Enseignements de Jésus basés sur l’observation de la nature

Regarder veut dire croire

Le rabbi Gamaliel interroge Jésus : « Tu aimes beaucoup les plantes et les animaux, n’est-ce pas ?, demande Gamaliel.
– Oui, beaucoup. C’est mon livre vivant. L’homme a toujours devant lui les fondements de la foi. La Genèse vit dans la nature. Qui sait regarder sait aussi croire. Cette fleur, au parfum si délicat et dont les corolles pendantes sont d’une matière si douce contrastant tellement avec ce genévrier épineux et cet ajonc piquant, a-t-elle pu se faire toute seule ? Et regarde ici : comment ce rouge-gorge aurait-il pu se faire tout seul, avec cette pincée de sang séché sur sa gorge douce ? Quant à ces deux tourterelles, où et comment ont-elles pu se peindre ce collier d’onyx sur le voile de leurs plumes grises ? Et là encore : ces deux papillons, l’un noir aux grands yeux d’or et de rubis, l’autre blanc aux rayures bleues, où ont-ils trouvé les pierres précieuses et les rubans de leurs ailes ? Et ce ruisseau ? C’est de l’eau. D’accord, mais d’où vient-elle ? Quelle est la source première de l’élément eau ? Ah ! Regarder veut dire croire, si l’on sait voir.
– regarder veut dire croire. Nous regardons trop peu la Genèse vivante qui est sous nos yeux.
– Il y a trop de science, Gamaliel, et trop peu d’amour, trop peu d’humilité.
Gamaliel soupire et hoche la tête. » (Valtorta, 160.5)

Enseignements de Jésus basés sur l’observation des animaux

Les fourmis

Valtorta, 91.1-3

Venez autour de moi. Pendant ces mois de présence et d’absence, je vous ai soupesés et étudiés. Je vous ai connus et j’ai connu le monde par expérience humaine. Maintenant j’ai décidé de vous envoyer dans le monde. Mais auparavant, je dois vous instruire, pour vous rendre capables d’affronter le monde avec la douceur et la sagacité, le calme et la constance, la conscience et la science de votre mission. Ce temps de soleil brûlant empêche de longues pérégrinations en Palestine, et je veux l’employer à vous instruire et à former en vous des disciples. Comme un musicien, j’ai senti ce qu’il y a en vous de discordant et je viens vous donner le ton pour l’harmonie céleste que vous devez transmettre au monde, en mon nom. Je retiens ce fils (il désigne Joseph) car je lui délègue la charge de porter à ses compagnons mes paroles, pour qu’il se forme là un noyau solide qui m’annonce en faisant connaître, non seulement mon existence, mais aussi les caractéristiques les plus essentielles de mon enseignement.
Je commence par vous dire qu’il est absolument nécessaire que vous vous aimiez et que vous ne fassiez qu’un. Qui êtes-vous ? Des hommes de toutes classes sociales, de tout âge, et de toute région. J’ai préféré prendre des esprits encore vierges en matière de doctrine et de connaissances, car je les pénétrerai plus facilement de mon enseignement. Par ailleurs, vous êtes destinés à évangéliser des gens qui seront dans l’ignorance absolue du vrai Dieu : je veux donc qu’en vous souvenant de votre primitive ignorance de Dieu, vous ne les dédaigniez pas, mais que vous les instruisiez avec pitié, vous rappelant avec quelle pitié j’ai fait de même à votre égard.
Je sens s’élever en vous une objection : “Nous ne sommes pas païens, même si nous n’avons pas de culture intellectuelle.” Non, vous ne l’êtes pas. Cependant non seulement vous, mais même ceux qui parmi vous représentent les savants et les riches, vous vous êtes tous laissés prendre par une religion qui, dénaturée par trop de raisons, n’a de religion que le nom. En vérité, je vous déclare que nombreux sont ceux qui se glorifient d’être des fils de la Loi. Mais 80% d’entre eux ne sont que des idolâtres qui ont embrouillé dans les nuées de mille petites religions humaines la Loi vraie, sainte, éternelle du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Aussi, quand vous vous regardez les uns les autres, aussi bien vous, les pêcheurs humbles et sans culture, que vous qui êtes marchands ou fils de marchands, officiers ou fils d’officiers, riches ou fils de riches, dites : “Nous sommes tous pareils. Tous, nous avons les mêmes lacunes et tous nous avons besoin du même enseignement. Frères par nos défauts personnels ou nationaux, nous devons désormais devenir frères dans la connaissance de la vérité et l’effort pour la mettre en pratique.”
Oui, des frères : je veux que ce soit le nom que vous vous donniez l’un à l’autre et que vous vous considériez comme tels. Vous êtes comme une seule famille. Quand est-ce qu’une famille est prospère et que le monde l’admire ? Quand on y trouve l’union et la concorde. Si un fils devient l’ennemi de l’autre, si un frère nuit à l’autre, la prospérité de cette famille sera-t-elle durable ? Non. C’est en vain que le père de famille s’efforce de travailler, d’aplanir les difficultés et de s’imposer au monde. Ses efforts restent sans résultat, car les ressources s’effritent, les difficultés augmentent, le monde se moque de cet état de procès perpétuels qui émiettent les affections et les biens – alors que, unis, ils étaient puissants contre le monde – en un tas de petits, de mesquins intérêts contraires dont profitent les ennemis de la famille pour en accélérer la ruine. Qu’il n’en soit jamais ainsi parmi vous ! Soyez unis. Aimez-vous. Aimez-vous pour vous apporter une aide mutuelle. Aimez-vous pour enseigner à aimer.
Observez. Même ce qui nous entoure nous enseigne cette grande force. Regardez cette tribu de fourmis qui accourt tout entière vers un même endroit. Suivons-la et nous découvrirons la raison de leur affluence, qui n’est pas inutile, vers ce point déterminé… Voilà : l’une de leurs petites sœurs a découvert, grâce à ses organes minuscules qui nous sont invisibles, un grand trésor sous cette large feuille de radis sauvage. C’est un morceau de mie de pain, peut-être tombé des mains d’un paysan venu soigner ses oliviers, ou bien de celles d’un voyageur qui a fait une pause à l’ombre pour prendre son repas, ou encore de celles d’un joyeux gamin courant sur l’herbe fleurie. Comment, à elle seule, aurait-elle pu traîner dans sa fourmilière ce trésor mille fois plus gros qu’elle ? Alors elle a appelé l’une de ses sœurs et lui a dit : “Regarde et cours vite dire à nos sœurs qu’il y a là de la nourriture pour toute la tribu et pour plusieurs jours. Hâte-toi avant qu’un oiseau ne découvre ce trésor, appelle ses compagnons et qu’ils le dévorent.” Et la petite fourmi a couru, tout essoufflée par les accidents du terrain, à travers graviers et herbes, jusqu’à la fourmilière et elle a dit : “Venez, l’une de nous vous appelle. Elle a fait une découverte pour toutes. Mais elle ne peut la charrier jusqu’ici toute seule. Venez.” Alors toutes, même celles qui, exténuées par le travail accompli durant toute la journée, se reposaient dans les galeries de la fourmilière, sont accourues ; même celles qui étaient en train de ranger les provisions dans les réserves. Une, dix, cent, mille… Voyez-les qui le saisissent de leurs griffes, le soulèvent en faisant de leur corps un chariot, le traînent en s’arc-boutant sur le sol. L’une tombe… l’autre, là, a failli s’estropier parce que le pain, en rebondissant, la cloue entre son extrémité et un caillou. Celle-ci, encore, si petite, une jeune de la tribu, s’arrête, épuisée… mais, après avoir repris son souffle, elle repart. Oh ! Comme elles sont unies ! Regardez : maintenant le morceau de pain est bien agrippé et il avance, il avance lentement mais il avance. Suivons-le… Encore un peu, petites sœurs, encore un peu et votre fatigue sera récompensée. Elles n’en peuvent plus, mais elles ne cèdent pas. Elles se reposent et repartent… Voilà qu’elles arrivent à la fourmilière. Et maintenant ? Maintenant, au travail pour réduire en miettes ce gros morceau de mie. Voyez ce travail ! Les unes découpent, les autres transportent… Voilà, c’est fini. Maintenant tout est en sécurité et, heureuses, elles disparaissent par les fissures au fond des galeries. Ce sont des fourmis, rien d’autre que des fourmis. Pourtant elles sont fortes parce qu’elles sont unies. Méditez là-dessus.

Les abeilles

Valtorta, 565.13-14

Travailler toujours pour la vertu, c’est permis, c’est même un devoir. Travailler sans arrêt pour le seul profit, non. Ne peuvent le faire que ceux qui ignorent qu’il y a un Dieu, et qu’il faut l’honorer un jour par semaine. Travailler en silence, c’est un mérite que tout le monde devrait apprendre des abeilles, car c’est la condition qui permet d’accomplir une œuvre sainte. Soyez donc comme vos abeilles dans la justice : inlassables et silencieux. Dieu voit. Dieu récompense. Paix à vous » dit Jésus.

Une fois seul avec ses apôtres, il ajoute : « Et c’est spécialement aux ouvriers de Dieu que je propose les abeilles comme modèles. Elles déposent dans le secret de la ruche le miel formé en elles par un travail infatigable sur des corolles saines. Leur fatigue n’est même pas visible, tant elles travaillent avec bonne volonté, en voletant de fleur en fleur telles des points d’or, avant d’entrer, chargées de sucs, pour élaborer leur miel dans l’intimité des cellules. Il faudrait savoir les imiter. Choisir les enseignements, les doctrines, les amitiés saines, capables de produire des sucs d’une vertu véritable, et puis savoir s’isoler pour élaborer, à partir de ce que l’on a récolté avec entrain, la vertu, la justice — qui est comme le miel extrait de nombreux éléments sains —, sans oublier la bonne volonté sans laquelle les sucs pris çà et là ne servent à rien. Savoir méditer humblement, dans le fond de notre cœur, sur ce que nous avons vu et entendu de bon, sans être envieux si, à côté des abeilles ouvrières, il y a la reine, c’est-à-dire quelqu’un de plus juste que ne l’est celui qui médite. Toutes les abeilles sont nécessaires dans la ruche, aussi bien les ouvrières que les reines. Malheur si toutes étaient des reines, malheur si toutes étaient des ouvrières. Elles mourraient aussi bien les unes que les autres. Car les reines n’auraient pas de nourriture pour procréer s’il n’y avait pas d’ouvrières, et les ouvrières cesseraient d’exister si les reines ne procréaient pas. N’envions pas les reines. Elles aussi ont leur fatigue et leur pénitence. Elles ne voient le soleil qu’une seule fois, dans l’unique vol nuptial. Avant et après, elles butent sans cesse contre la clôture entre les parois ambrées de la ruche. A chacun son devoir ; or chaque devoir est un choix, et tout choix est une charge en plus d’un honneur. Les ouvrières ne perdent pas leur temps à des vols inutiles ou dangereux sur des fleurs malades et vénéneuses. Elles ne tentent pas l’aventure, elles ne désobéissent pas à leur mission, elles ne se révoltent pas contre la fin pour laquelle elles ont été créées. Quels admirables petits êtres ! Que d’enseignements pour les hommes !… »

Jésus se tait, perdu dans sa méditation.

Les hirondelles

Valtorta, 583.7

La petite hirondelle qui lève son aile pour voler ne se jette pas immédiatement dans la grande aventure. Elle essaie son premier vol de l’avant‑toit jusqu’à la vigne qui ombrage la terrasse, puis elle revient à son nid ; de nouveau, elle s’élance vers une terrasse au‑delà de la sienne, et elle revient. Et toujours plus loin… jusqu’à ce qu’elle sente que son aile devient forte et son orientation sûre. Alors, elle joue avec les vents et les espaces, et elle va et vient en gazouillant, à la poursuite des insectes, en effleurant l’eau, en remontant vers le soleil, jusqu’à ce que, le moment venu, elle ouvre avec assurance ses ailes pour voler longuement vers les pays plus chauds et riches d’une nourriture nouvelle. Elle ne craint pas de franchir les mers, petite comme elle est, point d’acier bruni perdu entre les immensités bleues de la mer et du ciel, un point qui va sans peur, alors qu’il y a peu, elle craignait le petit vol du bord du toit au sarment feuillu. Elle a désormais un corps nerveux, parfait, qui fend l’air comme une flèche, et on se demande si c’est l’air qui transporte avec amour ce petit roi de l’air, ou si c’est lui qui, avec amour, sillonne ses domaines. En voyant son vol assuré utiliser les vents et la densité de l’atmosphère pour aller plus vite, qui pense encore à son premier battement d’ailes gauche et apeuré ?
Il en sera ainsi de vous. Qu’il en soit ainsi de vous, comme de toutes les âmes qui vous imiteront. On ne devient pas capable à l’improviste. Ne vous découragez pas devant vos premières défaites, ne tirez pas orgueil de vos premières victoires. Les premières défaites servent à mieux vous y prendre une autre fois, les premières victoires sont un encouragement à faire encore mieux à l’avenir et vous permettent de croire avec assurance que Dieu aide les bonnes volontés.