hans Urs von Balthasar
Karl Barth (1886-1968) est un pasteur et théologien suisse-allemand et socialiste. Très prolifique, il a notamment développé et promu l’idée selon laquelle tous les humains seraient sauvés par la grâce universelle manifestée en Jésus Christ (“salut universel”). Admiré par beaucoup, Barth et ses idées ont eu une grande influence, y compris chez les catholiques par le canal du prêtre jésuite et théologien suisse-allemand Hans Urs von Balthasar (1905-1988).
À la fin de sa vie, le père Balthasar développe sa pensée sur les fins dernières dans plusieurs ouvrages :
- L’Amour seul est digne de foi (Éditions Aubier-Montaigne, 1966)
- Espérer pour tous (Éditions Desclée de Brouwer, 1988)
- L’enfer une question (Éditions Desclée de Brouwer, 1991)
Il se base sur les éléments suivants :
- L’affirmation de Paul à Timothée : “[Dieu notre Sauveur] veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité.” (1 Tm 2, 4)
- Le fait que personne ne pourrait dire que l’enfer soit ou bien rempli, ou bien vide.
- Dans le livre des Actes des apôtres, Saint Pierre utilise le terme “apocataste”, du grec ancien apokatastasis, signifiant “le rétablissement” ou “la restauration”. (“Il faut en effet que le ciel l’accueille jusqu’à l’époque où tout sera rétabli, comme Dieu l’avait dit par la bouche des saints, ceux d’autrefois, ses prophètes.” ; Ac 3, 21.) Dès lors, le père Balthasar, se demande jusqu’à quel point va se rétablissement ?
En effet, Saint Paul dit dans ses lettres :
- “Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu.” (2 Co 5, 21)
- “Quant à cette malédiction de la Loi, le Christ nous en a rachetés en devenant, pour nous, [objet de] malédiction, car il est écrit [dans Deutéronome 21, 23] : Il est maudit, celui qui est pendu au bois du supplice.” (Ga 3, 13)
À partir de ces deux derniers passages, le père Balthasar émet l’hypothèse – à partir de l’interprétation du Samedi Saint – que Jésus aurait pris sur lui à la fois nos péchés et les conséquences de nos péchés, ceci incluant “la peine du dam” (privation de la vue et de la jouissance de Dieu) et “la peine du sens” (douleurs que souffrent les damnés dans l’enfer).
Ainsi, à la certitude de la damnation ou de son absence, le père Balthasar préfère la voie médiane de l’espérance pour tous, avançant que nous pouvons raisonnablement espérer que tout le monde sera sauvé.
Au sujet des révélations privées qui viendraient contredire sa thèse, le père Balthasar répond qu’elles n’engagent pas la foi de l’Église dans son noyau fondamental (or, dans ce noyau, l’Église ne pourrait pas, selon lui, affirmer qu’une personne est en enfer). Dès lors, les révélations privées auraient plus vocation à révéler les conséquences de nos choix que d’affirmer la vérité sur le destin ultime des âmes concernant leur devenir éternel.
Pour en savoir plus sur cette constance et insistance d’un enfer vide ou impossible dans la pensée de Hans Urs von Balthasar, nous pouvons lire l’article L’espérance d’un enfer vide selon Balthasar. Thème central ou latéral ? du père Pascal Ide.
Le père Balthasar fut un penseur jésuite extrêmement influent et proche des papes. Le père jésuite Henri de Lubac le considérait comme “le plus grand génie du XXème siècle” ou “l’homme le plus cultivé d’Europe”. Le pape Paul VI le nomme à la Commission Théologique Internationale. Puis, le pape Jean-Paul II le crée cardinal. Lors de ses funérailles, le cardinal Joseph Ratzinger (fut pape Benoît XVI) approuve sa théologie par ces mots : “l’Église elle-même, dans sa responsabilité officielle, nous dit que [Balthasar] a raison dans ce qu’il enseigne sur la foi”. Sa pensée a eu une influence certaine sur une partie de l’épiscopat et sa vision des fins dernières.
Ainsi, par exemple, le dimanche 14 janvier 2021, dans l’émission télévisée italienne Che Tempo Che Fa regardée par 3 millions de téléspectateurs, le pape François (également jésuite) a répondu à Fabio Fazio au sujet de l’enfer : “Ce que je vais dire n’est pas un dogme de foi, c’est quelque chose de personnel qui me plaît : j’aime penser à un enfer vide. C’est un plaisir : j’espère que c’est une réalité. Mais c’est un plaisir.” (Source : Vatican News, 14/01/2024). Dans cette expression, il convient de distinguer le désir que le salut fonctionne de telle manière que personne ne finisse en enfer (impossible), de l’espérance que tous les hommes acceptent le salut de Dieu (possible). Notons que le pape prend soin de distinguer le dogme (que nous allons voir ci-dessous) de son espérance personnelle que toutes les personnes soient sauvées.
Outre-Atlantique, Mgr Robert Barron, le prêtre le plus influent sur youtube aux États-Unis et nommé évêque par le pape François, promeut les vues de Balthasar.
Nous pouvons retracer ainsi la propagation récente de cette idée ainsi (effet de levier) :
Karl Barth (protestant) → Hans Urs von Balthasar (jésuite) → mise en valeur de Balthasar par le père Henri de Lubac (jésuite) et les papes Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI, François (jésuite) → théologiens et influenceurs (ex : Jacques Ellul, Mgr Barron, ) → religieux → fidèles.
Voyons maintenant ce qu’enseigne l’Église.
La liberté : l’Amour ne peut pas être total sans liberté véritable
Dieu est Amour. Il a créé les êtres humains pour une relation d’amour authentique. Pour que cet amour soit véritable, il nous a créé libres, de l’accepter ou de le rejeter. En effet, si Dieu nous avait programmé comme des robots pour que nous l’aimions constamment, notre amour pour lui n’aurait aucune valeur. Exactement comme un jeune homme qui contraindrait la fille dont il est épris à devenir sa femme. Une véritable relation d’amour n’est possible que lorsque la jeune fille répond, d’un cœur libre et sincère, être elle aussi amoureuse du jeune homme et souhaiter partager sa vie. Il est logiquement impossible de forcer une personne à aimer librement. Ainsi, l’amour est indissociable de la liberté. C’est la “souveraine liberté de pensée et de volonté que Dieu lui-même laisse aux hommes” (Valtorta, 561.10).
Il en fut de même pour les anges, créés avant les humains.
Révélation privée :
Azarias : “À l’origine, tout n’était qu’ordre, dans la création. Mais l’ordre n’exclut pas la liberté. Au contraire, la liberté parfaite se trouve dans l’ordre. […] Tel était l’univers tout entier avant que Lucifer n’abuse de sa liberté pour susciter en lui-même le désordre des passions – et cela, par sa propre volonté – pour mettre du désordre dans l’ordre parfait. S’il avait été tout amour, il n’y aurait pas eu place en lui pour autre chose que l’amour. Mais il y eut place pour l’orgueil, auquel on pourrait donner ce nom : le désordre de l’intelligence. Dieu aurait-il pu empêcher tout cela ? Oui. [… Mais] Dieu n’opprime pas l’esprit troublé pour le mettre de force dans l’impossibilité de pécher. Dans ce cas, il n’aurait eu aucun mérite à ne pas pécher. Pour nous aussi, il fut nécessaire de “savoir vouloir le Bien” pour continuer à mériter de jouir de la vue de Dieu, Béatitude infinie !” (Message d’Azarias, l’ange gardien de Maria Valtorta, du 20 janvier 1946)
Dieu respecte notre liberté, même s’il souffre de nos rejets.
Et nous savons combien Jésus – Dieu incarné – a souffert sur la Croix lorsque son peuple l’a rejeté. Saint François d’Assise traversait les contrées en scandant : “L’Amour n’est pas aimé !” Jésus présenta son cœur à Sainte Marguerite-Marie Alacoque avec ces mots : “Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné, jusqu’à s’épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ; et pour reconnaissance, je reçois de la plus grande partie que des ingratitudes, par les mépris, irrévérences, sacrilèges et froideurs qu’ils ont pour moi dans ce sacrement d’amour.” (Autobiographie, §92). Les enfants de La Salette virent la Vierge en pleurs, tout comme Nathalie Saracco vit, lors de son expérience de mort imminente (EMI), Jésus défiguré par les larmes.
Par conséquent, si Dieu imposait à tous le Paradis – y compris à ceux qui le rejettent librement –, nous ne serions pas véritablement libres et son amour ne serait pas totalement parfait.
Le Ciel ne peut pas violer le libre arbitre qu’il donne aux âmes en gage d’amour. Dieu ne pouvant pas nous obliger à l’aimer, nous avons le droit à la non union, le droit à l’enfer (c’est le droit de la créature).
Le Paradis et l’enfer sont des états plus que des lieux. État béatifique parfait pour le premier ; état de souffrance absolu pour le second. Le Paradis est l’état dans lequel se trouve l’âme qui est unie à Dieu. L’enfer est l’état dans lequel se trouve l’âme qui s’est librement coupée de Dieu. Parce que ces états sont hors des sphères matérielles et temporelles propres au monde physique, ils s’inscrivent dans un éternel présent.
Notre courte vie terrestre constitue donc un enjeu immense en ce qu’elle détermine un après qui, lui, est sans fin. Elle est l’espace et le temps de notre choix face à la question que Dieu nous pose : Veux-tu, oui ou non, vivre en mon Amour pour l’éternité ?
Jésus : “Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”.” (Mt 5, 37)
“Dieu qui t’a créé sans toi ne te sauvera pas sans toi.” (Saint Augustin, Amis de Dieu, nos 23-24)
“Dieu ne prédestine personne à aller en enfer” (CEC 1037). Ce n’est pas Dieu qui envoie l’âme en enfer, mais elle qui s’y rend en le refusant par sa vie.
“Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle. Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu : étends la main vers ce que tu préfères. La vie et la mort sont proposées aux hommes, l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix. Car la sagesse du Seigneur est grande, fort est son pouvoir, et il voit tout. Ses regards sont tournés vers ceux qui le craignent, il connaît toutes les actions des hommes. Il n’a commandé à personne d’être impie, il n’a donné à personne la permission de pécher.” (Si 15, 15-20)
Dieu veut tous nous sauver
Dieu nous aime, tous.
Révélation privée :
Jésus : “vous m’êtes plus chers que si vous étiez les fils de mes entrailles, car vous êtes les fils de mon esprit. Votre esprit, je l’ai amené à la Vie, et je le ferai encore davantage.” (Valtorta, 572.6)
L’enfer n’est donc assurément pas son désir. Bien au contraire, son désir est de sauver tous les hommes qu’il aime infiniment, à tel point que la Deuxième Personne de la Trinité a pris une chair humaine pour s’offrir en suprême holocauste pour cela. “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime” nous dit Jésus (Jn 15, 13).
Révélation privée :
Jésus : “Sauver ! C’est pour sauver l’humanité que j’ai quitté le ciel. C’est pour sauver l’humanité que j’ai connu la mort.” (Valtorta, Les Cahiers, 9 janvier 1944)
Révélation privée :
Dieu le Père à Mère Eugénie Ravasio : “Les hommes croient que Je suis le Dieu terrible et que Je précipite toute l’humanité en enfer. Quelle surprise à la fin des temps, lorsqu’ils verront tant d’âmes qu’ils croyaient perdues, jouir de l’éternel bonheur au milieu des élus. Je voudrais que toutes mes créatures aient la conviction qu’il y a un Père qui veille sur elles et qui voudrait leur donner, même dès ici-bas, un avant-goût du bonheur éternel.” (Message de Notre Père, Premier cahier, 1er juillet 1932)
Dieu est miséricordieux
Dieu sait de quoi nous sommes faits (Ps 102, 14). Parce qu’il est Amour, il est prêt à tout moment à nous relever dans sa miséricorde.
Révélation privée :
Jésus à sœur Josefa Menéndez : “Un père n’a-t-il pas plus de soin de l’enfant malade que de ceux qui se portent bien ? Pour lui sa sollicitude et ses délicatesses ne sont-elles pas plus grandes ? Ainsi, mon Cœur répand-Il sur les pêcheurs, avec plus de largesse encore que sur les justes, sa Compassion et sa Tendresse.” (Un Appel à l’Amour, Message du dimanche 10 juin 1923)
Mais sa miséricorde n’est pas automatique (sinon il n’y aurait ni liberté, ni justice). Elle est le fruit d’une rencontre, de retrouvailles. Jésus l’illustre, entre autres, par la parabole du fils prodigue (Lc 15, 11-32). Le pêcheur doit entreprendre une démarche d’humilité, de conversion, en comprenant qu’il s’est (parfois très gravement) égaré, en demandant pardon et en souhaitant sincèrement prendre le parti du bien. Dès lors, Dieu lui-même se précipite à sa rencontre pour l’accueillir les bras ouverts et lui pardonner. “C’est ainsi qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.” (Lc 15, 7)
Révélation privée :
Jésus s’adressant à un ami de Zachée, anciennement grand proxénète et nouvellement converti : “C’est vrai ! Ton crime est grand. Tu as beaucoup à réparer. Mais moi, la Miséricorde, je t’affirme que, même si tu étais le démon en personne et si tu avais commis tous les crimes de la terre, si tu le veux, tu peux tout réparer et être pardonné par Dieu, par le Dieu vrai, grand et paternel. Si tu le veux. Unis ta volonté à la mienne. Moi aussi, je veux que tu sois pardonné. Unis-toi à moi. Donne-moi ta pauvre âme déshonorée, ruinée, couverte de cicatrices et avilie, depuis que tu as abandonné le péché. Je la mettrai dans mon cœur, là où je mets les plus grands pécheurs, et je l’emmènerai avec moi dans le Sacrifice rédempteur. Le sang le plus saint, celui de mon cœur, le dernier sang de celui qui sera consumé pour les hommes, se répandra sur les plus grandes ruines et les régénérera. Pour le moment, garde l’espérance, une espérance plus grande que ton crime immense, dans la miséricorde de Dieu, car elle est sans bornes, ô homme, pour qui sait se confier à elle.” (Valtorta, 524.4)
Révélation privée :
Jésus : “Si seulement vous saviez comme Je suis prêt cependant à pardonner les crimes de votre ère, pour un seul regard aimable porté sur Moi… un moment de regret… un soupir d’hésitation… une légère reconsidération. Un sourire à Ma Sainte Face et Je pardonnerais et J’oublierais. Je ne regarderais même pas Mes Plaies. J’effacerais de Ma vue toutes vos iniquités et vos péchés. N’auriez-vous même qu’un moment de regret, et tout le Ciel célébrerait votre geste, car votre sourire et votre regard aimable seraient reçus comme de l’encens par Moi, et ce léger moment de regret serait entendu par Moi comme un nouveau cantique.” (Message à Vassula Ryden, du 29 août 1989)
Révélation privée :
Jésus à Judas, peu avant que ce dernier ne le livre : “Je t’assure que, même après le Crime des crimes, si le coupable courait se jeter aux pieds de Dieu, avec un vrai repentir, et s’il le suppliait en pleurant de lui pardonner en s’offrant pour expier avec confiance, sans désespoir, Dieu lui pardonnerait, et par l’expiation le coupable sauverait encore son âme.” (Valtorta, 567.25)
Révélation privée :
Jésus : “Dieu t’ouvrira les portes de son Royaume si tu sais croire en sa miséricorde.” (Valtorta, 520.6)
Révélation privée :
Jésus : “Je sauverai ceux qui se repentent et reviennent à Dieu. Les impénitents n’obtiendront pas de rédemption.” (Valtorta, 131.4)
Révélation privée :
Jésus : “À mon sang, il faut joindre votre repentir. Sans le repentir, amer et salutaire, c’est inutilement que je serai mort pour vous.” (Valtorta, 589.7)
Pour rendre manifeste cette miséricorde divine, Jésus a institué le sacrement de la réconciliation lors de l’envoi final de ses apôtres aux extrémités de la terre :
“La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. […] À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus.” (Jn 20, 23)
En conséquence, la confession auriculaire était déjà pratiquée chez les tout premiers chrétiens :
Saint Jacques : “Confessez donc vos péchés les uns aux autres” (Jc 5, 16)
→ Lire notre dossier sur le péché et le sacrement de la réconciliation
Au XXème siècle, Jésus a continué de révéler au monde, par l’intermédiaire de Sainte Faustine Kowalska, une humble religieuse polonaise, l’ampleur insondable de sa divine Miséricorde. Cette révélation privée a donné lieu à la fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques, ainsi qu’aux dévotions du chapelet de la Miséricorde Divine et de l’heure de la Miséricorde Divine (chaque jour à 15h).
Révélation privée :
Jésus : “Vous ne connaissez pas le vrai visage de Dieu. Si vous le connaissiez et si vous en connaissiez l’esprit, vous sauriez que le principal attribut de Dieu, c’est l’amour, et l’amour miséricordieux.” (Valorta, 476.6)
Révélation privée :
Jésus à sœur Josefa Menéndez : “Ce n’est pas le péché qui blesse le plus mon Cœur, ce qui le déchire c’est que les âmes ne viennent pas se réfugier en Moi après l’avoir commis. […] Oui, Je désire pardonner […] Je sais que les âmes le savent, mais J’ai besoin de faire entendre un nouvel Appel à l’Amour.” (Un Appel à l’Amour, Message du 24 août 1922)
Dieu est juste
La justice implique la proportionnalité
Si, à sa mort, le plus sanguinaire des despotes recevait le même traitement que Saint François d’Assise, il n’y aurait aucune justice.
La justice implique le respect du libre arbitre
Puis, après avoir tout donné, il se résigne à respecter le libre choix de chacun au terme de sa vie. C’est l’âme qui, mourant en état de refus de Dieu, se dirige d’elle-même en enfer. L’enfer est la juste conséquence de l’indispensable liberté pour que l’Amour soit authentique.
Concile de Quiersy, en 853 : “Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, bien que tous ne soient pas sauvés.” (Denzinger 623)
Révélation privée :
Jésus : “Ce n’est pas pour tous que j’ai été Sauveur. Pour tous, j’ai voulu l’être, mais je ne l’ai pas été, car tous n’ont pas eu la volonté d’être sauvés.” (Valtorta, 494.7)
Révélation privée :
Jésus à Judas, peu de temps avant que ce dernier ne le livre : “Ils seront des centaines de mille, qui commettront les mêmes péchés que toi et se livreront au démon de leur propre volonté, qui offenseront Dieu, tortureront père et mère et seront assassins, voleurs, menteurs, adultères, luxurieux, sacrilèges, et enfin déicides, en tuant matériellement le Christ un jour prochain, ou spirituellement dans leur cœur dans les temps futurs.” (Valtorta, 567.15)
Le drame de la damnation et la souffrance de Dieu
La damnation d’une âme est gravissime et inflige une souffrance inouïe à Dieu.
Révélation privée :
Jésus à Mgr Ottavio Michelini : “la perte d’une seule âme est une chose plus grave que toutes les guerres, épidémies, révolutions et malheurs de tous les temps. Cela, vous ne pouvez pas facilement le comprendre, parce que vous n’êtes pas capables de comprendre ce que veut dire une éternité de tourments. » (Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles, Parvis, 2015, p.10)
Les Écritures, la Tradition et le Magistère ont toujours été clairs et unanimes sur l’existence de l’enfer. Voyons cela.
Ce que dit la Bible au sujet de l’enfer
Dans l’Ancien Testament
Le livre du prophète Daniel : “Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles.” (Dn 12, 2)
Dans le Nouveau Testament
Jésus, lui-même, mentionne l’enfer à quinze reprises dans les Évangiles.
Jésus enseigna : “Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra. Dans l’Hadès, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.”
Abraham : “Mon enfant, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance. Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.”
Le riche : “Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !”
Abraham : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !”
Le riche : “Non, père Abraham, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.”
Abraham : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.”” (Lc 16, 19-31)
Jésus : “De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende !” (Mt 13, 40-43)
Jésus : “Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.” (Mt 25, 31-46)
Jésus : “Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.” (Mt 5, 20)
Jésus : “Si quelqu’un traite [son frère] de fou, il sera passible de la géhenne de feu.” (Mt 5, 22)
Jésus : “Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.” (Mt 5, 29)
Jésus : “Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.” (Mt 5, 30)
Jésus : “Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.” (Mc 9, 43-48)
Saint Paul : “Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront pas du Royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas ! Ni impudiques, ni idolâtres, ni adultères, ni dépravés, ni gens de mœurs infâmes, ni voleurs, ni cupides, pas plus qu’ivrognes, insulteurs ou rapaces, n’hériteront du Royaume de Dieu.” (1 Co, 6, 9-10)
Saint Paul : “lorsque, du haut du ciel, le Seigneur Jésus se révélera avec les anges, messagers de sa puissance, dans le feu flamboyant ; alors il fera justice contre ceux qui ignorent Dieu et à ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ceux-là subiront comme châtiment la ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force” (2 Th 1, 7-9)
Saint Jean : “la Mort et le séjour des morts rendirent aussi ceux qu’ils retenaient, et ils furent jugés, chacun selon ses actes. Puis la Mort et le séjour des morts furent précipités dans l’étang de feu – l’étang de feu, c’est la seconde mort. Et si quelqu’un ne se trouvait pas inscrit dans le livre de la vie, il était précipité dans l’étang de feu.” (Ap 20, 13-15)
Si l’enfer et la damnation n’existaient pas, pourquoi Jésus en parlerait-il ? N’est-il pas la Vérité ? Désire-t-il nous égarer ou nous sauver ? Nous sauver de quoi ?
Ce qu’enseigne l’Église au sujet de l’enfer
Types et gradations du péché
Le Magistère de l’Église précise qu’il y a différents types et gradations dans le péché :
- Les péchés véniels,
- Les péchés graves,
- Les péchés mortels.
Pour qu’un péché soit qualifié de “mortel” (1 Jn 5), il faut que les trois critères suivants soient réunis :
- Que le péché soit grave (blasphémer, commettre un sacrilège, manquer la messe dominicale sans motif valable, idolâtrer, apostasier, s’obstiner dans l’athéisme, pratiquer le spiritisme, l’ésotérisme ou l’occultisme, commettre un vol important, refuser de pardonner, violenter, tuer, avorter, euthanasier, divorcer (en cas de grand danger, la séparation de corps est licite, mais pas le divorce), épouser une personne déjà mariée à l’Église, avoir des relations sexuelles hors mariage et procréer en dehors de ce sacrement, commettre un adultère, consommer de la pornographie, se masturber, etc.),
- Que l’on ait connaissance de sa gravité,
- Que l’on ait commis ce péché en faisant usage de sa pleine volonté.
Si les deux derniers points sont manquants, alors il s’agit d’un “péché grave”.
Les péchés mortels séparent totalement leur auteur de Dieu et de la grâce divine et placent son âme en état de mort spirituelle. Non remis, ils font contracter une peine éternelle. Il s’agit alors d’une “seconde mort”, non pas physique, mais spirituelle.
Les péchés véniels, moins extrêmes, affaiblissent la grâce divine sans la supprimer.
Saint Jean-Marie Vianney : “Jamais personne n’a été damné pour avoir fait trop de mal ; mais beaucoup sont en enfer pour un seul péché mortel dont ils n’ont pas voulu se repentir.”
Tous les péchés peuvent être remis dans le sacrement de pénitence et de réconciliation dispensé par un prêtre.
→ Lire notre dossier sur le péché et le sacrement de la réconciliation
L’Église enseigne que l’âme, après son décès, connaît deux jugements consécutifs :
“Le jugement particulier”
Il a lieu au décès de la personne et est basé sur ses choix et sa vie terrestre. À la suite de son jugement particulier, l’âme de la personne se dirige alors immédiatement au Paradis (éternel), au purgatoire (temporaires), aux limbes (temporaires) ou en enfer (éternel). (Nous décrirons ces quatre états plus loin.)
Catéchisme de l’Église catholique (1992) :
“La mort met fin à la vie de l’homme comme temps ouvert à l’accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses œuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (Lc 16, 22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (Lc 23, 43), ainsi que d’autres textes du Nouveau Testament (2 Co 5, 8 ; Ph 1, 23 ; He 9, 27 ; He 12, 23) parlent d’une destinée ultime de l’âme (Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres.” (CEC 1021)
“Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon : DS 857-858 ; Cc. Florence : DS 1304-1306 ; Cc. Trente : DS 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII : DS 1000-1001 ; Jean XXII : DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII : DS 1002).
Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour (S. Jean de la Croix, Dichos, 64)” (CEC 1022)“Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot “enfer”.” (CEC 1033)
“L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, le feu éternel” (CEC 1035)
“Le jugement dernier”
À la fin des temps, lors du retour glorieux du Christ, lorsque le dernier être humain sera décédé, notre chair sera ressuscitée et réunifiée à notre âme pour l’éternité. C’est ce que nous appelons la “résurrection de la chair“. Afin que la justice divine soit pleinement parfaite, le jugement dernier complètera le jugement particulier en y intégrant les conséquences de nos choix terrestres au-delà de notre décès. Ainsi, par exemple, un penseur influent ayant produit une idéologie monstrueuse sera jugé sur les conséquences de celle-ci au fil des générations après son décès. Idem, pour les conséquences de nos bienfaits. À la suite de notre jugement particulier, nous irons, corps et âme, au Paradis ou en enfer, pour l’éternité. Le purgatoire et les limbes disparaîtront et ceux qui s’y trouvent entreront au Paradis.
Catéchisme de l’Église catholique (1992) :
“La résurrection de tous les morts, “des justes et des pécheurs” (Ac 24, 15), précédera le Jugement dernier. Ce sera “l’heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l’appel de la voix du Fils de l’Homme ; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation” (Jn 5, 28-29). Alors le Christ “viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges […]. Devant lui seront rassemblés toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche […]. Et ils s’en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle” (Mt 25, 31. 32. 46).” (CEC 1038)
“C’est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (Jn 12, 49). Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre :
Tout le mal que font les méchants est enregistré – et ils ne le savent pas. Le Jour où “Dieu ne se taira pas” (Ps 50, 3) […] Il se tournera vers les mauvais : “J’avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le ciel à la droite de mon Père – mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu’à la tête. Quand j’ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes œuvres dans mon trésor : vous n’avez rien déposé dans leurs mains, c’est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi” (S. Augustin, serm. 18, 4, 4 : PL 38, 130-131).” (CEC 1039)“Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connaît l’heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l’histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l’œuvre de la création et de toute l’économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (Ct 8, 6).” (CEC 1040)
“Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes “le temps favorable, le temps du salut” (2 Co 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la “bienheureuse espérance” (Tt 2, 13) du retour du Seigneur qui “viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru” (2 Th 1, 10).” (CEC 1041)
“[Jésus] viendra à la fin des siècles juger les vivants et les morts, tant les réprouvés que les élus qui ressusciteront tous avec leurs propres corps, afin de recevoir, selon leurs mérites bons ou mauvais : les réprouvés, la peine éternelle avec le diable ; les élus, la gloire éternelle avec Jésus-Christ.” (Quatrième concile œcuménique de Latran IV, en 1215)
“La vie éternelle comme récompense du bon mérite ou la peine du supplice éternel pour les péchés.” (Denzinger, Fides Damasi, n°72)
“Ceux qui auront fait le bien iront dans la vie éternelle ; ceux qui auront commis le mal iront au feu éternel.” (Symbole de Saint Athanase)
Ce que disent les papes au sujet de l’enfer
Le pape Saint Jean-Paul II :
Le pape Saint Jean-Paul II explique comment interpréter les représentations que nous venons de voir : “En ayant recours à des images, le Nouveau Testament présente le lieu destiné aux personnes qui se sont rendues coupables d’injustice comme une fournaise ardente, où “seront les pleurs et les grincements de dents” (Mt 13, 42 ; Mt 25, 30-41), ou encore comme la géhenne “dans le feu qui ne s’éteint pas” (Mc 9, 43). Tout cela est exprimé de façon narrative dans la parabole du riche, dans laquelle l’on précise que les enfers sont le lieu de la peine définitive, sans possibilité de retour ou d’allègement de la douleur (Lc 16, 19-31). L’Apocalypse représente de façon expressive dans un “étang de feu” ceux qui se soustraient au livre de la vie, allant ainsi à la rencontre de la “seconde mort” (Ap 20, 14-15). Celui, donc, qui s’obstine à ne pas s’ouvrir à l’Évangile se prédispose à une “perte éternelle, éloignés de la face du Seigneur et de la gloire de sa force” (2 Th 1, 9). Les images à travers lesquelles l’Écriture Sainte nous présente l’enfer doivent être correctement interprétées. Elles indiquent la frustration et le vide complet d’une vie sans Dieu. Plus qu’un lieu, l’enfer indique la situation dans laquelle se trouve celui qui s’éloigne librement et définitivement de Dieu, source de vie et de joie.” (Audience générale, L’enfer comme refus définitif de Dieu, 28 juillet 1999, n°2-3)
Le cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI :
Cardinal Ratzinger : “Inutile de discuter : la notion de damnation éternelle a bel et bien sa place dans l’enseignement de Jésus, comme dans les écrits des apôtres. Le dogme affirmant l’existence de l’enfer et l’éternité de la damnation repose donc sur des bases solides.” (cf. Aleteia, Questions de fond)
Le pape François :
Le pape François exhortant les mafieux italiens : “S’il vous plaît, changez de vie, convertissez-vous! Arrêtez-vous de faire le mal ! […] Nous prions pour vous. Convertissez-vous. Je vous le demande à genoux. C’est pour votre bien. […] Cette vie que vous menez à présent ne vous donnera pas de plaisir, ni de joie. Elle ne vous donnera pas le bonheur. Le pouvoir et l’argent que vous avez maintenant à travers tant d’affaires sales, tant de crimes mafieux, c’est de l’argent ensanglanté, du pouvoir ensanglanté : vous ne pourrez l’emportez avec vous dans l’autre vie… […] Convertissez-vous, il est encore temps pour ne pas finir en enfer. C’est ce qui vous attend si vous continuez sur cette voie. Vous avez eu un papa et une maman. Pensez un peu à eux, réfléchissez un peu et convertissez-vous…” (21 mars 2014, église San Gregorio, Rome)
Où se trouve Judas ?
Nous pouvons déduire la réponse à cette question d’après les Écritures, la Tradition de l’Église et le Magistère :
“Jésus leur dit : “N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est un diable !” Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer.” (Jn 6, 70-71)
Or, il n’y a pas de diable au Paradis.
Jésus dit : ““malheureux celui par qui le Fils de l’homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là !”
Judas, celui qui le livrait, prit la parole : “Rabbi, serait-ce moi ?”
Jésus lui répond : “C’est toi-même qui l’as dit !”” (Mt 26, 24-25)
Or, la vie éternelle commence dès ici-bas. Si l’absence de vie terrestre aurait été préférable pour Judas, c’est qu’elle s’avéra vaine pour préparer la suivante (y compris s’il avait dû endurer le purgatoire jusqu’à la fin des temps).
Jésus : “Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.” (Jn 17, 12)
Le premier Concile de l’Église se réunit pour nommer un remplaçant (et non un successeur) à Judas :
“Ensuite, on fit cette prière : “Toi, Seigneur, qui connais tous les cœurs, désigne lequel [parmi Joseph appelé Barsabbas, puis surnommé Justus, et Matthias] tu as choisi pour qu’il prenne, dans le ministère apostolique, la place que Judas a désertée en allant à la place qui est désormais la sienne.”” (Ac 1, 24-25)
L’Église célèbre la fête de tous les apôtres, excepté Judas qui ne figure pas au calendrier des Saints, car elle ne croit pas qu’il soit au Ciel.
L’Église prie pour les âmes du Purgatoire. Or, elle n’a jamais prié pour que Judas aille au Ciel, car elle ne croit pas qu’il soit au Purgatoire, car il n’a pas espéré en la miséricorde du Seigneur après sa trahison.
Concile de Trente confirme la perte éternelle de Judas :
“[Certains] s’abandonnent à tel point au chagrin et à la désolation, qu’ils viennent à désespérer entièrement de leur salut. […] tel fut certainement Judas que “le repentir de son crime conduisit à se pendre lui-même”, perdant ainsi la vie et son âme tout ensemble.” (Catéchisme du Concile de Trente, chapitre 21)
“[Certains] n’embrassent l’État ecclésiastique que pour se procurer ce qui est nécessaire à la nourriture et au vêtement, ils ne cherchent que le gain dans le Sacerdoce […] D’autres sont conduits au Sacerdoce par la soif des honneurs et par l’ambition. Il en est enfin qui ne recherchent les Ordres que pour s’enrichir […] Ce sont ceux-là que notre Sauveur appelle des mercenaires, et dont le Prophète Ézéchiel disait : “Ils se paissent eux-mêmes, et non leurs brebis.” (Ez 34) […] Aussi ne tirent-ils point d’autre fruit de leur Sacerdoce, que celui que recueillit Judas de son apostolat, c’est-à-dire leur perte éternelle.” (Catéchisme du Concile de Trente, chapitre 26)
Dans le dernier chapitre de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, Jésus énumère sept raisons qui l’ont conduit à offrir cette œuvre au monde. Voici la dernière de ces sept raisons qu’il destine tout particulièrement aux “maîtres spirituels” et aux “directeurs d’âmes” :
Révélation privée :
Jésus : “Enfin vous faire connaître le mystère de Judas, ce mystère qu’est la chute d’un esprit que Dieu avait comblé de bienfaits extraordinaires. Un mystère qui, en vérité, se réitère trop souvent et qui blesse le cœur de votre Jésus.
Vous faire connaître comment on chute en passant de l’état de serviteurs et d’enfants de Dieu à celui de démons et de déicides qui tuent Dieu en eux, en tuant la grâce. Mon but est de vous empêcher de mettre le pied sur des sentiers d’où l’on tombe dans l’Abîme, et de vous enseigner la façon de vous y prendre pour essayer de retenir les agneaux imprudents qui se dirigent vers le gouffre.
Appliquez votre intelligence à étudier la figure horrible et cependant banale de Judas, complexe où s’agitent comme des serpents tous les vices capitaux que vous trouvez et que vous avez à combattre chez telle ou telle personne. C’est la leçon que vous devez particulièrement retenir, car ce sera celle qui vous sera la plus utile dans votre ministère de maîtres spirituels et de directeurs d’âmes. Combien, dans tout état de la vie, imitent Judas en se livrant à Satan et trouvent la mort éternelle !” (Valtorta, 652)
Ce que nous apprennent les révélations privées sur l’enfer
Dans l’histoire du catholicisme, Dieu a donné à de nombreuses mystiques de voir l’enfer de leurs yeux afin d’en rendre compte aux hommes. Ce fut le cas de Sainte Catherine de Sienne (XIVème siècle), de Sainte Françoise Romaine (fondatrice des Oblates, XIV-XVème siècles), de Sainte Thérèse d’Avila (première femme docteur de l’Église, XVIème siècle), de Sainte Véronique Giuliani (XVII-XVIIIème siècles), de bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (XVIII-XIXème siècles), de Saint Jean Bosco (XIXème), du pape Léon XIII (XIXème siècle), de Sainte Josepha Menendez (XXème siècle), de sœur Sainte Faustine (XXème siècle), de Lucie, de Jacinthe et de François de Fatima (XXème siècle), de Maria Valtorta (XXème siècle), de Luz Amparo (XXème siècle), ou encore du père José Maniyangat (XX-XXIème siècles).
Nier l’enfer, c’est soit se croire plus savant que Dieu, Marie et les Saints, soit les nier eux-mêmes (Valtorta, 503.11).
Sainte Thérèse d’Avila (Espagne, XVIème siècle)
Révélation privée :
Sainte Thérèse d’Avila : “J’avais enduré de très cruelles souffrances dans ma vie, et, de l’aveu des médecins, les plus grandes que l’on puisse endurer ici-bas ; j’avais vu tous mes nerfs se contracter à l’époque où je perdis l’usage de mes membres ; en outre, j’avais été assaillie par divers maux dont quelques-uns, comme je l’ai dit, avaient le démon pour auteur. Tout cela, néanmoins, n’est rien en comparaison des douleurs que je sentis alors ; et ce qui y mettait le comble, c’était la vue qu’elles seraient sans interruption et sans fin.
Mais ces tortures du corps ne sont rien à leur tour auprès de l’agonie de l’âme. C’est une étreinte une angoisse, une douleur si sensible, c’est en même temps une si désespérée et si amère tristesse, que j’essaierais en vain de les dépeindre. Si je dis qu’on se sent continuellement arracher l’âme, c’est peu ; car dans ce cas, c’est une puissance étrangère qui semble ôter la vie, mais ici, c’est l’âme qui se déchire elle-même.
Non, jamais je ne pourrai trouver d’expression pour donner une idée de ce feu intérieur et de ce désespoir, qui sont comme le comble de tant de douleurs et de tourments. Je ne voyais pas qui me les faisait endurer, mais je me sentais brûler et comme hacher en mille morceaux : je ne crains pas de le dire, le supplice des supplices, c’est ce feu intérieur et ce désespoir de l’âme.
[…] J’ignore la manière dont cela se passa, mais je compris bien que c’était une grâce insigne, et que le Seigneur avait voulu me faire voir, de mes propres yeux, de quel supplice sa miséricorde m’avait délivrée. Car […] tout ce que les livres nous disent des déchirements et des supplices divers que les démons font subir aux damnés, tout cela n’est rien auprès de la peine, d’un tout autre genre, dont j’ai parlé ; il y a entre l’un et l’autre la même différence qu’entre un portrait inanimé et une personne vivante ; et brûler en ce monde est très peu de chose, en comparaison de ce feu où l’on brûle dans l’autre.
Je demeurai épouvantée, et quoique six ans à peu près se soient écoulés depuis cette vision, je suis en cet instant saisie d’un tel effroi en l’écrivant, que mon sang se glace dans mes veines. Au milieu des épreuves et des douleurs, j’évoque ce souvenir, et dès lors tout ce qu’on peut endurer ici-bas ne me semble plus rien, je trouve même que nous nous plaignons sans sujet.
Je le répète, cette vision est à mes yeux une des plus grandes grâces que Dieu m’ait faites ; elle a contribué admirablement à m’enlever la crainte des tribulations et des contradictions de cette vie ; elle m’a donné du courage pour les souffrir ; enfin, elle a mis dans mon cœur la plus vive reconnaissance envers ce Dieu qui m’a délivrée, comme j’ai maintenant sujet de le croire, de maux si terribles et dont la durée doit être éternelle.
Depuis ce jour, encore une fois, tout me parait facile à supporter, en comparaison d’un seul instant à passer dans le supplice auquel je fus alors en proie. Je ne puis assez m’étonner de ce qu’ayant lu tant de fois des livres qui traitent des peines de l’enfer, j’étais si loin de m’en former une idée juste, et de les craindre comme je l’aurais dû. A quoi pensais-je alors, et comment pouvais-je goûter quelque repos dans un genre de vie qui m’entraînait à un si effroyable abîme ?
Ô mon Dieu, soyez-en éternellement béni ! Vous avez montré que vous m’aimiez beaucoup plus que je ne m’aime moi-même. Combien de fois m’avez-vous délivrée de cette prison si redoutable, et combien de fois n’y suis-je point rentrée contre votre volonté !” (cf. Livre de la Vie, chapitre 32)
Sœur Sainte Faustine (Pologne, XXème siècle)
Révélation privée :
Sœur Faustine, après avoir vu l’enfer : “Une chose que j’ai remarquée c’est qu’il y avait là beaucoup d’âmes qui doutaient que l’enfer existât.” (cf. Le Petit Journal, 740)
Lucie, Jacinthe et François (Fatima, Portugal, XXème siècle)
La vision de l’enfer constitue le premier des trois secrets confiés par la Vierge Marie aux trois petits voyants de Fatima, au Portugal. Cela se produit le 13 juillet 1917. Sœur Lucie écrira dans ses Mémoires : “Notre-Dame nous montra un océan de feu qui paraissait être sous terre et, plongés dans ce feu, les démons et les âmes des damnés”. Après leur avoir révélé cet abîme d’horreur, la Sainte Vierge leur explique : “Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé.”
Lors de l’apparition du mois suivant – le 19 août 1917 – la Sainte Vierge, attristée, leur dit : “Priez beaucoup et faites des sacrifices pour les pécheurs, car beaucoup d’âmes vont en enfer parce qu’elles n’ont personne qui se sacrifie et prie pour elles.”
→ Lire les Mémoires de sœur Lucie
Maria Valtorta (Italie, XXème siècle)
Écoutons maintenant ce que dit Jésus au sujet de l’enfer dans les transcriptions de la mystique catholique italienne Maria Valtorta :
Révélation privée :
Jésus dit :
“Une fois, je t’ai fait voir le Monstre des abîmes. Je vais aujourd’hui te parler de son royaume. Je ne peux pas toujours te garder au Paradis. Souviens-toi que tu as pour mission de rappeler certaines vérités à tes frères qui les ont trop oubliées. Ce sont ces oublis, qui sont en réalité du mépris pour les vérités éternelles, qui sont la cause de tant de maux pour les hommes.
Écris donc cette page pénible. Ensuite, tu seras réconfortée. C’est la nuit du vendredi. Écris en regardant ton Jésus, qui est mort sur la croix dans des tourments tels qu’ils sont comparables à ceux de l’enfer, et qui a voulu cette mort pour sauver les hommes de la Mort.
Les hommes d’aujourd’hui ne croient plus à l’existence de l’enfer. Ils se sont échafaudé un au-delà à leur convenance et tel qu’il soit moins terrorisant pour leur conscience, qui mérite bien des châtiments. Disciples plus ou moins fidèles de l’Esprit du Mal, ils savent bien que leur conscience reculerait devant certains méfaits, s’ils croyaient réellement à l’enfer comme la foi l’enseigne. Ils savent que leur conscience, une fois leur méfait commis, ferait retour sur elle-même et trouverait le repentir dans le remords ou dans la peur et, grâce au repentir, la voie pour revenir à moi.
Leur malice, instruite pas Satan dont ils sont les serviteurs ou les esclaves (suivant leur adhésion aux volontés et aux suggestions du Malin) ne veut pas de tels reculs et de tels retours sur soi. Par conséquent, l’homme abandonne la foi à l’enfer tel qu’il est réellement et s’en fabrique un autre — si du moins il s’en fabrique un —, qui n’est en fait qu’une pause pour prendre son élan vers d’autres élévations futures.
Il va si loin dans cette opinion qu’il croit de façon sacrilège que le plus grand de tous les pécheurs de l’humanité, le fils bien-aimé de Satan, celui qui était voleur comme le dit l’Évangile, concupiscent et avide de gloire humaine comme je le dis, moi : Judas Iscariote, a pu être sauvé et parvenir jusqu’à moi en passant par des phases successives, alors que, poussé par la triple concupiscence, il est devenu marchand du Fils de Dieu et que, moyennant trente pièces et un baiser comme signe — une valeur monétaire dérisoire et une valeur affective infinie —, il m’a livré aux mains des bourreaux.
Non. S’il fut le sacrilège par excellence, moi je ne le suis pas. S’il fut l’injuste par excellence, moi je ne le suis pas. S’il fut celui qui a répandu dédaigneusement mon Sang, moi je ne le suis pas. Pardonner à Judas serait un sacrilège envers ma divinité qu’il a trahie, ce serait une injustice envers tous les autres hommes, toujours moins coupables que lui et qui sont pourtant punis pour leurs péchés, ce serait mépriser mon sang, enfin ce serait ne pas tenir compte de mes lois.
J’ai dit, moi qui suis le Dieu un et trine, que celui qui est destiné à l’enfer l’endure pour l’éternité car aucune nouvelle résurrection ne provient de cette mort-là. J’ai dit que ce feu est éternel et que tous les artisans de scandales et d’iniquités s’y retrouveront. Ne croyez pas non plus que ce sera au moment de la fin du monde. Non, car au contraire, la terrible révision de vie sera suivie de cette demeure, plus impitoyable, de larmes et de tourments : en effet, ce qui est encore permis à ses hôtes comme divertissement infernal – le pouvoir de nuire aux vivants et la vue de nouveaux damnés être précipités dans l’abîme – n’existera plus. La porte du royaume infâme de Satan sera fermée, boulonnée par mes anges pour toujours, pour toujours, pour toujours, un toujours dont le nombre d’années est sans nombre. En comparaison, si les grains de sable de tous les océans de la terre devenaient des années, ils formeraient moins d’une journée de mon éternité impossible à mesurer, faite de lumière et de gloire en haut pour les bienheureux, mais de ténèbres et d’horreur pour les maudits dans les profondeurs.
Je t’ai déjà dit que le purgatoire est un feu d’amour. Mais l’enfer est un feu de sévérité.
Le purgatoire est un lieu dans lequel vous expiez vos manques d’amour pour votre Seigneur Dieu en pensant à lui, dont l’Essence a brillé devant vous au moment de votre jugement particulier et vous a remplis du désir de la posséder. Par l’amour, vous conquérez l’Amour et, en passant par des degrés croissants de charité enflammée, vous lavez vos vêtements jusqu’à les rendre purs et lumineux pour entrer dans le royaume de la Lumière, dont je t’ai montré les splendeurs il y a quelques jours.
L’enfer est un lieu où la pensée de Dieu, le souvenir de Dieu entrevu lors du jugement particulier n’est pas, comme pour l’âme du purgatoire, un saint désir, une nostalgie déchirante mais pleine d’espoir, une espérance faite d’attente tranquille, de paix assurée qui atteindra la perfection quand elle sera devenue conquête de Dieu, mais qui donne déjà à l’âme du purgatoire une joyeuse activité purifiante, puisque chaque souffrance, chaque instant de souffrance l’approche de Dieu, son amour. En enfer la pensée de Dieu est remords, ressentiment, damnation, haine. Haine contre Satan, haine contre les hommes, haine contre soi-même.
Après avoir, pendant leur vie, adoré Satan à ma place, maintenant qu’ils le possèdent et en voient le véritable aspect, qui n’est plus caché sous le sourire ensorcelant de la chair, sous l’éclat lumineux de l’or, sous le signe puissant de la suprématie, ils le haïssent pour avoir causé leurs tourments.
Après avoir oublié leur dignité d’enfants de Dieu au point d’adorer les hommes jusqu’à devenir des assassins, des voleurs, des escrocs, des marchands d’immondices pour eux-mêmes, maintenant qu’ils retrouvent les patrons pour lesquels ils ont tué, volé, escroqué, vendu leur propre honneur comme celui de tant de créatures malheureuses, faibles, sans défense, en se faisant l’instrument d’un vice que les animaux n’en connaissent pas — la luxure, cet attribut de l’homme empoisonné par Satan —, maintenant donc ils les haïssent pour avoir provoqué leurs tourments.
Après s’être adorés eux-mêmes en accordant toute satisfaction à la chair, au sang ainsi qu’aux sept appétits de leur chair et de leur sang, foulant ainsi aux pieds la Loi de Dieu et celle de la moralité, ils se haïssent maintenant parce qu’ils se rendent compte qu’ils se sont eux-mêmes causé leurs tourments.
Le mot “Haine” recouvre ce royaume immense; il rugit au milieu de ces flammes; il hurle sous les ricanements des démons; il sanglote et crie au milieu des lamentations des damnés; il résonne, résonne, résonne, comme une cloche qui sonne éternellement le tocsin; il retentit comme un buccin éternel; il remplit chaque recoin de cette prison; il est en lui-même un tourment car, chaque fois qu’on l’entend, il ranime le souvenir de l’Amour perdu à jamais, le remords d’avoir voulu le perdre et la rage de ne plus jamais pouvoir le revoir.
Au milieu de ces flammes, l’âme morte, à l’instar de ces corps jetés au bûcher ou dans les fours crématoires, se tord et crie comme si elle était de nouveau animée par un mouvement de vie, elle se réveille pour comprendre son erreur puis meurt et renaît à chaque instant dans d’atroces douleurs, car le remords la tue sous un blasphème et ce meurtre la ramène à vivre un nouveau tourment. Le crime d’avoir trahi Dieu dans le temps reste devant l’âme pour l’éternité; l’erreur d’avoir refusé Dieu dans le temps lui est éternellement présente, pour son tourment.
Dans le feu, les flammes singent les spectres de ce qu’ils ont adoré pendant leur vie, les passions se peignent en ardents coups de pinceau sous leurs aspects les plus appétissants et elles crient, crient leur mémento : “Tu as voulu le feu des passions. Reçois maintenant le feu allumé par Dieu, dont tu as tourné en dérision le saint Feu.”
Le feu répond au feu. Au Paradis, il est feu d’amour parfait. Au purgatoire, il est feu d’amour purificateur. En enfer, il est feu d’amour offensé. Puisque les élus ont aimé à la perfection, l’Amour se donne à eux avec toute sa perfection. Puisque les âmes du purgatoire ont aimé tièdement, l’Amour devient flamme pour les amener à la perfection. Puisque les maudits ont brûlé de tous les feux, sauf du Feu de Dieu, le Feu de la colère de Dieu les brûle pour l’éternité. Or au sein de ce feu se trouve aussi un froid glacé.
Oh ! Vous ne pouvez vous imaginer ce qu’est l’enfer. Prenez tout ce qui tourmente l’homme sur terre : le feu, les flammes, le gel, les eaux qui submergent, la faim, le sommeil, la soif, les blessures, les maladies, les plaies, la mort… Additionnez-les et multipliez ce total des millions de fois : vous n’aurez qu’une pâle image de cette terrible vérité.
Un froid sidéral se mêlera à une chaleur insoutenable. Les damnés ont brûlé de tous les feux humains mais n’auront eu qu’une vie spirituelle glacée pour leur Seigneur Dieu. C’est donc le gel qui les attend pour les congeler après que le feu les aura salés comme du poisson mis à rôtir sur une flamme. Le fait de passer de la chaleur brûlante qui fait fondre au froid glacé qui condense est un tourment de plus.
Oh ! Ce n’est pas là un langage métaphorique, car Dieu peut faire en sorte que les âmes, lourdes des fautes qu’elles ont commises, aient une sensibilité égale à celle de la chair, même avant qu’elles ne revêtent cette chair. Vous ne savez pas et ne croyez pas. Mais je vous dis, en vérité, que mieux vaudrait pour vous subir tous les tourments de mes martyrs plutôt que passer une seule heure dans les tortures de l’enfer.
Le troisième tourment, ce sera l’obscurité. Une obscurité matérielle et spirituelle. Se trouver pour toujours dans les ténèbres après avoir vu la lumière du Paradis, être étreint par la Ténèbre après avoir vu la Lumière qui est Dieu ! Se débattre dans l’horreur noire où seul s’illumine, au réverbère de l’esprit brûlant, le nom du péché qui leur a valu d’être plongés dans une telle horreur !
Ne trouver aucun appui dans ce remue-ménage d’âmes qui se haïssent et se nuisent mutuellement, si ce n’est dans le désespoir qui les rend fous et toujours plus maudits. S’en nourrir, s’appuyer sur lui, se tuer avec lui. La mort nourrira la mort, est-il dit. Le désespoir est mort et nourrira ces morts pour l’éternité.
Je vous le dis, moi qui pourtant ai créé cet endroit : quand j’y suis descendu pour tirer des limbes ceux qui attendaient ma venue, j’ai eu horreur, moi qui suis Dieu, de cette horreur, et, si une chose faite par Dieu n’était immuable parce que parfaite, j’aurais voulu le rendre moins atroce, car je suis l’Amour et j’ai souffert de cette horreur.
Or vous, vous voulez y aller !
Mes enfants, méditez ce que je vous dis. On donne aux malades des médicaments amers, les endroits atteints par le cancer sont cautérisés et le mal excisé. Pour vous, qui êtes malades et cancéreux, ma parole est médicaments et cautère chirurgical. Ne la refusez pas. Servez-vous-en pour vous guérir. La durée de la vie n’est pas ces quelques jours passés sur la terre. La vie commence quand elle vous semble finir, et elle ne finit pas.
Faites en sorte qu’elle se déroule là où la lumière et la joie de Dieu rendent l’éternité belle, et non pas là où Satan est le bourreau éternel.”
Révélation privée :
Jésus, regardant les bandelettes mortuaires de Lazare brûlées après la résurrection de son ami : “Le feu va faire disparaître la putréfaction… La putréfaction de la mort… Mais celle des cœurs… de ces cœurs-là, aucun feu ne la fera disparaître… Pas même le feu de l’enfer. Elle sera éternelle… Quelle horreur !… Plus que la mort… Plus que la corruption… Et…Mais qui te sauvera, ô Humanité, si tu aimes tant être corrompue ! Tu veux être corrompue. Et moi… Un seul mot m’a suffi pour arracher un homme au tombeau… Mais malgré un flot de paroles… et de souffrances, je ne pourrai arracher au péché l’homme, les hommes, des millions d’hommes.” (Valtorta, 548.17)
Révélation privée :
Jésus : “Judas a été et est la douleur la plus grande dans la mer de mes douleurs. C’est la douleur qui demeure… Les autres souffrances ont pris fin avec la fin du Sacrifice. Mais celle-là reste. Je l’ai aimé. Je me suis consumé moi-même dans mon effort pour le sauver… J’ai pu ouvrir les portes des limbes et en tirer les justes, j’ai pu ouvrir les portes du Purgatoire et en tirer ceux qui se purifiaient. Mais le lieu d’horreur était fermé sur lui. Pour lui, ma mort a été vaine.” (Valtorta, 634.7)
Révélation privée :
Jésus : “Pour les bons, ce sera l’extase, pour les satans, ce sera la foudre, mes amis. En vérité je vous le dis : être toute la vie esclave, lépreux, mendiant, est un bonheur royal en comparaison d’une heure, d’une seule heure de punition divine.” (Valtorta, 110.3)
Témoignages d’expériences de mort imminente (EMI)
Témoignages d’exorcismes
Les nombreux cas bien documentés de possessions démoniaques mettent en évidence la réalité des démons (anges déchus) et, donc, de l’enfer.
Beaucoup d’âmes vont-elles en enfer ?
Cette question fut déjà posée à Jésus, il y a 2000 ans :
“Quelqu’un demanda [à Jésus] : “Seigneur, n’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ?” Jésus leur dit : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas.”” (Lc 13, 23-24)
Au milieu du XXème siècle, Jésus dit à Maria Valtorta que sa souffrance rédemptrice est inutile pour au moins les deux tiers de l’humanité, y compris chrétienne :
Révélation privée :
Jésus : “Courage, Maria. Pense que tu subis les douleurs de mon agonie. Moi aussi, j’avais très mal aux poumons et au diaphragme, et chaque respiration, chaque mouvement, chaque battement était une nouvelle douleur qui s’ajoutait à la douleur. Et je n’étais pas comme toi sur un lit, mais grevé d’un poids dans des rues qui grimpaient. Et puis, suspendu, sous le soleil, avec une fièvre si forte qu’elle battait dans mes veines comme d’innombrables marteaux.
Mais ce n’étaient pas là les pires souffrances. Plus torturante encore était l’agonie du cœur et de l’esprit. Et le plus grand tourment de tous était la certitude que, pour des millions et des millions d’humains, ma souffrance était inutile. Et pourtant cette certitude n’a pas diminué d’un atome ma volonté de souffrir pour vous. […]
Et en vérité, je vous dis qu’en ce moment, par ordre du père du mensonge, ses enfants moissonnent parmi les âmes qui avaient été créées pour moi et que j’ai inutilement fertilisées de mon Sang. Moisson plus abondante qu’aucune espérance diabolique ne puisse concevoir ; les Cieux frémissent devant les pleurs du Rédempteur qui voit la ruine des deux tiers du monde chrétien. Et deux tiers, c’est peu dire.” (Valtorta, Catéchèse du vendredi 24 septembre 1943)
Révélation privée :
Jésus : “l’esprit [peut-être] littéralement tué par la créature qui déchoit volontairement de son trône de fille de Dieu et devient pire qu’une brute. Elle devient démon, fille de démon. En vérité, je te dis que plus des deux tiers de la race humaine appartiennent à cette catégorie qui vit sous le signe de la Bête. Pour elle, je suis mort en vain.” (Valtorta, Les Cahiers, 7 juin 1943)
Révélation privée :
Jésus : “La plupart d’entre vous gâchent la monnaie d’éternité que je vous donne ou en font mauvais usage et, au lieu d’utiliser votre journée terrestre pour votre gloire éternelle, vous en faites le moyen d’une souffrance éternelle. La minorité, par peur de ma Justice, reste inerte et se condamne à apprendre qui est Dieu‑Amour dans les flammes de l’amour purificateur [= le purgatoire].
Seule une toute petite partie sait apprécier ma monnaie et la faire fructifier de dix pour cent, sait se jeter dans l’amour comme des poissons dans une pêcherie limpide et remonter le courant pour parvenir à la source, à son Dieu, pour lui dire : “Me voici : j’ai cru, j’ai aimé, j’ai espéré en toi. Tu as été ma foi, mon amour, mon espérance. Maintenant je viens, ma foi et mon espérance cessent et tout devient amour. Car je n’ai plus besoin de croire à ton existence désormais, je n’ai plus besoin d’espérer en toi et en cette Vie désormais. Maintenant, je te possède, mon Dieu. Et mon rôle éternel dans ma vie éternelle est de t’aimer, seulement de t’aimer.”
Sois de ceux‑ci, mon âme, et que ma paix soit avec toi pour t’aider dans cette œuvre.” (Valtorta, Les Cahiers, 29 juin 1944)
À leur mort terrestre, la majorité va en enfer, la minorité va au purgatoire (suite à quoi elle ira au Ciel) et seule une toute petite partie va directement au Ciel.
Comme l’avait dit Jésus : “beaucoup sont appelés, mais peu sont élus” (Mt 22, 14), car “elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombreux, ceux qui le trouvent” (Mt 7, 13-14).
Ainsi, Saint Augustin et Saint Thomas d’Aquin pensaient que la majorité des âmes allaient en enfer (“massa damnata”).
Ce ratio peut surprendre dans un contexte bercé par le refrain de Michel Polnareff : “On ira tous au Paradis”. Mais les missionnaires de rue le savent : en France, sur vingt personnes rencontrées, une seule peut-être s’affirmera chrétienne, les autres préférant souvent les distractions du monde ou s’attacher à de fausses croyances (new age, scientisme et islam en tête). Combien montrent un réel intérêt ? Combien feront l’effort de faire des recherches en rentrant chez elles ? Peut-on imaginer qu’une vie centrée sur soi, remplie de péchés non remis, faite d’indifférence et d’irrévérence envers Dieu, puisse être récompensée par le purgatoire ? Seul Dieu juge les cœurs, mais la vie est faite pour nous positionner. Aussi, le constat collectif ne détermine pas notre positionnement personnel qui reste libre. Comme le bon larron qui choisit de ne plus résister au bien, nous restons, tant que nous vivons sur Terre, en capacité d’accueillir la grâce qui nous sauve en lui ouvrant notre cœur.
On n’entre pas dans le ciel automatiquement. La célèbre chanson de Michel Polnareff : « On ira tous au paradis » n’est pas évangélique. En effet, le Royaume des cieux n’est pas un squat.
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— Mgr Michel Aupetit (@MichelAupetit) September 7, 2020
Il n’appartient pas aux hommes de dire qui va en enfer
En effet, Jésus nous demande continuellement de ne pas juger, car “pour condamner avec justice, il faudrait être exempt de faute” (Valtorta, 494.5), ce qui impossible à l’homme en raison du péché originel. Seul Dieu est parfaitement saint et seul lui peut juger dans sa perfection.
Pape Saint Jean-Paul II : “La damnation demeure une possibilité réelle, mais il ne nous est pas donné de connaître, sans révélation divine particulière, quels êtres humains sont effectivement concernés. La pensée de l’enfer – et plus encore la mauvaise utilisation des images bibliques – ne doit pas créer de psychose ni d’angoisse, mais représente un avertissement nécessaire et salutaire à la liberté, au sein de l’annonce selon laquelle Jésus le Ressuscité a vaincu Satan, nous donnant l’Esprit de Dieu, qui nous fait invoquer “Abba, Père.” (Rm 8, 15 ; Ga 4, 6)” (Audience générale, L’enfer comme refus définitif de Dieu, 28 juillet 1999, n°4)
Ne jamais désespérer de la Miséricorde Divine
Comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, Dieu veut rassembler tous les humains (Mt 23, 37 ; Lc 13, 34). Il “ne prend plaisir à la mort de personne” ; il veut que nous nous convertissions, que le méchant se détourne de sa conduite, et que nous vivions (Ez 18, 23&32). “Il veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la pleine connaissance de la vérité” (1 Tm 2, 4). Pour cela, Jésus n’est “pas venu juger le monde, mais le sauver” (Jn 12, 47).
Dialogue mystique :
“Dans le désespoir aussi, il y a le mépris de ma Miséricorde, par lequel le pécheur estime son crime plus grand que ma Miséricorde et que ma Bonté. Une fois tombé dans ce péché, il ne se repent plus, il ne s’afflige plus vraiment, comme il doit s’affliger. Il n’a de pleur que pour son propre malheur, il n’en a point pour mon offense. C’est ainsi qu’il tombe dans l’éternelle damnation.
C’est ce crime seul, tu le vois bien, qui le conduit en enfer, où il est châtié tout à la fois pour ce péché et pour les autres qu’il a commis. S’il eut conçu de la douleur et du repentir de l’offense qu’il m’avait faite à Moi, et s’il eut espéré dans ma miséricorde, il eut obtenu le pardon. Car, je te l’ai dit, ma miséricorde est incomparablement plus grande que tous les péchés que peuvent commettre toutes les créatures ensemble : aussi est-ce le plus cruel affront que l’on me puisse faire, que d’estimer que le crime de la créature est plus grand que ma Bonté.
C’est là le péché qui n’est pardonné, ni en cette vie ni dans l’autre. Au moment de la mort, après toute une existence passée dans le désordre et dans le crime, je voudrais donc que les pécheurs prissent confiance en ma miséricorde, tant j’ai horreur du désespoir.” (Sainte Catherine de Sienne, docteur de l’Église, Le Dialogue, chapitre XXIII)
Révélation privée :
Jésus à Luisa Piccarreta : “Ma fille, [penser que tu pourrais être damnée] est une bizarrerie qui attriste grandement mon Amour. Si une fille disait à son père : “Je ne suis pas ta fille. Tu ne me donneras pas une part de ton héritage. Tu ne veux pas me donner de nourriture. Tu ne me veux pas dans ta maison”. Et qu’elle s’en affligeait, que dirait le pauvre père ? Il dirait : “Absurde ! cette fille est folle !” Puis, avec amour, il ajouterait : “Si tu n’es pas ma fille, la fille de qui es-tu donc ? Tu vis sous mon toit, tu manges à ma table, je t’habille avec l’argent gagné par mon labeur. Si tu es malade, je t’assiste et je te procure tous les soins pour que tu guérisses. Pourquoi donc doutes-tu que tu es ma fille ?”
Avec beaucoup plus de raisons encore, Je dirais à celui qui douterait de mon Amour et craindrait d’être damné : “Qu’est-ce à dire ? Je te donne ma Chair à manger, tu vis de tout ce qui M’appartient ; Si tu es malade, Je te guéris avec les sacrements. Si tu es sale, Je te lave avec mon Sang. Je suis toujours à ta disposition et tu doutes ? Veux-tu M’attrister ? Et puis, dis-Moi, aimerais-tu quelqu’un d’autre ? En reconnais-tu un autre comme père ? Et tu dis n’être pas ma fille ?” » (cf. Le Livre du Ciel, Tome 12, 12 mai 1917)
Révélation privée :
Jésus : “Il n’est pas de plus grand amour que le mien ! Il n’est pas de plus grand pouvoir que le mien. Lorsque je dis : “Je veux”, le Père lui-même y consent. Or je ne sais prononcer que des paroles de pitié pour ceux qui sont tombés et qui, du fond de leur abîme, tendent les bras vers moi.” (Valtorta, 589.9)
Révélation privée :
Jésus : “Ce qui m’afflige, c’est votre crainte. Elle me prouve que non seulement vous ne m’avez pas perçu comme roi, mais pas même comme ami. Pourquoi ne venez-vous pas ? Mais revenez donc ! Ce que la joie de m’aimer ne vous avait pas permis de comprendre, vous a été rendu clair par la douleur de m’avoir fait souffrir. Oh ! venez, venez, mes amis ! N’augmentez pas votre ignorance en restant loin de moi, vos doutes en vous cachant, vos amertumes en vous interdisant mon amour. Vous voyez ? Nous souffrons autant vous que moi d’être séparés. Moi, plus encore que vous. Venez donc, faites-moi cette joie.” (Valtorta, 489.4)
Révélation privée :
Jésus : “Bien souvent, Dieu attend le sacrifice d’un cœur, qui surmonte ses nausées et ses indignations, ses antipathies, même justifiées, pour arracher une âme au marécage où il s’enfonce. Oui, je vous le dis : bien souvent Dieu, le Tout-Puissant, le Tout, attend qu’une créature, un rien, fasse ou ne fasse pas un sacrifice, une prière, pour signer ou ne pas signer la condamnation d’une âme. Il n’est jamais trop tard pour essayer de sauver une âme ou du moins de l’espérer. Je vous en donnerai des preuves. Même au seuil de la mort, quand aussi bien le pécheur que le juste, qui pour lui se tourmente, sont près de quitter la terre pour arriver au premier jugement de Dieu, on peut toujours sauver ou être sauvé. […] entre la fin de l’agonie et la mort, il est toujours temps d’obtenir le pardon, pour soi-même ou ceux pour qui nous le demandons.” (Valtorta, 519.2)
Révélation privée :
Jésus : “En effet l’homme, tu le sais pour me l’avoir entendu dire des milliers de fois, l’homme peut se sauver tant que dure sa vie, jusqu’à son dernier soupir. Il suffit d’un instant, d’un millième de minute, pour que tout soit dit entre l’âme et Dieu, pour qu’elle demande pardon et obtienne l’absolution…” (Valtorta, 567.15)
Le combat spirituel
La vie terrestre est une préparation à la vie céleste. Elle est déjà le purgatoire qui précède le Ciel. Elle est la salle d’attente (active) de la maison du Père. Voilà pourquoi Jésus nous dit de veiller et de prier, car nous ne savons ni le jour ni l’heure de notre mort (Mt 25, 13). Pour bien comprendre cette tension qui se joue au sein de notre liberté, il nécessaire de saisir ce qu’est le combat spirituel.
“Tu nous as fait Seigneur pour toi et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi.” (Saint Augustin)
À cette fin, nous pouvons, par exemple, lire le livre de référence de Saint François de Sales : Le Combat spirituel de Lorenzo Scupoli.
De surcroit, satan est particulièrement actif à l’heure de la mort pour faire chuter l’âme au moment de son ultime fiat. Dans ce dernier combat, Jésus nous offre le chapelet de la Miséricorde Divine qui est d’un grand secours pour les agonisants.
Révélation privée :
Jésus promit à Sainte Faustine : “À l’heure de la mort, je défends comme ma propre gloire chaque âme qui récite ce chapelet elle-même, ou bien si d’autres le récitent près de l’agonisant l’indulgence est la même. Quand on récite ce chapelet auprès de l’agonisant, la colère divine s’apaise, la miséricorde insondable s’empare de son âme.” (Le Petit journal, 811)
Non par nos seules forces, mais d’abord par l’accueil de la grâce
Nous sommes tous pécheurs et personne ne peut être sauvé par lui-même.
Mais Dieu :
- nous aime,
- il sait de quoi nous sommes pétris (Ps 102, 14),
- rien ne lui est impossible,
- lui seul est saint.
“les disciples se demandaient entre eux : “Mais alors, qui peut être sauvé ?” Jésus les regarde et dit : “Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu.””(Mc 10, 26-27)
“J’ai vu, dans la main droite de celui qui siège sur le Trône, un livre en forme de rouleau, écrit au-dedans et à l’extérieur, scellé de sept sceaux. Puis j’ai vu un ange plein de force, qui proclamait d’une voix puissante : “Qui donc est digne d’ouvrir le Livre et d’en briser les sceaux ?” Mais personne, au ciel, sur terre ou sous la terre, ne pouvait ouvrir le Livre et regarder. Je pleurais beaucoup, parce que personne n’avait été trouvé digne d’ouvrir le Livre et de regarder. Mais l’un des Anciens me dit : “Ne pleure pas. Voilà qu’il a remporté la victoire, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David : il ouvrira le Livre aux sept sceaux.”” (Ap 5, 1-5)
Révélation privée :
Jésus à Judas : “Ne prétends pas : “et moi, je me rachèterai.” Cela t’est impossible. Moi seul puis te racheter. […] Dis-moi la parole de l’humilité : “Seigneur, sauve-moi !” et je te délivrerai de celui qui te domine. Ne comprends-tu pas que j’attends ces mots plus que le baiser de ma Mère ?” (Valtorta, 567.26)
Dieu s’est librement livré en sacrifice à notre place, pour nous rendre l’accès au Ciel (fermé par la faute originelle).
“le Seigneur a fait retomber sur lui nos fautes à nous tous.” (Is 53, 6)
Il convient de ne pas se méprendre en pensant pouvoir être sauvé par nos propres forces. Mais d’exprimer notre repentir et notre amour, avec simplicité, humilité, sincérité et espérance, et de nous laisser sauver. Comme un enfant, sans fausseté ni orgueil.
“Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.” Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé.” (Lc 18, 10-14)
Les conditions du salut
Dans le Nouveau Testament, nous trouvons plusieurs conditions du salut données par Jésus :
- “Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit.” (Jn 3, 5-6)
- “le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné. […] si quelqu’un parle contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné, ni en ce monde-ci, ni dans le monde à venir.” (Mt 12, 31-32)
- “Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.” (Mt 18, 3)
- “Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.” (Jn 14, 6)
En se convertissant et en passant de l’homme ancien à l’homme nouveau, nous collaborons à l’extension du royaume de Dieu sur terre par nos bonnes œuvres. Celles-ci vérifient notre conversion, comme conséquence logique empreinte de joie, et non comme une contrainte teintée d’amertume.
Saint Jacques : “la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : “Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi.” (Jc 2, 17-18)
Voilà pourquoi les chrétiens sont des alter christi ayant le Christ qui vit en eux (Ga 2, 20), sel de la terre et lumière du monde (Mt 5, 13), et doivent “veiller et prier, pour ne pas entrer en tentation, car l’esprit est ardent, mais la chair est faible” (Mt 26, 41).
Les quatre séjours des morts
Au moment de notre mort, nous nous retrouvons face à Dieu. À ce moment-là, nous réalisons en plénitude son Amour. Et Dieu nous pose la question : “Qu’as-tu fais de ta vie ?” Il s’agit du face-à-face. Notre ange gardien nous accompagne. La Vierge Marie est notre avocate. Saint Joseph est notre secours. Les défunts de nos familles se trouvant au Ciel prient pour nous.
Là, nous serons jugés sur l’Amour, comme le dit Saint Jean de la Croix (cf. Dichos, 64). Selon le choix que nous aurons fait d’accueillir ou de rejeter Dieu, et les actes que nous aurons réalisés ou omis de réaliser, notre âme se dirigera vers l’un des quatre séjours des morts :
- Le Paradis qui est éternel
- Le purgatoire qui est temporaire
- Les limbes qui sont temporaires
- L’enfer qui est éternel
Notons que depuis la Rédemption, seules les âmes ayant été lavées de la marque du péché originel en recevant le sacrement du baptême peuvent, immédiatement après leur mort, aller au Ciel ou au purgatoire. Les autres vont aux limbes si elles furent innocentes ou justes (voir plus bas), ou en enfer si elles furent réfractaires à l’Amour.
Précisons que le baptême, reçu au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, est valide chez les orthodoxes comme chez les protestants.
1. Le Paradis (éternel)
Le Paradis (aussi appelé “le Ciel”) est la demeure et la récompense des personnes qui furent lavées du péché originel par le baptême et triomphèrent du péché en se montrant héroïquement attachée à l’Amour par la grâce de Dieu. Le Paradis est l’union parfait, éternelle et béatifique de l’âme avec Dieu.
2. Le purgatoire (temporaire)
Le péché originel et les péchés graves ne peuvent pas entrer au Paradis. Mais Dieu ne sauve pas uniquement les Saints et sa miséricorde élargit l’espace de sa tente (Is 54, 2). Mais Dieu demeure juste et il faut l’être pour s’unir éternellement à lui, au Paradis ; voilà pourquoi il y a le purgatoire.
Le purgatoire est implicitement évoqué dans la Bible (ici : 2 M 12, 43-46 ; Mt 5, 26) et fut explicité au fil des âges. Il s’agit d’un état intermédiaire dans lequel l’âme qui n’est pas pleinement unie à l’Amour divin au terme de sa vie terrestre, sans pour autant porter des péchés mortels impardonnés, finit d’être purifiée.
Depuis la Rédemption, seules les personnes qui furent lavées du péché originel par le baptême peuvent aller au purgatoire (ou au Ciel).
Révélation privée :
“Quelqu’un tire [l’apôtre Thomas] par la manche :
– Il est très sévère ? demande-t-il en montrant Jésus.
– Non. Au contraire, il est trop bon.
– Moi, qu’en dis-tu, est-ce que je me sauverai ? Je ne suis pas au nombre des disciples. Mais tu sais comme je suis et comme j’ai toujours cru à ce que tu me disais. Mais je ne sais pas faire davantage. Comment dois-je m’y prendre exactement pour me sauver, en plus de ce que je fais déjà ?
– Demande-le-lui. Il aura une main et un jugement plus doux et plus juste que le mien.
L’homme s’avance et dit :
– Maître, je suis fidèle à la Loi et, depuis que Thomas m’a répété tes paroles, j’essaie de l’être davantage. Mais je suis peu généreux. Je fais ce que je suis bien obligé de faire. Je m’abstiens de ce qui est mal, car j’ai peur de l’enfer. Mais j’aime mes aises et… je l’avoue, je m’efforce d’agir de façon à ne pas pécher, mais sans trop me gêner pour autant. Est-ce que je me sauverai en me conduisant ainsi ?
– Tu te sauveras. Mais pourquoi être avare avec le bon Dieu qui est si généreux envers toi ? Pourquoi ne souhaiter pour soi que le salut, obtenu difficilement, et non pas la grande sainteté qui donne tout de suite une paix éternelle ? Allons, homme ! Sois généreux avec ton âme !
L’homme dit humblement :
– J’y réfléchirai, Seigneur. J’y réfléchirai. Je sais que tu as raison et que je fais tort à mon âme en l’obligeant à une longue purification avant d’avoir la paix.
– Bravo ! Cette pensée est déjà un début de perfectionnement.” (Valtorta, 363.6)
Révélation privée :
Jésus : “Faites attention à ceci : ne pas commettre le mal ne sert qu’à éviter l’enfer. Pour jouir tout de suite du beau Paradis, il faut absolument faire le bien, dans la mesure où l’on y parvient, en luttant contre soi-même et contre les autres. C’est pour cette raison que j’ai dit que j’étais venu mettre la guerre et non pas la paix entre père et enfants, entre frères et sœurs, quand cette guerre devait défendre la volonté de Dieu et sa Loi contre les oppositions des volontés humaines tournées dans des directions contraires à ce que veut Dieu.” (Valtorta, 417.7)
Les âmes du purgatoire peuvent être aidées par les actes des fidèles sur terre : messes, prières, sacrifices, indulgence de la Toussaint, etc.
Pape Pie IV : “L’Église catholique, instruite par l’Esprit Saint, à partir de la sainte Écriture et de la tradition ancienne des Pères, a enseigné dans les saints conciles et tout dernièrement dans ce concile œcuménique qu’il y a un purgatoire et que les âmes qui y sont retenues sont aidées par les suffrages des fidèles, et surtout par le sacrifice de l’autel si agréable à Dieu.” (Concile de Trente, Se. 25 ; 3 & 4 décembre 1563)
Révélation privée :
Vierge Marie : “La plupart des hommes, lorsqu’ils meurent, vont au purgatoire. Un très grand nombre va également en enfer. Seul un petit nombre d’âmes vont directement au Ciel. Tu ferais mieux de tout abandonner pour être emmené directement au Ciel au moment de ta mort.” (Medjugorje, Message du 2 novembre 1983)
Révélation privée :
Jésus : “[L’homme] devra subir une purification après la vie, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent” (Valtorta, 524.9)
Révélation privée :
Jésus : “N’est-il pas préférable de souffrir ici, plutôt qu’au purgatoire ? Pensez ! le temps y est multiplié par mille !” (Valorta, 83.2) [Cette temporalité est confirmée par la Gospa de Medjugorje.]
Révélation privée :
Dieu à sœur Sainte Faustine (au sujet du purgatoire qu’il vient de lui montrer) : “Ma Miséricorde ne veut pas cela, mais la justice l’exige.” (Le Petit journal)
Pour aller plus loin, nous pourrons lire les écrits de la mystique catholique autrichienne Maria Simma (1915-2004) à laquelle Dieu confia la charge, pendant une grande partie de sa vie terrestre, d’aider les âmes du purgatoire. Lire un extrait de son livre Les âmes du purgatoire m’ont dit (Éditions du Parvis).
3. Les enfers/les limbes (temporaires)
Les limbes avant la Rédemption
Le péché originel a eu, notamment, pour conséquence de fermer les portes du Paradis aux êtres humains.
Dès lors, depuis Adam, tous les défunts :
- allaient en enfer s’ils étaient damnés ;
- allaient et patientaient aux limbes (limbus patrum : limbe des patriarches) s’ils n’étaient pas damnés.
Le mot limbe vient du latin limbus, signifiant “marge, frange”, parce qu’elles désignent un état de l’au-delà situé aux marges de l’enfer. Les limbes sont également appelés : “les enfers” (au pluriel) ; “sein d’Abraham” dans l’Évangile de Luc (Lc 16, 22) ; shéol en hébreu ; ou hadès en grec ancien. Ces termes n’ont pas de connotation négative. En revanche, le terme hébreu géhenne désigne, quant à lui, le lieu des souffrances éternelles supervisé par le diable, communément appelé “enfer” (au singulier).
Jésus est venu sur Terre pour s’offrir librement en sacrifice pour nos péchés et, ainsi, nous rouvrir les portes du Ciel. Ainsi, après sa mort sur la Croix, au soir du Vendredi Saint, Jésus descendit aux enfers (c’est-à-dire aux limbes de l’enfer) pour en extraire toutes les âmes qui s’y trouvaient, ouvrit les portes du Ciel qui étaient scellées depuis le péché originel, et les fit entrer avec Lui dans sa gloire aux Cieux.
Depuis la Rédemption, les portes du Ciel sont ouvertes et peuvent les franchir toutes les personnes :
- décédant en état de grâce,
- et dont la marque du péché originel fut effacée par le sacrement du baptême.
(La confusion sémantique entre enfers au pluriel et enfer au singulier amène de nombreuses personnes à penser que Jésus a libéré les âmes de l’enfer après sa mort et que, désormais, ce lieu serait potentiellement vide ou provisoire, ce qui est faux.)
Une fois vidées par Jésus Christ, que sont devenues les limbes après la Rédemption ?
L’être humain porte en lui deux types de péchés :
- Un péché héréditaire depuis la faute du premier couple : le péché originel.
- Les péchés commis par notre propre volonté : les péchés personnels.
Le Paradis n’étant qu’Amour parfait, le péché ne peut pas y entrer.
Ainsi, la vie terrestre est une préparation à notre entrée au Paradis en nous associant à la victoire définitive du Christ sur la mort.
Pour cela, Dieu nous offre sur terre :
- Le sacrement du baptême qui efface le péché originel.
- Le sacrement de pénitence et de réconciliation qui efface les péchés personnels.
Depuis ses débuts, l’Église s’interroge sur la destinée des enfants innocents morts et des justes n’ayant pas commis de péchés mortels, morts sans avoir été baptisé (donc toujours porteur du péché originel).
Plusieurs grandes réponses émergèrent au fil des siècles :
La position de Saint Augustin (IV-Vème siècles), du Concile de Carthage (418) et du Concile de Bâle-Ferrare-Florence (1431-1441) avance que les limbes ont cessé d’être après la Rédemption et que, depuis, toutes les personnes mortes sans baptême vont en enfer et y souffrent pour l’éternité.
La position de Saint Augustin (IV-Vème sicèles), du Concile de Carthage (418) et du Concile de Bâle-Ferrare-Florence (1431-1441) avance que les limbes ont cessé d’être après la Rédemption et que, depuis, toutes les personnes mortes sans baptême (y compris les enfants innocents et les justes païens) vont en enfer et y souffrent pour l’éternité.
Saint Thomas d’Aquin (XIIIème siècle), Concile Vatican I (1869-1870) et du Catéchisme du pape Saint Pie X (Xème siècle) avance que les limbes ont continué d’être après la Rédemption et que, depuis, tous les enfants innocents et les justes païens n’ayant pas été baptisé vont aux limbes pour l’éternité, où elles sont privées de la vision béatifique, mais sans souffrance. (On parle alors de limbus puerorum pour désigner le limbe des enfants.)
Si ces deux positions distinctes considèrent le prérequis du baptême pour effacer le péché originel et entrer au Ciel, elles semblent amoindrir la bonté, la miséricorde, la justice et le sacrifice expiatoire de Dieu pour les innocents et les justes n’ayant pas pu recevoir le baptême indépendamment de leur volonté.
Face à ce dilemme, le Catéchisme de l’Église catholique (1992) cherche une voie conciliatrice en invitant à baptiser les enfants rapidement et à espérer leur salut de ceux qui sont morts sans baptême en les confiant à la miséricorde divine. Il a une très belle formule à ce sujet : “Dieu a lié le salut au sacrement du Baptême, mais Il n’est pas Lui-même lié à ses sacrements” (CEC §1257). Plus récemment, la Commission théologique internationale de l’Église catholique, dans son rapport consultatif sur L’espérance du salut pour les enfants qui meurent sans baptême (approuvé par le pape Benoît XVI le 19 avril 2007 et publié le 23 avril 2007), tend à remettre en question la survivance des limbes après la Rédemption, en la présentant comme une “option théologique ouverte” quelque peu désuète. Mais, en adoptant une position de plus en plus progressiste, l’Église tend à minimiser le prérequis du baptême pour effacer le péché originel.
Jésus Christ nous donne la clé dans les révélations privées qu’il fit à Maria Valtorta :
Jésus Christ nous enseigne, au chapitre 444 de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, dans la leçon n°9 sur l’épître de saint Paul aux romains, dans Les Carnets et dans Les Cahiers, que les limbes :
- n’ont pas disparu avec la Rédemption ;
- accueillent désormais les âmes des enfants morts sans baptême et des païens s’étant efforcés de vivre vertueusement, grâce à leur vie de justes, à leurs œuvres bonnes, à leur foi qu’elles croyaient vraie (Valtorta, Les Carnets, p.106), “faisant ainsi partie de l’âme de l’Église” (Valtorta, Les Cahiers, septembre/novembre 1950, §559-560) ;
- désignent un état d’attente qui n’est ni de peine contrairement à l’enfer et au purgatoire, ni de joie contrairement au Paradis (Valtorta, Les Cahiers, septembre/novembre 1950, §559-560) ;
- ne sont pas éternels, et prendront fin à la fin du monde. Les âmes qui s’y trouvent y demeurent jusqu’à la fin du monde (ce qui représente plusieurs millénaires pour certaines), achèvement lors duquel elles entreront au Paradis pour l’éternité, car le Sauveur souffrit aussi pour elles et ses mérites couvrent l’espace et le temps (Valtorta, 444.7).
Cette connaissance ne peut qu’aviver notre compassion et notre zèle, plein de douceur et d’amour, à leur communiquer la vraie religion. Elle met également en exergue l’importance du baptême chrétien qui, seul, efface la marque du péché originel incompatible avec le Ciel, sans amoindrir la bonté, la miséricorde, la justice et le sacrifice expiatoire de Dieu pour les innocents et les justes n’ayant pas pu recevoir le baptême indépendamment de leur volonté..
Révélation privée :
Jésus : “Ne vous imaginez pas que l’Amour puisse être injuste. Ne pensez pas que doivent rester éternellement sans récompense tous ceux qui n’auront pas appartenu à Israël ou au Christ, même en pratiquant la vertu dans la religion qu’ils suivent, avec la conviction que c’est la vraie. Après la fin du monde, il ne survivra pas d’autre vertu que l’amour, c’est-à-dire l’union avec le Créateur de toutes les personnes qui auront vécu avec justice. Il n’y aura pas plusieurs cieux : un pour Israël, un pour les chrétiens, un pour les catholiques, un pour les païens. Il n’y aura qu’un seul Ciel, et de même une seule récompense : Dieu, le Créateur qui se réunit à ses créatures qui auront vécu dans la justice ; en raison de la beauté des âmes et des corps des saints, il s’admirera lui-même en eux, avec sa joie de Père et de Dieu. Il y aura un seul Seigneur, pas un Seigneur pour Israël, un pour le catholicisme, un pour chacune des autres religions.
Je vous révèle là une grande vérité. Souvenez-vous-en. Transmettez-la à vos successeurs. N’attendez pas toujours que l’Esprit Saint éclaire à nouveau les vérités, après des années ou des siècles d’obscurité. Écoutez.
Vous direz peut-être : “Mais alors quelle justice y a-t-il à appartenir à la religion sainte si, à la fin du monde, nous sommes traités de la même manière que les païens ?” Je vous réponds : la même justice qu’il y a – et c’est la vraie justice –, pour ceux qui, bien qu’appartenant à la religion sainte, ne seront pas bienheureux parce qu’ils n’auront pas vécu en saints. Un païen vertueux, pour la seule raison qu’il aura pratiqué une vertu authentique, convaincu que sa religion était bonne, obtiendra le Ciel à la fin. Mais quand ? A la fin du monde, quand il ne subsistera que deux des quatre séjours des morts : le Paradis et l’enfer. Car la Justice, à ce moment-là, ne pourra que conserver et donner les deux royaumes éternels à ceux qui auront choisi les bons fruits de l’arbre du libre arbitre, ou voulu les fruits mauvais.
Mais quelle attente avant qu’un païen vertueux arrive à cette récompense ! Vous n’y pensez pas ? Et cette attente — spécialement à partir du moment où la Rédemption se sera produite avec tous les prodiges consécutifs et où l’Évangile sera annoncé au monde – sera la purification des âmes qui auront vécu en justes dans d’autres religions, mais n’auront pas pu entrer dans la vraie foi bien qu’ils aient connu son existence et aient eu la preuve de sa réalité. Ils resteront dans les limbes pendant des siècles et des siècles, jusqu’à la fin du monde. Pour ceux qui auront cru au vrai Dieu et n’auront pas su être héroïquement saints, ce sera le long purgatoire ; et pour certains, il pourra se terminer à la fin du monde.
Mais après l’expiation et l’attente, les bons, quelle que soit leur provenance, seront tous à la droite de Dieu ; les mauvais, quelle que soit leur provenance, à la gauche, puis dans l’enfer horrible, alors que le Sauveur entrera avec les bons dans le Royaume éternel.” (Valtorta, 444.5-6)
Révélation privée :
L’Auteur Très-Saint dit : “les Gentils [c’est-à-dire ceux qui ne sont pas chrétiens catholiques] qui, même sans connaître la Loi, font naturellement ce que la Loi impose, sont loi à eux-mêmes. À leur manière, ils témoignent que leur esprit aime la vertu et tend au Bien suprême. Lorsque Dieu, dans la personne de Jésus-Sauveur, jugera les actions secrètes des hommes, ces Gentils seront justifiés.
Ceux-là sont nombreux. Leur nombre est vraiment considérable. Ils sont la foule immense… rassemblée de toutes nations, langues, tribus, peuples, sur lesquels au dernier jour sera imprimé le sceau du Dieu vivant, signe de salut et de récompense, avant le jugement dernier, qui est sans appel. Tous ceux-là seront sauvés grâce aux mérites infinis du Christ, qui a accepté d’être immolé en versant sang et sérum jusqu’aux dernières gouttes ; c’est grâce à lui que tous ceux-là seront sauvés.
La vertu de ces Gentils, leur obéissance spontanée à la loi de la vertu, les aura baptisés sans autre baptême ; elle les aura consacrés sans autre chrême que les mérites infinis du Sauveur. Les limbes ne seront plus la demeure de ces justes en attente. De même qu’au soir du Vendredi-Saint les justes ont quitté les limbes, car le Sang versé par Jésus-Rédempteur les avait purifiés de leur tache originelle, de même, au soir du Temps, quand les mérites du Christ auront triomphé de tous ses ennemis, les justes, qui par ferme conviction d’être dans la juste religion auront appartenu à un troupeau non catholique, seront par lui absous et justifiés. Ils recevront la récompense des vertus pratiquées sur terre.
S’il n’en était pas ainsi, Dieu aurait trompé ces justes qui se sont donnés une loi de justice, et ont défendu la justice et la vertu. Or Dieu ne trompe jamais. Sa récompense, même si parfois elle se fait attendre, est toujours certaine.” (Valtorta, Leçons sur l’épître de saint Paul aux romains, Leçon n°9)
Révélation privée :
“Lorsque Jésus-Christ est descendu dans les limbes, il libéra les innocents et les saints qui s’y trouvaient. Ceux qui y sont maintenant et ceux qui y seront, les justes de toute religion, convaincus d’être dans la vraie, ont une récompense de bébé… en attendant la récompense finale, car la Justice divine, la Miséricorde incarnée et l’infinie Charité ne manqueront pas de récompenser ceux qui ont suivi la justice en l’offrant au Dieu auquel ils croyaient, sûrs d’être dans le vrai.” (Valtorta, Les Carnets, p.106)
Révélation privée :
“Ainsi, c’est à la fois la Parole de Vérité, les anges qui ne peuvent mentir, la Mère dont la perfection en tout était inférieure uniquement à celle de Dieu, son Père, son Fils et son Époux, les apôtres qui ont assisté à l’Ascension, Étienne le premier martyr, et bien d’autres après lui, qui confirmèrent que Jésus est bien le Premier-né d’entre les morts parce qu’il est le premier homme à être entré au ciel avec son corps. On parle de “jour de sa nativité” pour désigner celui où un juste monte avec son âme libérée de la chair faire partie du peuple des esprits bienheureux. Jésus, le jour de sa nativité d’homme parfaitement saint, y fit sa demeure avec toutes ses qualités d’Homme-Dieu: avec sa chair, son sang, son âme et sa divinité, parce qu’il était le parfait Innocent.
Mais il existe une seconde mort: celle de l’âme privée de grâce. Un grand nombre de justes attendaient depuis des siècles et des millénaires que la rédemption, en les purifiant du péché originel, leur permette d’entrer dans la Royaume de Dieu, là où seul peut entrer celui qui possède en lui la vie surnaturelle. Des hommes encore plus nombreux, venus après le Christ, attendent d’y pénétrer au terme de la purification de leurs fautes graves volontaires, ou lorsque la Justice parfaite ouvrira le ciel à tous ceux qui auront vécu et agi avec charité et justice, selon leur conscience, pour servir et honorer ainsi l’Être dont ils pressentaient l’existence, faisant ainsi partie de l’âme de l’Église.
On ne peut pas penser que Dieu, la Charité parfaite qui a créé toutes les âmes en les prédestinant à la grâce, puisse exclure de son Royaume ceux qui n’ont pas reçu le baptême de leur propre fait. Quelle faute ont-ils commise? Voulaient-ils de leur plein gré naître à un endroit pas catholique ? Les nouveau-nés morts à la naissance sont-ils responsables de ne pas avoir été baptisés ? Dieu peut-il en vouloir à tous ceux qui ne sont pas “d’Église” au sens strict du mot, mais en font partie cependant parce qu’ils ont reçu leur âme de Dieu, sont morts innocents puisque à la naissance, ou bien ont vécu en hommes justes de par leur propension naturelle à faire le bien pour honorer le Bien suprême dont tout, en eux comme autour d’eux, témoigne de l’existence? Non, et une indication probante que ce n’en est pas le cas consiste dans le jugement inexorable et extrêmement sévère que Dieu porte sur ceux qui suppriment une vie, même embryonnaire, ou à peine venue au jour, l’empêchant ainsi de recevoir le sacrement qui efface le péché originel. Pourquoi cette rigueur, si ce n’est parce que ces âmes d’innocents vont être séparées de Dieu pendant des siècles ou des millénaires, dans un état qui n’est certes pas de peine, mais pas non plus de joie ?
Peut-on penser que le Très-Bon qui a prédestiné tous les hommes à la grâce puisse en frustrer ceux qui ne sont pas catholiques sans que ce soit de leur plein gré ?
“Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père” (Jn 14, 2), a dit le Christ. Quand ce monde n’existera plus et sera remplacé par un monde nouveau, un ciel nouveau, les nouveaux tabernacles de la Jérusalem éternelle, quand toute la création rationnelle connaîtra la glorification par l’exaltation des ressuscités — qui étaient les justes — à la possession du Royaume éternel de Dieu, même ceux qui furent unis seulement à l’âme de l’Église auront leur demeure au ciel ; en effet, seuls le ciel et l’enfer subsisteront éternellement, et l’on ne saurait penser que la Charité pourrait condamner au supplice éternel des créatures qui ne l’auraient pas mérité. (Valtorta, Les Cahiers, septembre/novembre 1950, §559-560)
→ Autres extraits sur les limbes
Résumé des différents enseignements sur les limbes après la Rédemption :
4. L’enfer (éternel)
L’enfer est le lieu des souffrances éternelles supervisé par le diable.
Révélation privée :
Jésus : “Les années et les siècles passeront, les royaumes et les empires tomberont, les étoiles perdront leur éclat, la configuration de la terre changera […] Les siècles auront une fin, et il restera seulement le Paradis et l’enfer. Au Paradis et en enfer, pour les hommes ressuscités et accueillis avec leur âme et leur corps, pour l’éternité, là où il est juste qu’ils soient […]” (Valtorta, 575.13)
Chantage ? Liberté ?
Une mère qui dirait à son enfant “Ne mets pas ta main dans le feu pour éviter de te brûler gravement” serait-elle coupable de chantage ? Non. Elle l’avertit de lois universelles, préexistantes, prédominantes et justes (le feu ayant sa nécessité), parce qu’elle l’aime et veut son bien.
Dieu est le créateur. Nous sommes ses créatures. Nous n’avons pas créé la vie, l’Amour, ou leurs lois. Notre rôle est de les découvrir et d’en comprendre la perfection. “Ouvre mes yeux, que je contemple les merveilles de ta loi” (Ps 118, 18). La vraie liberté ne consiste pas à être créateur des lois, mais à pouvoir se situer de manière libre par rapport à elles et d’en assumer la radicale responsabilité.
Vouloir mettre sa main dans le feu en connaissance de cause relève de la liberté de l’être humain qui, dès lors, doit en assumer les conséquences. Comme le dit le Concile de Quierzy, la damnation est méritée parce qu’elle est la conséquence du libre choix de l’homme (Concile de Quierzy, DS 623).
Peut-on être heureux au Paradis tout en sachant que l’un de nos proches est en enfer ?
Cette question fut posée à Jésus par la maman de Judas (nommée Marie de Kériot). Voici le contenu de leur échange :
Révélation privée :
“Marie de Kériot : Seigneur, une femme, une sœur ou une mère qui… qui ne parvient pas à sauver ceux qu’elle aime et qui les voit damnés, pourrait-elle obtenir le Paradis, même en étant au Paradis ? Ne crois-tu pas qu’elle ne connaîtra jamais la joie puisque… la chair de sa chair, le sang de son sang auront mérité la condamnation éternelle ? Moi, je pense qu’elle ne pourra pas être heureuse en voyant celui qu’elle aime en proie à une peine atroce…
Jésus : Tu es dans l’erreur, Marie. La vue de Dieu, la possession de Dieu sont les sources d’une béatitude tellement infinie qu’il ne subsiste aucune peine pour les bienheureux. Actifs et attentifs à aider les hommes qui peuvent encore être sauvés, ils ne souffrent plus pour ceux qui sont séparés de Dieu, et séparés d’eux-mêmes qui sont en Dieu. La communion des saints existe pour les saints.” (Valtorta, 376.5)
En conclusion
Dire que parce que le Bon Dieu est bon l’enfer ne peut pas exister est un raisonnement tronqué qui ampute les notions de liberté et de justice qu’implique l’Amour véritable.
Il existe de multiples dynamiques qui nous amènent à obéir : la peur, la coercition, le chantage, l’intérêt, le devoir… mais c’est la seule qui vaille est l’amour.
L’enfer ne doit pas être un moyen de chantage. La peur de l’enfer ne devrait pas être notre élan intérieur pour aller à Dieu, car “celui qui reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour” (1 Jn 4, 18). C’est à l’Amour de Dieu que nous devons nous laisser nous aimanter.
“Ne craignez pas tant le jugement d’un si doux Maître.” (Vénérable père François Libermann, refondateur de la Congrégation du Saint-Esprit, Lettres de direction spirituelle, n°10, XIXème siècle)
Révélation privée :
Jésus s’adressant à un pécheur : “La peur [de l’enfer] n’est pas bonne. C’est le repentir qu’il faut, un repentir sincère et ferme.” (Valtorta, 458.4)
Révélation privée :
Jésus nous dit qu’il faut être fidèle dans notre foi et nos œuvres, “non par crainte du châtiment, mais par amour pour [Dieu]” (Valtorta, 78.6)
Révélation privée :
Jésus : “Qu’aucune crainte excessive ne vous paralyse. Faites-le sans escompter éviter ainsi le châtiment. Agissez seulement par amour pour Dieu, qui vous a créés pour vous aimer et être aimé de vous. Et vous obtiendrez une place dans la Maison paternelle.” (Valtorta, 501.2)
Révélation privée :
Jésus nous dit de ne pas agir “avec tiédeur, poussés au travail uniquement par la pensée de ne pas mériter l’enfer, c’est-à-dire par la peur du châtiment. Ce n’est pas cette façon de travailler que mon Père récompense par une gloire immédiate. Au contraire, à ces calculateurs égoïstes qui ont le souci de faire le bien et seulement le peu de bien suffisant pour ne pas obtenir une peine éternelle, le Juge éternel demandera une longue expiation. Ils devront ainsi apprendre à leurs dépens à se donner un esprit actif en amour, et en un amour vrai, tout tourné vers la gloire de Dieu.” (Valtorta, 534.3)
Révélation privée :
Jésus : “L’homme est avare de ses jours et la mort lui fait horreur. Plus il est enveloppé dans les ténèbres d’une fausse religion, ou dans l’incroyance, et plus il craint la mort. Mais celui qui vient à la vraie foi perd toute terreur de la mort, car il sait qu’au-delà de la mort, il y a une vie éternelle, où les âmes se retrouveront et où n’existeront plus ni peines ni séparations.” (Valtorta, 493.5)
Révélation privée :
Jésus : “Celui qui est né, meurt. Vous le savez. Mais la vie ne finit pas avec la mort. Elle continue sous une autre forme et pour l’éternité avec une récompense pour celui qui aura été juste, et un châtiment pour celui qui aura été mauvais. Que cette pensée d’un certain jugement ne vous paralyse pas pendant votre vie et à l’heure de votre mort, mais qu’elle soit un stimulant et un frein, un stimulant qui pousse au bien, un frein qui écarte des mauvaises passions. Soyez donc réellement des amis du Dieu vrai, en agissant toujours au cours de votre vie avec l’intention de Le mériter dans la vie future.” (Valtorta, 371.6)
Révélation privée :
Jésus : “Je vous demande d’observer [les dix commandements] avec perfection, c’est-à-dire non pas par peur de la colère de Dieu contre ses transgresseurs, mais par amour pour votre Dieu qui est Père. Je viens mettre votre main de fils dans celle de votre Père.” (Valtorta, 565.4)
Révélation privée :
Marcel Van : “Comment se fait-il que j’entende certains frères dire qu’ils ont grand peur de toi ? Petit Jésus, quelle est donc ta conduite à l’égard des autres âmes pour qu’elles aient ainsi peur de toi ? Car si tu agissais avec elles comme avec moi, je me demande qui pourrait encore avoir peur de toi, puisque tu es si bon, si doux, ne trouvant de plaisir qu’à aimer. Qu’il y ait encore des âmes qui ont peur de toi, c’est là une chose que je trouve bien étrange. Il ne t’est jamais arrivé de me gronder et pourtant il se trouve des âmes qui ont peur de toi. Serait-ce parce que tu traites chaque âme de façon différente ?”
Jésus : “Oui, Marcel c’est bien étrange. Moi-même je trouve cela étrange, et je ne comprends pas pourquoi bon nombre d’âmes ont ainsi peur de moi. Elles ont tellement peur, qu’elles n’osent même pas ouvrir la bouche pour m’adresser une parole d’amitié. Pourtant, je me comporte envers ces âmes tout comme envers toi. Mais, Marcel, que cela ne t’étonne pas outre mesure ; ce qui explique l’attitude de ces âmes, c’est qu’elles n’ont pas assez d’amour pour moi, qu’elles ne veulent pas écouter mes paroles, ni recevoir mes baisers. Si elles m’aimaient véritablement, elles n’auraient aucune raison d’avoir peur. En effet, c’est uniquement parce qu’elles comparent mon amour à celui des créatures terrestres, qu’elles craignent de la sorte. Si, au contraire, elles se servaient du regard de la foi pour sonder la profondeur de mon amour, il est certain que leur crainte s’évanouirait. Et pour être encore plus précis, Marcel, tu entends bien : on a peur, parce qu’on veut bien avoir peur, car je ne fais rien qui soit de nature à effrayer qui que ce soit. Et si jamais mon amour voulait semer la terreur parmi les hommes, il ne mériterait plus le nom “d’Amour”. Si, en présence de l’amour, ces âmes continuent de craindre, c’est que, pour elles, mon amour n’est pas l’amour… Ma conduite envers toutes les âmes est la même qu’envers toi, Marcel ; je voudrais également leur donner mes baisers et leur témoigner mon amour ; mais parce qu’elles ne cessent d’avoir peur, je ne puis leur donner ces baisers, ni même leur adresser une parole… Ce n’est pas pour toi que j’ai dit ces paroles, mais bien pour les âmes qui ont peur de moi.” (Marcel Van, Œuvres complètes, tome 2 : Colloques, éd. Amis de Van, 2017, pp.126-128)
Cependant, nous pouvons constater que la théorie de l’enfer vide a pour conséquence implicite de vider de sa substance la notion de sanctification, c’est-à-dire de chercher, par la grâce de Dieu, à devenir meilleur. En effet, si les despotes vont au même endroit que les saints, à quoi bon faire des efforts, aller à la messe dominicale, s’humilier à demander pardon et à confesser nos péchés à un prêtre, ou oser proclamer l’Évangile à des inconnus ? Jouissons plutôt sans entrave, on ira tous au Paradis !
Cette nouvelle vision qui entendait souligner la Miséricorde infinie de Dieu (confondant ici “infinie” et “automatique”) fut l’un des moteurs de la déchristianisation de l’occident. Cette déchristianisation n’épargna pas les religieux puisqu’on estime que plus de 60.000 prêtres auraient quitté les ordres à travers le monde entre 1964 et 2004.
Révélation privée :
Jésus : “Te rends-tu compte de la tragique situation de beaucoup de mes prêtres en train de marcher à grands pas vers la damnation éternelle ? Peut-il y avoir sur la terre une tragédie plus grande, plus horrible que celle-là ? Peut-il y avoir une tromperie plus diabolique que celle répandue de notre temps par des pseudo-maîtres affirmant que l’enfer n’existe pas et que la Miséricorde divine ne pourrait jamais permettre la damnation éternelle d’une âme ?
Ceux qui divulguent ces hérésies voudraient supprimer la Justice divine, alors qu’ils devraient pourtant savoir qu’en Moi Miséricorde et Justice sont indivisibles, parce qu’en Moi elles sont une même et unique chose.” (Don Michelini, Confidences de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles, Dictée du 19 septembre 1975)
Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face (Docteur de l’Église) : “Céline, durant les brefs instants qui nous restent, ne perdons pas de temps… sauvons les âmes… car les âmes se perdent comme des flocons de neige ; Jésus pleure et nous ne pensons qu’à notre douleur sans consoler notre Époux. Oh ! Chère Céline, vivons pour les âmes des prêtres ; ces âmes devraient être plus transparentes que du cristal. Hélas ! combien de mauvais prêtres et combien de prêtres qui ne sont pas saints comme ils devraient l’être !” (Lettre à Céline, 14 juillet 1889)
Cette compréhension est si fondamentale, que le Saint Curé d’Ars, Jean-Marie Vianney, que l’Église a érigé au rang patron universel de tous les prêtres, aurait, lors de sa première année de ministère, parlé de l’enfer dans tous ses sermons.
Il est intéressant de souligner que, proche de la pensée des sadducéens, Judas Iscariote ne croyait ni en satan, ni en l’enfer. Il les considérait comme une “légende”, comme une “blague”. Il était également déterministe, croyant que la volonté de Dieu “est tellement infinie qu’elle écrase et anéantit la volonté limitée des créatures”, qui ne seraient, dès lors, que de simples “automates mus par lui, […] des êtres privés de volonté”. En conséquence, il pensait que Dieu “ne nous punira pas” et qu’il nous “récompensera tous de la même façon”, “parce que nos fautes ne sont pas volontaires” (Valtorta, 356.4-5). Dans sa vision dévoyée, ce n’est plus l’humain qui était le responsable de ses péchés, mais Dieu. Nous sommes dans une inversion typiquement démoniaque.
Le diable tel un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer (1 P 5, 8). Il a donc tout intérêt à encourager l’hérésie de la miséricorde automatique et la théorie de l’enfer vide pour assoupir notre vigilance dans le combat spirituel et vider les églises (une tactique plus subtile que le fait de faire croire qu’il n’existe pas, selon les mots de Beaudelaire).
→ Lisez notre article sur les moyens pour aller au Ciel