Enseignements de Jésus pour les familles

La famille est le lieu de l’apprentissage de l’Amour. Lorsqu’elle s’éloigne des principes divins, la famille va mal. Et lorsque la famille va mal, la société va mal. À l’inverse de l’esprit du monde qui tend à banaliser et à valoriser le péché, les enseignements de Jésus posent les fondations de la famille heureuse et balisent le chemin du Ciel pour ses membres.

Table -

De nombreux passages ci-dessous sont tirés des textes de Maria Valtorta (1897-1961), mystique catholique italienne ayant vu et transcrit la vie du Christ pendant plusieurs années.

L’amour familial

Jésus à Jude : « Mon frère, il y a plusieurs amours et de puissances diffé­rentes.

Il y a l’amour de première puissance : celui avec lequel on aime Dieu.

Puis l’amour de deuxième puissance : l’amour maternel ou paternel car, si le premier est entièrement spirituel, le second est pour deux parts spirituel et pour une seule charnel. Il s’y mêle, oui, le sentiment d’affection humaine, mais l’amour supérieur prédomine. En effet, un père et une mère qui le sont sainement et saintement ne se contentent pas de procurer aliments et caresses au corps de leur enfant, mais aussi nourriture et amour à son intelligence comme à son âme. C’est si vrai que celui qui se voue à l’enfance, ne serait-ce que pour l’instruire, finit par l’aimer comme si c’était sa propre chair. […]
Il y a l’amour pour sa compagne. C’est un amour de troisième puissance parce qu’il est fait– je parle toujours des amours sains et saints – pour moitié d’esprit et pour moitié de chair. L’homme, pour son épouse, est un maître et un père en plus d’être époux. Et la femme, pour son époux, est un ange et une mère, en plus d’être épouse. Ce sont les trois amours les plus élevés. » (Valtorta, 196.4)

L’importance de la famille

Jésus : « La famille existe et doit exister. Il n’y a pas de théorie ou de progrès qui puisse s’opposer à cette vérité sans provoquer des dégâts. Une famille qui se désagrège ne peut que susciter à l’avenir des hommes et des femmes toujours plus dépravés et qui causeront de plus grands dégâts. Et je vous dis en vérité qu’il vaudrait mieux qu’il n’y ait plus de mariages ni d’enfants sur la terre, plutôt que d’y avoir des familles moins unies que ne le sont les tribus de singes, des familles qui ne sont pas des écoles de vertu, de travail, d’amour, de foi, mais un chaos où chacun vit pour soi comme des engrenages mal assemblés qui finissent par se rompre.

Rompez, désagrégez. Les fruits de cette désagrégation de la forme la plus sainte de la vie sociale, vous les voyez, vous les subissez. Continuez donc, si vous le voulez. Mais ne venez pas vous plaindre si cette terre devient toujours plus un enfer, un re­paire de monstres qui dévorent familles et nations. Vous le voulez : qu’il en soit ainsi. » (Valtorta, 37.9)

« L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » (Gn 2, 24)

Le couple

« Le Seigneur Dieu dit : ‘Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide (ici, le terme exact en hébreu est « alliée ») qui lui correspondra.’ […] L’homme dit alors : ‘Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish.’ À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. » (Gn 2, 18 & 23-24)

Le choix du conjoint

Jésus aux parents : « Cependant, écoutez encore, car au devoir des enfants correspond un semblable devoir des parents. Malédiction aux enfants coupables ! Mais malédiction aussi aux parents coupables ! Agissez de façon que vos enfants ne puissent vous critiquer ni vous imiter dans le mal. Faites-vous aimer par un amour donné avec justice et miséricorde. Dieu est miséricorde. Que les parents, qui viennent tout de suite après Dieu, soient miséricorde. Soyez l’exemple et le réconfort de vos enfants. Soyez pour eux la paix et leur guide. Soyez leur premier amour. Une mère est toujours la première image de l’épouse que nous voudrions avoir. Un père a, pour ses jeunes filles, le visage dont elles rêvent pour époux. Faites surtout que vos fils et vos filles choisissent sagement leurs futurs conjoints, en pensant à leur mère, à leur père, et en voulant retrouver chez eux ce qui se trouve en leur père, en leur mère : une vertu vraie. » (Valtorta, 122.12)

Les fiançailles

Lire à ce sujet le livre de sœur Esultanza, Le Chemin des fiancés.

Le mariage, un sacrement de fidélité indissoluble

Jésus à Jacques, fils d’Alphée : « [Il y aura sept sacrements] comme le candélabre sacré du Temple et les dons de l’Esprit d’Amour. Et, en vérité, les sacrements sont des dons et des flammes, accordés pour que l’homme brûle devant le Seigneur dans les siècles des siècles. Il y aura aussi un sacrement pour les noces de l’homme. Celui qui est représenté dans le symbole des noces saintes de Sara de Raguël délivrée du démon. Il donnera aux époux tous les secours pour une sainte vie commune selon les lois et les désirs de Dieu. L’époux et l’épouse deviennent les ministres d’un rite : celui de la procréation. Le mari et la femme deviennent aussi les prêtres d’une petite église : la famille. Ils doivent par conséquent être consacrés pour procréer avec la bénédiction de Dieu et élever une descendance dans laquelle le nom très saint de Dieu sera béni. » (Valtorta, 259.6)

Jésus : « Celui qui renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » (Mt 19, 9 ; Mc 10, 11-12)

Saint Paul : « Tu es marié ? ne cherche pas à te séparer de ta femme. » (1 Co 7, 27)

« Des pharisiens s’approchèrent de lui pour le mettre à l’épreuve ; ils lui demandèrent : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? » Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? » Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. » » (Mt 19, 3-9)

« Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » » (Mc 10, 2-12)

Jésus : « Dans la religion mosaïque, le mariage est un contrat. Dans la nouvelle religion chrétienne, qu’il soit un acte sacré et indissoluble sur lequel descend la grâce du Seigneur pour faire des conjoints deux de ses ministres dans la propagation de l’espèce humaine.

Cherchez, dès les premiers moments, à conseiller au conjoint membre de la nouvelle religion de convertir son conjoint qui n’en fait pas encore partie, afin qu’il l’adopte. Cela permettra d’éviter ces douloureuses divergences de pensées, et par conséquent ces obstacles à la paix que nous avons observés parmi nous aussi. Mais quand il s’agit de conjoints fidèles au Seigneur, qu’on ne sépare pour aucune raison ce que Dieu a uni. Dans le cas d’une personne unie à un conjoint païen, je lui conseille de porter sa croix avec patience et douceur, et aussi avec force, jusqu’à savoir mourir pour défendre sa foi, mais sans quitter le conjoint auquel elle s’est unie avec un plein consentement. C’est mon conseil pour une vie plus parfaite dans l’état de mariage, jusqu’à ce qu’il soit possible, grâce à la diffusion du christianisme, de se marier entre fidèles. Alors que le lien soit sacré et indissoluble, et l’amour saint.

Ce serait mal si la dureté des cœurs devait amener dans la nouvelle foi ce qui est arrivé dans l’ancienne : l’autorisation de la répudiation et de la dissolution pour éviter les scandales créés par la luxure de l’homme. Je vous dis en vérité que chacun doit porter sa croix dans tout état de vie, donc aussi dans le mariage. J’ajoute qu’aucune pression ne devra faire fléchir votre autorité quand vous déclarerez : “Cela n’est pas permis” à celui qui voudra passer à de nouvelles noces avant la mort de son conjoint. Je vous le dis : il vaut mieux qu’une partie en décomposition se détache, seule ou suivie par d’autres, plutôt qu’accorder, pour la retenir dans le corps de l’Église, des permissions contraires à la sainteté du mariage, en scandalisant les humbles et en leur faisant faire des réflexions défavorables à l’intégrité sacerdotale et sur la valeur de la richesse ou de la puissance.

Le mariage est un acte grave et saint. Pour vous le montrer, j’ai pris part à des noces et j’y ai accompli mon premier miracle. Mais malheur s’il dégénère en luxure et en caprice. Le mariage, contrat naturel entre l’homme et la femme, doit dorénavant s’élever à un contrat spirituel par lequel les âmes de deux personnes qui s’aiment jurent de servir le Seigneur dans leur amour réciproque, offert à Dieu pour obéir à son commandement de procréer pour donner des enfants au Seigneur. » (Valtorta, 635.9)

Des pharisiens tentent de piéger Jésus : « – Que désirez-vous savoir ?

– Nous voulions savoir s’il est permis à l’homme de répudier sa femme pour un motif quelconque. C’est une chose qui arrive souvent, et chaque fois cela fait du bruit là où cela arrive. Les gens s’adressent à nous pour savoir si c’est permis et nous répondons suivant les cas.

– En approuvant le fait accompli quatre-vingt-dix fois sur cent. Pour les dix pour cent que vous n’approuvez pas, il s’agit des pauvres ou de vos ennemis.

– Comment le sais-tu ?

– Parce qu’il en est ainsi de toutes les affaires humaines. Et j’ajoute une troisième catégorie : celle où, si le divorce était permis, il se justifierait davantage, comme dans les vrais cas pénibles tels qu’une lèpre incurable, une condamnation à vie, ou une maladie honteuse…

– Alors, pour toi, ce n’est jamais permis ?

– Ni pour moi, ni pour le Très-Haut, ni pour aucune âme droite. N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement des jours, a créé l’homme et la femme ? Et qu’il les créa mâle et femelle ? Il n’avait pas besoin de le faire. S’il l’avait voulu, il aurait pu, pour le roi de la Création fait à son image et à sa ressemblance, créer un autre mode de procréation, qui aurait été tout aussi bon, bien que différent de tout autre moyen naturel. Et il a dit : “Pour cette raison, l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à la femme, et les deux seront une seule chair.” Dieu les a liés en une seule unité. Ils ne sont donc plus “deux” chairs mais “une” seule. Ce que Dieu a uni, parce qu’il a vu que c’était “bon”, que l’homme ne le sépare pas, car si cela arrivait, ce ne serait plus bon.

– Dans ce cas, pourquoi Moïse a-t-il donc dit : “Si un homme a pris une femme, mais qu’elle n’a pas trouvé grâce à ses yeux pour quelque chose de honteux, il lui écrira un libelle de répudiation, le lui remettra en mains propres et la renverra de sa maison” ?

– C’est à cause de la dureté de votre cœur : pour éviter, par un ordre, des désordres trop graves. C’est pour cela qu’il vous a permis de répudier vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. Car la femme n’est pas une bête qui, selon les caprices de son maître ou les libres circonstances naturelles, est soumise à tel ou tel mâle, chair sans âme qui s’accouple pour la reproduction. Vos femmes ont une âme comme vous, et il n’est pas juste que vous la piétiniez sans pitié. S’il est dit dans sa condamnation : “Tu seras soumise au pouvoir de ton mari et il te dominera”, cela doit se produire selon la justice et non selon la tyrannie qui lèse les droits d’une âme libre et digne de respect.

En répudiant alors que ce n’est pas permis, vous offensez l’âme de votre compagne, la chair jumelle qui s’est unie à la vôtre, ce tout qu’est la femme que vous avez épousée en exigeant son honnêteté, alors que vous, parjures, vous allez vers elle, déshonorés, diminués, parfois corrompus, et vous continuez à l’être en profitant de toute bonne occasion pour la blesser et donner libre cours à vos passions insatiables. Vous faites de vos femmes des prostituées ! Pour aucun motif, vous ne pouvez vous séparer de la femme qui vous est unie selon la Loi et la Bénédiction. C’est seulement dans le cas où la grâce vous touche, quand vous comprenez que la femme n’est pas un objet que l’on possède mais une âme et donc qu’elle a des droits égaux aux vôtres d’être reconnue comme faisant partie intégrante de l’homme et non pas comme son objet de plaisir, et c’est seulement dans le cas où votre cœur est assez dur pour ne pas épouser une femme après avoir profité d’elle comme d’une courtisane, seulement pour faire disparaître le scandale de deux personnes qui vivent ensemble sans la bénédiction de Dieu sur leur union que vous pouvez renvoyer une femme. C’est qu’alors il ne s’agit pas d’union mais de fornication, et qui souvent n’est pas honorée par la venue des enfants supprimés contre nature ou éloignés comme déshonorants.

Dans aucun autre cas, dans aucun autre. Car si vous avez des enfants illégitimes d’une concubine, vous avez le devoir de mettre fin au scandale en l’épousant si vous êtes libres. Je ne m’arrête pas à l’adultère consommé au détriment d’une femme ignorante. Pour cela, il y a les pierres de la lapidation et les flammes du shéol. Mais pour celui qui renvoie son épouse légitime parce qu’il en est las et qui en prend une autre, il n’y a qu’un jugement : c’est un adultère. Il en est de même pour celui qui prend une femme répudiée, car si l’homme s’est arrogé le droit de séparer ce que Dieu a uni, l’union matrimoniale continue aux yeux de Dieu et celui qui passe à une seconde femme sans être veuf est maudit. Quant à l’homme qui, après avoir répudié sa femme, après l’avoir abandonnée aux craintes de l’existence qui l’obligent à se remarier pour avoir du pain, la reprend si elle reste veuve du second mari, il est également maudit. Car, bien qu’étant veuve, elle a été adultère par votre faute et vous redoubleriez son adultère. Avez-vous compris, ô pharisiens qui me tentez ? »

Ceux-ci s’en vont tout penauds, sans répondre. » (Valtorta, 357.10-12)

Jésus : « Vous dites que je change la Loi ? Non, ne mentez pas. Je rends à la Loi sa forme primitive que vous avez dénaturée. Car c’est une Loi qui durera autant que la terre ; le ciel et la terre passeront avant que ne disparaisse un seul de ses éléments ou de ses conseils. Et si vous la changez à votre gré, et si vous ergotez pour chercher des échappatoires à vos fautes, sachez que cela ne sert à rien. Cela ne sert pas, Samuel ! Cela ne sert à rien, Isaïe ! Il est toujours dit : “Ne commets pas l’adultère.” et je complète : “Celui qui renvoie une épouse pour en prendre une autre est adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari est adultère, car seule la mort peut séparer ce que Dieu a uni.”

Mais ces paroles dures s’adressent à des pécheurs impénitents. Quant à ceux qui ont péché mais s’affligent et se désolent de l’avoir fait, qu’ils sachent, qu’ils croient que Dieu est bonté, et qu’ils viennent à celui qui absout, pardonne et amène à la vie éternelle. Repartez avec cette certitude. Répandez-la dans les cœurs. Prêchez la miséricorde qui vous donne la paix, en vous bénissant au nom du Seigneur. » (Valtorta, 381.9)

Jésus : « “Ne pas désirer la femme d’autrui” ne fait qu’un avec “ne pas commettre l’adultère”. Car le désir précède toujours l’action. L’homme est trop faible pour pouvoir désirer sans satisfaire son désir. Et, ce qui est triste au plus haut point, l’homme ne sait pas en faire autant dans ses justes désirs. Dans le mal, l’accomplissement suit le désir. Dans le bien, on s’arrête après le désir, quand encore on ne revient pas en arrière.

Ce que je lui ai dit, je vous l’adresse à tous, car le péché de désir est aussi répandu que le chiendent qui se propage tout seul : êtes-vous des enfants pour ne pas savoir que cette tentation-là est un poison et qu’il faut la fuir ? “J’ai été tenté.” On dit ça depuis toujours ! Mais puisque c’est un exemple ancien, l’homme devrait se souvenir de ses conséquences et savoir dire : “Non.” Notre histoire ne manque pas d’exemples de personnes qui ont su demeurer chastes malgré toutes les séductions du sexe et les menaces des violents.

La tentation est-elle un mal ? Elle ne l’est pas. C’est l’œuvre du Malin, mais elle se change en gloire pour celui qui en triomphe.

Le mari qui va à d’autres amours est un assassin de son épouse, de ses enfants, de lui-même. Celui qui entre dans la demeure d’un autre pour commettre l’adultère est un voleur, et des plus vils. Pareil au coucou, il profite sans frais du nid d’autrui. Celui qui trahit la confiance de son ami est un faussaire, car il témoigne une amitié qu’en réalité il n’éprouve pas. Celui qui agit ainsi se déshonore lui-même et déshonore ses parents. Peut-il donc avoir Dieu avec lui ? » (Valtorta, 128.3)

Jésus sourit et commence à parler : « Vous avez appris qu’il a été dit autrefois : “Ne commets pas d’adultère.” Ceux d’entre vous qui m’ont entendu ailleurs, savent que j’ai parlé de ce péché à plusieurs reprises. En effet, faites-y bien attention, ce péché n’implique pas une seule personne, mais deux ou trois. Je m’explique : celui qui commet l’adultère pèche pour lui-même, il pèche pour sa complice, il pèche en portant au péché la femme ou le mari trahi qui peuvent en arriver à désespérer ou à pécher eux-mêmes. Cela pour le péché consommé. Mais je vais plus loin : “Non seulement le péché consommé, mais le désir de le consommer est déjà péché.”

Qu’est-ce que l’adultère ? C’est le désir fiévreux de celui ou de celle qui n’est pas à nous. On commence à pécher par le désir, on continue par la séduction, on complète par la persuasion, puis l’acte couronne le tout.

Comment commence-t-on ? Généralement par un regard impur. Et cela nous ramène à ce que je disais auparavant. L’œil impur voit ce qui est caché aux purs et, par l’intermédiaire de l’œil, la soif entre dans le gosier, la faim dans le corps, la fièvre dans le sang. Soif, faim, fièvre charnelle. C’est le commencement du délire. Si l’autre, la personne regardée est honnête, celui qui délire reste seul à se retourner sur des charbons ardents, ou alors il en arrive à calomnier pour se venger. Si elle est malhonnête, elle répond à ce regard : alors commence la descente vers le péché.

Aussi je vous dis : “Celui qui regarde une femme en la désirant a déjà commis l’adultère car, dans sa pensée, il a déjà commis l’acte qu’il désire.” Si ton œil droit a été pour toi occasion de scandale, arrache-le plutôt et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi être borgne que de tomber pour toujours dans les ténèbres infernales. Et si ta main droite a péché, coupe-la et jette-la. Il vaut mieux pour toi avoir un membre de moins plutôt que de tomber tout entier dans l’enfer. Il est vrai qu’il est dit que les personnes difformes ne peuvent servir Dieu dans le Temple. Mais une fois cette vie terminée, ceux qui le sont de naissance, s’ils sont saints ou ceux qui le sont par vertu, deviendront plus beaux que les anges et serviront Dieu en l’aimant dans la joie du Ciel.

Il a été dit également : “Que celui qui renvoie sa femme lui remette un acte de divorce.” Mais c’est une chose à réprouver. Cela ne vient pas de Dieu. Dieu dit à Adam : “C’est la compagne que j’ai faite pour toi. Croissez et multipliez-vous sur la terre, remplissez-la et soumettez-la à votre pouvoir.” Et Adam, rempli d’une intelligence supérieure – car le péché n’avait pas encore troublé sa raison sortie parfaite de Dieu – s’écria : “Voilà enfin l’os de mes os et la chair de ma chair. On l’appellera Virago, c’est-à-dire un autre moi-même parce qu’elle est tirée de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et les deux ne feront qu’une seule chair.” Et avec l’éclat d’une splendeur accrue, la Lumière éternelle approuva avec un sourire cette parole d’Adam, qui devint la loi première, irréformable. Maintenant, si, à cause de la dureté croissante de l’homme, le législateur humain dut faire une nouvelle loi ; si, à cause de l’inconstance croissante de l’homme, il dut mettre un frein et dire : “Mais si tu l’as répudiée, tu ne peux plus la reprendre”, cela n’efface pas la loi première, originelle, née au paradis terrestre et approuvée par Dieu.

Moi, je vous dis : “Quiconque renvoie sa propre femme, excepté le cas de l’adultère bien établi, l’expose à l’adultère.” Car, dans quatre-vingt-dix pour cent des cas, que fera la femme répudiée ? Elle fera un second mariage. Avec quelles conséquences ? Oh ! Il y en aurait à dire sur ce sujet ! Ne savez-vous pas que vous pouvez provoquer des incestes involontaires par cette manière d’agir ? Que de larmes versées pour un acte de luxure ! Oui. Un acte de luxure. Cela n’a pas d’autre nom. Soyez francs. On peut tout surmonter quand l’esprit est droit. Mais tout se prête à motiver les satisfactions de la sensualité quand l’esprit est luxurieux. Frigidité de la femme, lourdeur, inaptitude aux affaires, caractère acariâtre, amour du luxe, on peut tout surmonter, même les maladies, même l’irascibilité, si on s’aime saintement. Mais, comme après quelque temps on ne s’aime plus comme au premier jour, on considère comme impossible ce qui est plus que possible, on jette une pauvre femme à la rue et on l’envoie à sa perdition. Celui qui répudie sa femme commet l’adultère, et de même celui qui l’épouse après sa répudiation.

Seule la mort rompt le mariage. Souvenez-vous-en. Et si vous avez fait un choix malheureux, portez-en les conséquences comme une croix. Vous serez deux malheureux mais saints, et vous ne ferez pas de vos enfants des êtres plus malheureux, car ce sont les innocents qui ont le plus à souffrir de ces situations difficiles. L’amour de vos enfants devrait vous faire réfléchir sérieusement, même dans le cas de la mort de votre conjoint. Ah ! Si vous saviez vous contenter de ce que vous avez eu, à propos de quoi Dieu a dit : “Cela suffit” ! Vous qui êtes veufs ou veuves, si vous saviez reconnaître dans la mort non pas un amoindrissement, mais une élévation à une perfection de procréateurs ! Etre mère, même pour la mère défunte. Être père, même pour le père disparu. Avoir deux âmes en une, recueillir l’amour pour les enfants sur les lèvres froides de la personne qui meurt et lui dire : “Pars en paix, sans crainte pour ceux que tu as engendrés. Je continuerai à les aimer, pour toi et pour moi, à les aimer deux fois, je serai père et mère, et le malheur de l’orphelin ne pèsera pas sur eux. Ils ne connaîtront pas la jalousie naturelle de l’enfant du conjoint remarié envers celui ou celle qui prend la place sacrée d’une mère ou d’un père appelés par Dieu à une autre demeure.”

Mes enfants, mon enseignement touche à sa fin, à l’instar du jour qui déjà décline, avec le soleil, vers l’occident. Je veux que vous reteniez les paroles de cette rencontre sur la montagne. Gravez-les dans vos cœurs. Relisez-les souvent. Qu’elles soient pour vous un guide perpétuel. Et, plus que tout, faites preuve de bonté à l’égard de ceux qui sont faibles. Ne jugez pas pour n’être pas jugés. Souvenez-vous que le moment pourrait arriver où Dieu vous rappellerait : “C’est ainsi que tu as jugé. Tu savais donc que c’était mal. Tu as donc commis le péché en étant bien conscient de ce que tu faisais. Maintenant, subis ta peine.”

La charité est déjà une absolution. Ayez la charité en vous, pour tous et à tout propos. Si Dieu vous vient largement en aide pour vous garder droits, n’en tirez pas orgueil. Mais, si longue que soit l’échelle de la perfection, cherchez à vous élever et tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants ou victimes de subites déceptions. Pourquoi regarder avec une telle attention la paille dans l’œil de ton frère si tu ne te soucies pas d’abord d’enlever la poutre qui est dans le tien ? Comment peux-tu dire à ton prochain : “Laisse-moi enlever cette paille de ton œil” alors que la poutre qui est dans le tien t’aveugle ? Ne sois pas hypocrite, mon enfant. Enlève d’abord la poutre de ton œil : alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans celui de ton frère sans l’abîmer.

En plus du manque de charité, évitez l’imprudence. Je vous ai dit : “Tendez la main à ceux qui sont fatigués, ignorants, victimes de déceptions imprévues.” Mais, si c’est charité d’instruire les ignorants, d’encourager ceux qui n’en peuvent plus, de donner des ailes nouvelles à ceux qui pour de multiples raisons ont brisé les leurs, c’est une imprudence de dévoiler les vérités éternelles à ceux qui sont infectés par le satanisme : ils s’en empareront pour jouer aux prophètes, pour s’insinuer parmi les simples, pour corrompre, détourner, souiller de manière sacrilège ce qui est à Dieu. Respect absolu, savoir parler et savoir se taire, savoir réfléchir et savoir agir, voilà les vertus nécessaires du vrai disciple pour faire des prosélytes et servir Dieu. Vous avez une raison et, si vous êtes justes, Dieu vous accordera toutes ses lumières pour diriger encore mieux votre raison. Pensez que les vérités éternelles ressemblent à des perles. On n’a jamais vu jeter des perles aux pourceaux qui préfèrent des glands et de puantes eaux de vaisselle aux perles précieuses. Ils les piétineraient sans pitié puis, furieux d’avoir été trompés, ils se retourneraient contre vous pour vous mettre en pièces. Ne livrez pas aux chiens ce qui est saint. Cela vaut pour maintenant et pour plus tard.

Je vous ai parlé longuement, mes enfants. Écoutez mes paroles. » (Valtorta, 174.18-21)

Jésus : « Moi, non seulement j’affirme que l’adultère consommé est un crime contre Dieu et le prochain, mais j’ajoute : même celui qui a des désirs impurs pour la femme d’un autre est adultère dans son cœur, et il pèche. […] Mais si, bien des fois, le péché reste impuni par les hommes sur terre, il sera expié dans l’autre vie, parce que le Très-Haut a dit : “Tu ne forniqueras pas et tu ne désireras pas la femme d’autrui”, et il faut obéir à la parole de Dieu. Cependant, je dis aussi : “Malheur à celui par qui se commet un scandale, et malheur à celui qui dénonce son prochain.” Ici, il y a eu des manquements de la part de tous. De la part du mari : y avait-il pour lui une véritable nécessité d’abandonner sa femme si longtemps ? L’avait-il toujours traitée avec cet amour qui gagne le cœur de sa compagne ? S’est-il examiné lui-même pour voir si, avant d’être offensé par sa femme, il ne l’avait pas offensée, lui ? La loi du talion dit “œil pour œil, dent pour dent”. Mais si elle le dit pour exiger réparation, cette réparation doit-elle être faite par un seul ? Je ne défends pas la femme adultère, mais je dis : “Combien de fois aurait-elle pu accuser son conjoint de ce péché ?” […] Moi, je dis : comment n’a-t-il pas craint Dieu, celui qui par vengeance a provoqué une pareille tragédie ? L’aurait-il voulue au sein de sa famille ? Moi, je dis : l’homme qui s’est enfui et, qui, après avoir joui et causé ces malheurs, repousse aussi maintenant l’innocent [né de cette union], croit-il qu’en fuyant il échappera au Vengeur éternel ? » (Valtorta, 472.6)

Jésus : « Si la mort vous enlève votre compagnon ou votre compagne, ne désirez pas, si possible, faire un nouveau mariage. Aimez les orphelins même pour votre compagnon disparu. » (Valtorta, 371.7)

L’éloignement géographique comme source de connaissance

Jésus : « Il faut s’habituer même aux séparations [au sens d’éloignement géographique]. Elles sont utiles pour éprouver la force des affections. On comprend mieux les cœurs quand on porte sur eux un regard spirituel, de loin. Lorsque, n’étant plus séduit par le plaisir humain de la présence de l’être aimé, on peut méditer sur son esprit et sur son amour… on comprend davantage le moi de celui qui est loin… Je suis certain qu’en pensant à votre Maître, vous le comprendrez mieux quand vous verrez et contemplerez en paix mes actions et mes affections. » (Valtorta, 415.5)

Épouser le Créateur

Toujours faire primer Dieu, lui seul doit être « adoré »

Jésus : « Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi » (Mt 10, 34-37)

Jésus : « Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. » (Lc 12, 51-53)

Jésus : « Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. » (Lc 21, 16-17)

On trouve un exemple saisissant de ce déchirement au sein d’un même foyer lors de la troisième année de la vie publique de Jésus dans le cas du vieil Éli-Hanna, chassé par son fils arriviste et réduit à l’état de mendiant en raison de son amour pour Jésus (Valtorta, 520 & 521).

En effet, cela découle du fait que Jésus est « un signe de contradiction » selon les mots du vieillard Syméon à Marie (Lc 2, 34), entre ceux qui accepte sa parole et ceux qui la rejettent, y compris au sein d’un même foyer.

Jésus : « Faites attention à ceci : ne pas commettre le mal ne sert qu’à éviter l’enfer. Pour jouir tout de suite du beau Paradis, il faut absolument faire le bien, dans la mesure où l’on y parvient, en luttant contre soi-même et contre les autres. C’est pour cette raison que j’ai dit que j’étais venu mettre la guerre et non pas la paix entre père et enfants, entre frères et sœurs, quand cette guerre devait défendre la volonté de Dieu et sa Loi contre les oppositions des volontés humaines tournées dans des directions contraires à ce que veut Dieu. » (Valtorta, 417.7)

Le père place le Père en premier

Jésus : « Le Père des hommes, c’est Dieu. Abraham lui-même est fils du Père universel. Mais beaucoup répudient le vrai Père pour quelqu’un qui n’est pas père, mais qu’ils choisissent comme tel parce qu’il semble plus puissant et disposé à satisfaire leurs désirs immodérés. Les enfants reproduisent les œuvres qu’ils voient leur père commettre. Si vous êtes les fils d’Abraham, pourquoi ne faites-vous pas les œuvres d’Abraham ? Vous ne les connaissez pas ? Dois-je vous les énumérer, comme nature et comme symbole ?

Abraham obéit en allant dans le pays que Dieu lui indiqua, figure d’un homme qui doit être prêt à tout quitter pour aller là où Dieu l’envoie.

Abraham fit preuve de complaisance envers le fils de son frère et le laissa choisir la région qu’il préférait, figure du respect pour la liberté d’action et de la charité que l’on doit avoir pour son prochain.

Abraham se montra humble après que Dieu lui eut marqué sa prédilection et il l’honora à Mambré, se sentant toujours un néant en face du Très-Haut qui lui avait parlé, figure de la position de l’amour révérenciel que l’homme doit toujours avoir envers son Dieu.

Abraham crut en Dieu et lui obéit, même dans les ordres les plus difficiles à recevoir et les plus pénibles à accomplir, et pour se sentir en sécurité, il ne se rendit pas égoïste, mais il pria pour les habitants de Sodome. Abraham ne conclut pas de pacte avec le Seigneur en voulant être récompensé de ses nombreuses obéissances, et même, pour l’honorer jusqu’à la fin, jusqu’à la dernière limite, il lui sacrifia son fils bien-aimé…
– Il ne l’a pas sacrifié.
– Si, car en vérité son cœur l’avait déjà sacrifié durant le trajet par sa volonté d’obéir, que l’ange arrêta quand déjà le cœur du père se fendait au moment de fendre le cœur de son fils. Il tuait son fils pour honorer Dieu. » (Valtorta, 507.8)

La supériorité du célibat choisi suite à un appel

Jésus : « Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! » (Mt 19, 12). Suite à cette parole, les apôtres de Jésus qui étaient déjà mariés décident de vivre leur mariage dans l’abstinence.

Saint Paul conseille : « Tu n’as pas de femme ? ne cherche pas à te marier. […] celui qui se marie fait bien, et celui qui ne se marie pas fera mieux encore. » (1 Co 7, 27 & 38)

Mais le choix du célibat, pour être vécu sereinement, doit la réponse à un appel.

L’homme et la femme

Différences et complémentarités

Jésus : « La prière, c’est la conversation du cœur avec Dieu et elle devrait être l’état habituel de l’homme. La femme, de par sa vie plus retirée que la nôtre et par ses facultés affectives plus fortes que les nôtres, est portée plus que nous à cette conversation avec Dieu. Elle y trouve un réconfort pour ses peines, un soulagement pour ses fatigues, qui ne sont pas seulement celles du ménage et des enfantements, mais aussi celles de nous supporter, nous les hommes ; elle y trouve ce qui sèche les larmes et ramène un sourire au cœur. Car elle sait parler avec Dieu, et le saura plus encore à l’avenir. Les hommes seront les géants de l’enseignement, les femmes seront toujours celles qui, par leurs prières, soutiennent les géants et même le monde, car beaucoup de malheurs seront évités grâce à leurs prières et beaucoup de châtiments conjurés. Elles accompliront donc des miracles, invisibles la plupart du temps et connus de Dieu seul, mais tout aussi réels. » (Valtorta, 262.9)

Jésus : « Aujourd’hui, je suis avec vous pour vous évangéliser et rester avec vous comme je l’ai promis, pour bénir vos maisons, vos jardins, vos barques, pour que chaque famille soit sanctifiée, de même que le travail. Rappelez-vous toutefois que ma bénédiction, pour être féconde, doit être aidée par votre bonne volonté. Et vous savez ce que doit être la bonne volonté qui doit animer une famille pour que la maison qui l’abrite soit sainte. L’homme doit être un chef, mais pas un despote, ni pour son épouse, ni pour ses enfants, ni pour ses serviteurs et, en même temps, il doit être le roi, le vrai roi, au sens biblique du mot. Vous souvenez-vous du chapitre 8 du premier livre des Rois ?

Les anciens d’Israël se rassemblèrent pour aller à Rama où résidait Samuel, et ils lui dirent : “Te voilà devenu vieux et tes fils ne suivent pas ton exemple. Établis-nous un roi pour qu’il nous juge, comme toutes les nations.”

Roi veut donc dire “juge”. Le roi devrait être un juste juge pour ne pas faire de ses sujets des malheureux dans le temps à cause de guerres, d’injustices, d’impositions injustes, ni dans l’éternité à cause d’un royaume de mollesse et de vice. Malheur à ces rois qui manquent à leurs devoirs, qui se bouchent les oreilles pour ne pas entendre les cris de leurs sujets, qui ferment les yeux sur les plaies de la nation, qui se rendent complices de la souffrance du peuple par des alliances contraires à la justice pour renforcer leur puissance avec l’aide de leurs alliés !

Mais malheur aussi à ces pères qui manquent à leurs devoirs, qui sont aveugles et sourds devant les besoins et les défauts des membres de leur famille, qui sont pour elle une cause de scandale ou de douleur, qui s’abaissent pour les mariages à des compromis indignes pour s’allier à des familles riches et puissantes, sans réfléchir que le mariage est une union destinée à élever et à réconforter l’homme et la femme, en plus de la procréation. C’est un devoir, c’est un ministère, ce n’est pas un marché, ce n’est pas une souffrance, ce n’est pas un avilissement de l’un ou l’autre conjoint. C’est de l’amour, pas de la haine.

Que le chef de famille soit donc juste, sans duretés ni exigences abusives et sans indulgences ni faiblesses. Pourtant, si vous aviez à choisir entre un excès et l’autre, choisissez plutôt le second, car de celui-ci au moins, Dieu pourra vous dire : “Pourquoi as-tu été si bon ?” et ne pas vous condamner : en effet l’excès de bonté punit déjà l’homme à cause des vexations que les autres se permettent à son égard ; alors que Dieu vous reprocherait toujours la dureté, car c’est un manque d’amour envers les plus proches.

Et que la femme soit juste dans la maison envers son mari, ses enfants et ses serviteurs. Qu’elle témoigne à son époux obéissance et respect, réconfort et aide.

Obéissance tant que celle-ci n’implique pas le consentement au péché. L’épouse doit être soumise mais pas avilie. Faites attention, épouses, car le premier qui vous juge après Dieu, pour certaines complaisances coupables, c’est votre mari lui-même, qui vous y pousse. Ce ne sont pas toujours des désirs de l’amour, mais une épreuve pour votre vertu. Même s’il n’y réfléchit pas sur le moment, il peut venir un jour où votre époux se dira : “Ma femme est fortement sensuelle”, et il se mettra à vous soupçonner d’infidélité.

Soyez chastes dans le mariage. Faites que votre chasteté impose à votre époux cette retenue que l’on a pour tout ce qui est pur, et qu’il vous regarde comme sa semblable, non comme une esclave ou une concubine qu’on ne garde que pour le “plaisir” et qu’on rejette quand elle ne plaît plus. L’épouse vertueuse, je veux dire l’épouse qui, même après le mariage, garde ce “quelque chose” de virginal dans ses gestes, ses paroles, ses abandons affectueux, peut amener son mari à s’élever des sens au sentiment, pour qu’il abandonne la luxure et devienne vraiment avec elle “une seule chair”, qu’il traite avec la même attention qu’une partie de lui-même. Il est juste qu’il en soit ainsi, car la femme est “l’os de ses os et la chair de sa chair” : personne ne traite mal ses os et sa chair, on les aime au contraire. Ainsi, l’époux et l’épouse, comme les deux premiers époux, se regardent et ne se voient pas dans leur nudité sexuelle, mais s’aiment par l’esprit sans honte avilissante.

Que l’épouse soit patiente, maternelle avec son mari. Qu’elle le considère comme l’aîné de ses enfants, car la femme est toujours mère et l’homme a toujours besoin d’une mère qui soit patiente, prudente, affectueuse et qui le réconforte. Bienheureuse la femme qui sait être la compagne de son conjoint, et en même temps sa mère pour le soutenir, et sa fille pour qu’il la guide. Que l’épouse soit travailleuse : le travail, en empêchant les rêves, est utile à l’honnêteté en plus d’être avantageux pour la bourse. Qu’elle ne tourmente pas son mari par de sottes jalousies qui n’arrangent rien. L’époux est-il honnête ? Une suspicion maladroite, en le poussant à fuir la maison, le mettra en danger de tomber dans les filets d’une prostituée. Il n’est pas honnête et fidèle ? Ce ne seront pas les emportements de la jalousie qui le corrigeront, mais bien une contenance sérieuse, sans bouderies ni grossièretés, digne et affectueuse — toujours affectueuse —, qui le font réfléchir et l’assagissent. Quand une passion a éloigné votre mari de vous, sachez le reconquérir par votre vertu, tout comme dans votre jeunesse vous l’avez conquis par votre beauté. Enfin, pour trouver la force de remplir ce devoir et de résister à la douleur qui pourrait vous rendre injuste, aimez vos enfants et ayez souci de leur bien.

Dans ses enfants, une femme possède tout : la joie, la couronne royale pour les heures heureuses où elle est réellement la reine de la maison et de son conjoint, et le baume dans les heures douloureuses où une trahison ou d’autres expériences pénibles de la vie conjugale lui flagellent le front et surtout le cœur avec les épines de sa triste royauté d’épouse martyre.

Êtes-vous si avilies que vous désiriez divorcer pour retourner dans votre famille d’origine, ou trouver une compensation dans un prétendu ami qui désire jouir d’une femme et feint d’avoir pitié du cœur de celle qui a été trahie ? Non, femmes, non ! Ces enfants, ces enfants innocents, déjà troublés, attristés trop tôt par l’ambiance du foyer domestique qui a perdu sa sérénité, sa justice, ils ont leurs droits sur leur mère, sur leur père, sur le réconfort d’une maison où, si un amour a sombré, l’autre veille soigneusement sur eux. Leurs yeux innocents vous regardent, vous examinent et comprennent plus que vous ne le croyez, et ils forment leurs esprits d’après ce qu’ils voient et comprennent. Ne soyez jamais une cause de scandale pour vos enfants innocents, mais réfugiez-vous en eux comme derrière un rempart de pur diamant contre les faiblesses de la chair et les pièges des serpents.

Et que la femme soit une mère, une mère juste qui soit sœur en même temps que mère, amie en même temps que sœur, de ses fils et de ses filles, et un exemple, surtout, et en tout. Il lui faut veiller sur ses enfants, les corriger affectueusement, les soutenir, les faire réfléchir, et tout cela sans préférences, car les enfants sont tous nés d’une même semence et d’un même sein. Et s’il est naturel que les bons enfants soient aimés pour la joie qu’ils procurent, c’est aussi un devoir d’aimer — et s’il le faut d’un amour douloureux — les enfants difficiles, en se rappelant que l’homme ne doit pas être plus sévère que Dieu, qui aime non seulement les bons, mais aussi les mauvais. Il les aime pour essayer de les rendre meilleurs, de leur donner les moyens et le temps nécessaires, et les supporte jusqu’à leur mort, en se réservant d’être un juste Juge quand l’homme ne peut plus réparer. » (Valtorta, 451.3-6)

Jésus : « […] la femme n’est pas pareille à l’homme dans sa constitution et dans ses réactions à la faute originelle. L’homme a d’autres buts pour ses désirs plus ou moins bons. La femme a un but : l’amour. L’homme a une autre vocation. La femme a celle-là : sensible, encore plus parfaite parce qu’elle est destinée à engendrer. Tu sais que toute perfection produit une augmentation de sensibilité. Une ouïe parfaite entend ce qui échappe à une oreille moins parfaite et en tire profit. Il en est ainsi de l’œil, du goût et de l’odorat.
La femme devait être la douceur de Dieu sur la terre, elle devait être l’amour, l’incarnation de ce feu, signe de Celui qui est, la manifestation, le témoignage de cet amour. Dieu l’avait donc douée d’un esprit éminemment sensible pour que, devant être mère un jour, elle sache et puisse ouvrir à ses enfants les yeux du cœur à l’amour de Dieu et de leurs semblables, de même que l’homme leur aurait ouvert les yeux de l’intelligence pour comprendre et agir.
Réfléchis au commandement que Dieu se donna à lui-même : “Faisons à Adam une compagne.” Dieu-Bonté ne pouvait que vouloir faire une bonne compagne à Adam. Qui est bon, aime. La compagne d’Adam devait donc être capable d’aimer, pour finir de rendre bienheureux le jour de l’homme dans le jardin d’Éden. Elle devait aimer assez pour être aide, collaboratrice et remplaçante de Dieu dans l’amour de l’homme, sa créature : ainsi, même aux heures où la Divinité ne se manifestait pas à sa créature avec sa voix d’amour, l’homme ne se sentirait pas malheureux par manque d’amour.
Satan connaissait cette perfection. Satan sait tant de choses ! C’est lui qui parle par les lèvres des pythons en disant des mensonges mêlés à des vérités. Comme il est Mensonge, il déteste ces vérités, mais il les dit uniquement — retenez bien cela, vous tous et vous qui viendrez plus tard — pour vous séduire par l’illusion que ce ne sont pas les Ténèbres qui parlent, mais la Lumière. Satan, qui est rusé, sournois et cruel, s’est insinué dans cette perfection, il y a mordu et y a laissé son poison. La perfection de la femme en amour est ainsi devenue pour Satan un instrument pour dominer la femme et l’homme, et propager le mal…
– Mais nos mères, alors ?
– Jean, tu crains pour elles ? Toutes les femmes ne sont pas des instruments de Satan. Parfaites dans le sentiment, elles sont toujours excessives dans l’action : anges si elles veulent appartenir à Dieu, démons si elles veulent appartenir à Satan. Les femmes saintes — et ta mère est de celles-là — veulent appartenir à Dieu, et elles sont des anges.
– La punition de la femme ne te semble-t-elle pas injuste, Maître ? L’homme aussi a péché.
– Et la récompense, alors ? Il est dit que c’est par la Femme que le Bien reviendra dans le monde et que Satan sera vaincu.
– Pour commencer, ne jugez jamais les œuvres de Dieu. Mais pensez que, comme c’est par la femme que le Mal est entré, il est juste que ce soit par la femme que le Bien vienne dans le monde. Il s’agit d’effacer une page écrite par Satan, et ce seront les larmes d’une femme qui le feront. Et puisque Satan poussera éternellement ses cris, une voix de femme chantera pour les couvrir. » (Valtorta, 420.10-11)

Jésus : « Ne te fatigue pas, Anne… Nous pouvons bien nous asseoir par terre. C’est si propre ! Tu es une brave femme, je le sais, et l’ordre [domestique] que je vois ici le confirme. » (Valtorta, 445.7)

« l’enfant qui est sur le sein de Jésus, dit :

« Une autre parabole, belle, belle… pour moi… »

Cela apporte une diversion à la discussion.

« Sur quoi, mon petit ? » demande Jésus avec bienveillance.

L’enfant regarde autour de lui, et trouve. Il dirige un doigt vers sa mère, et dit : « Sur maman.

– Une maman est pour l’âme et pour le corps ce que Dieu est pour eux. Que fait ta maman pour toi ? Elle veille sur toi, elle te soigne, elle t’apprend tout, elle t’aime, elle fait attention à ce que tu ne te fasses pas mal, elle te protège, comme le fait la colombe avec ses petits, sous les ailes de son amour. Il faut obéir à sa mère et l’aimer, parce que tout ce qu’elle fait, elle le fait pour notre bien. Le bon Dieu aussi, et bien plus parfaitement que la plus parfaite des mères, garde ses enfants sous les ailes de son amour, les protège, les instruit, les aide, pense à eux nuit et jour. Mais le bon Dieu aussi doit être obéi et aimé, et beaucoup plus qu’une mère — elle est en effet le plus grand amour de la terre, mais Dieu est le plus grand et l’éternel amour de la terre et du Ciel — car tout ce qu’il fait, il le fait pour notre bien…

– Même les éclairs ? interrompt l’enfant qui en a une grande peur.

– Eux aussi.

– Pourquoi ?

– Parce qu’ils nettoient le ciel et l’air et…

– Et après arrive l’arc-en-ciel !… » s’écrie Pierre qui, moitié dehors moitié dedans, a écouté et s’est tu. Et il ajoute : « Viens, mon poulet, que je te le montre. Regarde comme c’est beau ! … »

Et, en effet, le soleil est de retour, car la tempête est passée, et un immense arc-en-ciel, qui part des rives d’Hippos, lance le ruban de son demi-cercle par dessus le lac pour aller se perdre au-delà des montagnes en arrière de Magdala. » (Valtorta, 445.12)

« Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : « Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils. Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi. » » (Gn 3, 16)

Jésus : « Je connais la condition de la femme qui paie, comme il est juste, les conséquences de la faute d’Ève plus durement que l’homme. » (Valtorta, 532.8)

Jésus : « La femme doit payer l’amer tribut de l’enfantement » (Valtorta, 567.9)

Jeanne, femme de Kouza, se plaignant à Jésus : « L’incohérence des hommes est bien grande ! Le sentiment de leur intérêt est bien fort ! Et leur pitié pour leur femme est bien faible ! Nous sommes… Que sommes-nous donc, nous, les épouses des meilleurs ? Un joyau que l’on montre ou que l’on cache selon que cela peut être utile… Un mime qui doit rire ou pleurer, attirer ou repousser, parler ou se taire, se montrer ou rester caché, selon les désirs de l’homme… et toujours dans son intérêt… Il est triste, notre sort, Seigneur ! Et dégradant, aussi !
– En compensation, il vous est donné de savoir vous élever plus haut par l’esprit.
– C’est vrai. […] » (Valtorta 461.6)

Jésus : « Nous autres, en Israël — et pas nous seulement —, nous sommes habitués à voir dans la femme un être inférieur et à penser qu’elle l’est. Non. Si elle est soumise à l’homme, comme il est juste, si elle est davantage atteinte par le châtiment à cause du péché d’Ève, si sa mission est destinée à s’exercer dans les voiles et la pénombre, sans actes et sans cris éclatants, si tout en elle se trouve comme étouffé par un voile, elle n’en est pas moins forte ni moins capable que les hommes. Sans rappeler les grandes femmes d’Israël, je vous dis qu’il y a beaucoup de force dans le cœur de la femme : dans le cœur, comme pour nous, les hommes, dans l’intelligence. Et je vous assure que la place de la femme, par rapport aux coutumes comme par rapport à bien d’autres conditons, va changer. Et ce sera juste parce que, comme moi pour tous les hommes, une Femme obtiendra pour les femmes, d’une manière spéciale, grâce et rédemption. » (Valtorta, 511.3)

Concernant le châtiment touchant plus durement la branche féminine de l’humanité, la Genèse précise en effet qu’Ève, pour avoir été la première à désobéir à Dieu et avoir entraîné Adam à sa suite, reçoit deux châtiments (les douleurs à l’enfantement et la soumission à l’homme), là où l’homme n’en reçoit qu’un seul (se nourrir à la sueur de son front) ; quant à la mort, elle est une conséquence de la faute commune aux deux sexes :

Jésus : « Seuls l’homme et la femme s’en approchèrent, la femme avant l’homme parce qu’elle était charmée par cette apparition luisante et majestueuse qui bougeait la tête, semblable à une fleur à moitié éclose. Elle écouta ce que disait le serpent et désobéit au Seigneur, puis elle fit désobéir Adam. Ce fut seulement ensuite qu’ils virent le serpent pour ce qu’il était et qu’ils comprirent leur péché, car désormais ils avaient perdu l’innocence du cœur. » (Valtorta, 554.10)

« Le Seigneur Dieu dit ensuite à la femme : ‘Je multiplierai la peine de tes grossesses ; c’est dans la peine que tu enfanteras des fils. Ton désir te portera vers ton mari, et celui-ci dominera sur toi.’ Il dit enfin à l’homme : ‘Parce que tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé le fruit de l’arbre que je t’avais interdit de manger : maudit soit le sol à cause de toi ! C’est dans la peine que tu en tireras ta nourriture, tous les jours de ta vie. De lui-même, il te donnera épines et chardons, mais tu auras ta nourriture en cultivant les champs. C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens ; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras.’ » (Gn 3, 16-19)

Saint Paul : « Quant à toi, dis ce qui est conforme à l’enseignement de la saine doctrine. Que les hommes âgés soient sobres, dignes de respect, pondérés, et solides dans la foi, la charité et la persévérance. De même, que les femmes âgées mènent une vie sainte, ne soient pas médisantes ni esclaves de la boisson, et qu’elles soient de bon conseil, pour apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, à être raisonnables et pures, bonnes maîtresses de maison, aimables, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas exposée au blasphème. Les jeunes aussi, exhorte-les à être raisonnables en toutes choses. Toi-même, sois un modèle par ta façon de bien agir, par un enseignement sans défaut et digne de respect, par la solidité inattaquable de ta parole, pour la plus grande confusion de l’adversaire, qui ne trouvera aucune critique à faire sur nous. » (Tt 2, 1-8)

Marie et Joseph pour modèles

Marie et Joseph sont les deux plus grands saints que le monde ait portés (Valtorta, 37.4). Ils nous offrent un modèle parental parfait :

Jésus : « Combien les familles auraient à apprendre de cette perfection d’époux qui s’aimèrent comme nuls autres ne se sont aimés !

Joseph en était le chef. Son autorité dans la famille était indiscutée et indiscutable. Devant elle s’inclinait respectueusement celle de l’Épouse et Mère de Dieu, et le Fils de Dieu s’y assujettissait. Tout ce que Joseph décidait de faire était bien fait, sans discussions, sans objections, sans résistances. Sa parole était notre petite loi. Et, malgré cela, quelle humilité chez lui ! Jamais un abus de pouvoir du fait de son autorité, jamais une volonté déraisonnable sous prétexte que c’était lui le chef. Son épouse était sa douce conseillère et si, dans sa profonde humilité, elle se considérait comme la servante de son conjoint, Joseph tirait de la sagesse de celle qui était pleine de grâce, la lumière qui le guidait en toutes circonstances.

Et moi, je grandissais comme une fleur protégée par deux arbres vigoureux, entre ces deux amours qui s’entrelaçaient au-dessus de moi, pour me protéger et m’aimer.

Non, tant que ma jeunesse me fit ignorer le monde, je n’ai pas regretté le Paradis. Dieu le Père et l’Esprit de Dieu n’étaient pas absents parce que Marie en était remplie, et les anges avaient là leur demeure car rien ne les éloignait de cette maison. L’un d’eux, pourrais-je dire, s’était incarné et c’était Joseph, une âme angélique, libérée du poids de la chair et uniquement occupée à servir Dieu et ses intérêts, et à l’aimer comme l’aiment les séraphins. Le regard de Joseph ! Serein et pur comme la lu­mière d’une étoile qui ignore les concupiscences de la terre. C’était notre repos, notre force. » (Valtorta, 37.7)

Jésus : « [Marie d’Alphée] est la vraie femme d’Israël, l’antique femme, réservée, toute à son foyer, la femme forte selon les Proverbes. Mais, dans la nouvelle religion, la femme ne sera pas forte à la maison seulement… Beaucoup surpasseront Judith et Jahel, car elles seront héroïques en elles-mêmes, avec l’héroïsme de la mère des Macchabées… » (Valtorta, 439.2)

Puis, cette complémentarité déborde du cadre familial pour s’étendre à l’ensemble de l’humanité.

Jésus : « Le monde est comparable à une grande famille dont les membres exercent des métiers différents et tous nécessaires. » (Valtorta, 95.4)

Jésus : « il serait sot de vouloir exiger qu’un arbre fruitier ne donne que des fleurs ou des fruits différents de ceux qui correspondent à sa nature, ou qu’un animal joue un rôle propre à une autre espèce. Pourrais-tu demander à cette abeille, dont le destin est de faire du miel, de devenir un oiseau qui chante dans le feuillage des haies ? Ou à ce rameau d’amandier que je tiens dans les mains, ainsi qu’à tout l’arbuste d’où il provient, de laisser suinter de son écorce des résines odoriférantes au lieu de produire des amandes ? L’abeille travaille, l’oiseau chante, l’amandier donne son fruit, l’arbre résineux ses résines aromatiques, et tous remplissent leur office. Il en est ainsi des âmes. » (Valtorta, 550.4)

Le chef de famille

Dans les trois exemples suivants :

  • La famille de Noé sauvée du déluge universel

« Dieu dit à Noé : ‘Je l’ai décidé, c’est la fin de tout être de chair ! À cause des hommes, la terre est remplie de violence. Eh bien ! je vais les détruire et la terre avec eux. Fais-toi une arche en bois de cyprès. […] Tout ce qui vit sur la terre expirera. Mais, avec toi, j’établirai mon alliance. Toi, tu entreras dans l’arche et, avec toi, tes fils, ta femme et les femmes de tes fils […]’ » (Gn 6, 13-14&17-18)

  • La famille de Loth sauvée de la destruction de Sodome et Gomorrhe

« Les deux [anges] dirent à Loth : ‘Qui as-tu encore ici avec toi ? Gendre, fils, filles, tous ceux qui sont avec toi dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons le détruire […]’ » (Gn 19, 12-13)

  • La sainte famille sauvée du massacre des innocents

« l’ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : ‘Lève-toi ; prends l’enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.’ » (Mt 2, 13)

ici, lorsque Dieu intervient pour sauver :

  • Il s’adresse au chef de famille,
  • Il sauve l’ensemble des membres de la famille.

Les femmes disciples

La Vierge Marie s’adressant aux femmes disciples : « C’est notre vie de femmes disciples. Tu as entendu aujourd’hui ce que disait Jésus : “C’est ce que vous ferez à l’avenir ; en voyant en chacun une âme fraternelle, vous serez hospitalières, surnaturellement hospitalières, et vous vous considérerez comme des pèlerines, vous qui accueillez comme des pèlerins ceux que vous recevez. Vous les aiderez, les restaurerez, les conseillerez, puis vous laisserez vos frères partir vers leur destin, sans les retenir par un amour jaloux, avec l’assurance que vous les retrouverez après la mort. Les persécutions viendront, et beaucoup vous quitteront pour aller au martyre. Ne soyez pas lâches et ne conseillez pas la lâcheté. Restez en prière dans les maisons vides pour soutenir le courage des martyrs, sereines pour fortifier les plus faibles, fortes pour être prêtes à imiter les héros. Habituez-vous au détachement, à l’héroïsme, à l’apostolat de la charité fraternelle dès maintenant…” Et nous, nous le faisons en souffrant… c’est certain ! Nous sommes des êtres de chair… Mais notre âme éprouve une joie spirituelle à faire la volonté du Seigneur et à coopérer à sa gloire. » (Valtorta, 441.4)

La stabilité du genre

« Jude : – Toi aussi, tu as fait aujourd’hui un miracle invisible et pourtant réel, n’est-ce pas, Maître ?
Jésus : – Oui, mon frère.
Philippe :– Il aurait été préférable qu’il soit visible.
Jésus : – Voulais-tu que je change la petite fille en garçon ? Le mi­racle, en réalité, est une altération de ce qui est fixé, un désordre bénéfique par conséquent, que Dieu accorde pour consentir à la prière de l’homme, pour lui montrer qu’il l’aime ou le persuader qu’il est Celui qui est. Mais étant donné que Dieu est ordre, il ne viole pas l’ordre exagérément. La fillette est née femme et elle reste femme. » (Valtorta, 262.10)

La sexualité

Distinguer amour et luxure

Jésus : « le besoin de s’unir et de procréer n’est pas un péché, au contraire Dieu a donné l’ordre de le faire pour peupler d’hommes la terre ; mais l’acte d’union pour la seule satisfaction des sens n’est pas bon. » (Valtorta, 539.6)

Jésus : « Aimer ne signifie pas jouir de la chair et par la chair. Cela, ce n’est pas de l’amour, c’est de la sensualité. L’amour est une affection d’âme à âme, de partie supérieure à partie supérieure de l’âme. Par elle, on ne voit pas dans sa compagne une esclave, mais celle qui donne le jour aux enfants, seulement cela, c’est-à-dire la moitié qui forme avec l’homme un tout capable de créer une vie, plusieurs vies ; c’est-à-dire la compagne qui est mère, sœur et fille de l’homme, qui est faible plus qu’un nouveau-né ou plus forte qu’un lion suivant les cas, et qui, en tant que mère, sœur, fille, doit être aimée avec un respect confiant et protecteur. Ce qui n’est pas cela n’est pas de l’amour, mais du vice. Il ne mène pas en haut mais en bas, pas vers la lumière mais vers les ténèbres, pas vers les étoiles mais vers la boue. Aimer sa femme pour savoir aimer son prochain, aimer son prochain pour savoir aimer Dieu. » (Valtorta, 242.8)

Jésus : « J’applique mon discours aux souffrances et aux plaies que je vois en vous. Je suis le Médecin. Le médecin s’adresse d’abord aux plus malades, à ceux qui sont le plus près de la mort, ensuite il se tourne vers ceux qui sont moins malades. Je fais de même.

Aujourd’hui, je dis : “Ne commettez pas d’impureté.”

Ne tournez pas vos regards tout autour en cherchant à lire sur le visage de quelqu’un le mot : “luxurieux”. Soyez charitables les uns envers les autres. Aimeriez-vous qu’on le lise sur votre visage ? Non. Alors, ne cherchez pas à lire dans l’œil troublé du voisin, sur son front qui rougit et regarde par terre.

D’ailleurs… dites-moi, vous surtout les hommes. Lequel d’entre vous n’a jamais goûté ce pain de cendre et d’ordure qu’est la satisfaction sexuelle ? N’y a-t-il de luxure que celle qui vous pousse pour une heure entre les bras d’une prostituée ? N’est-ce pas aussi de la luxure, la profanation du mariage avec votre femme, profanation car c’est la légalisation du vice qui recherche la satisfaction réciproque des sens, en en évitant les conséquences ?

Mariage veut dire procréation et l’acte signifie et doit être fécondation. Sans cela, c’est de l’immoralité. On ne doit pas faire de la couche nuptiale un lupanar, et elle devient telle si elle est souillée par la passion et si elle n’est pas consacrée par des maternités. La terre ne repousse pas la semence. Elle l’accueille et en fait une plante. La semence ne quitte pas la glèbe après qu’on l’y a déposée, mais elle suscite aussitôt une racine et s’y agrippe pour croître et former l’épi. La plante naît du mariage entre la terre et la semence. L’homme, c’est la semence, la femme c’est la terre, l’épi c’est l’enfant. Se refuser à faire un épi et perdre sa force dans le vice, c’est une faute. C’est une prostitution, commise sur le lit nuptial, mais en rien différente de l’autre, aggravée même par la désobéissance au commandement qui dit : “Soyez une seule chair et multipliez-vous.” (cf. Gn 1, 28 et Gn 9, 7)

Vous voyez donc, vous les femmes volontairement stériles, épouses légales et honnêtes, non pas aux yeux de Dieu mais aux yeux du monde, que malgré cela vous ressemblez à des prostituées et commettez également l’impureté, même si vous ne fréquentez que votre mari, parce que ce n’est pas la maternité, mais le plaisir que vous recherchez, et cela bien trop souvent. Vous ne réfléchissez pas que le plaisir est un poison que l’on absorbe, de quelque bouche contagieuse qu’il vienne. Il brûle d’un feu qui, poussé par son désir de se rassasier, se pousse hors du foyer et dévore, toujours plus insatiable. Il laisse un âcre goût de cendre sur la langue. Il donne le dégoût, la nausée et le mépris de soi-même et de son compagnon de plaisir car, quand la conscience se réveille – elle se réveille entre deux fièvres –, il ne peut naître que le mépris de soi-même qu’on a avili plus bas qu’une bête.

“Ne commettez pas l’impureté”, est-il dit.

La fornication vient en grande partie des actes charnels de l’homme. Et je ne m’arrête pas non plus à cette union inconcevable, un vrai cauchemar, que le Lévitique condamne en ces termes :

“Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme” et “tu ne donneras ta couche à aucune bête ; tu en deviendrais impur. Une femme ne s’offrira pas à un animal pour s’accoupler à lui. Ce serait une souillure.” (Lv 18, 22-23) Mais après avoir abordé le devoir des époux à l’égard du mariage qui cesse d’être saint quand, par malice, il devient infécond, j’en viens à parler de la fornication proprement dite entre homme et femme par vice réciproque et par paiement en argent ou en cadeaux.

Le corps humain est un temple magnifique qui renferme un autel. Sur l’autel, c’est Dieu qui devrait se trouver. Mais là où se trouve la corruption, Dieu n’est pas. Le corps de l’impur a donc un autel déconsacré et sans Dieu. Semblable à un homme ivre qui se roule dans la fange et dans les vomissements de son ivresse, l’homme s’avilit dans la bestialité de la fornication et devient pire qu’un ver et que la bête la plus immonde.

Or, dites-moi, si l’un de vous s’est dépravé au point de vendre son corps comme on vend du blé ou un animal, quel bien vous en est-il venu ? Prenez-vous le cœur en main, examinez-le, interrogez-le, écoutez-le, voyez ses blessures, la douleur qui le fait frissonner et puis parlez et répondez-moi : ce fruit était-il si doux pour mériter cette souffrance d’un cœur qui était né pur et que vous avez contraint à vivre dans un corps impur, à battre pour donner vie et chaleur à la luxure, et l’user dans le vice ?

Dites-moi : mais êtes-vous dépravées au point de ne pas sangloter secrètement en entendant une voix d’enfant qui appelle : “maman” et en pensant à votre mère, ô femmes de plaisir échappées de la maison, ou chassées pour que la pourriture de ce fruit pourri ne corrompe pas les autres enfants ? En pensant à votre mère qui peut-être est morte de la douleur de devoir se dire : “J’ai enfanté un être qui fait ma honte” ?

N’avez-vous pas senti votre cœur se briser en rencontrant un vieillard que ses cheveux blancs rendaient respectable, à la pensée que vous avez jeté le déshonneur sur ceux de votre père comme de la boue prise à pleines mains, et avec le déshonneur le mépris de son village natal ?

Ne sentez-vous pas le regret vous étreindre les entrailles en voyant le bonheur d’une épouse ou l’innocence d’une jeune fille, et de devoir vous dire : “Moi, j’ai renoncé à tout cela et je ne l’aurai jamais plus !” ?

Ne sentez-vous pas la honte qui vous défigure lorsque vous rencontrez le regard d’un homme plein de convoitise ou de mépris ?

Ne ressentez-vous pas votre misère quand vous avez envie du baiser d’un bébé et que vous n’osez plus dire : “donne-le-moi” parce que vous avez tué des vies qui devaient naître, rejetées par vous comme un fardeau ennuyeux et une gêne inutile, détachées de l’arbre qui les avait conçues, et jetées au fumier ? or maintenant ces petites vies vous crient : “assassines !”

Surtout, ne tremblez-vous pas à la pensée du Juge qui vous a créées et qui vous attend pour vous demander : “Qu’as-tu fait de toi-même ? Est-ce pour cela que je t’ai donné la vie ? Nid de vermine et de pourriture, comment oses-tu te tenir en ma présence ? Tu as eu tout de ce qui était pour toi un dieu : le plaisir. Va au lieu de l’éternelle malédiction.”

Qui pleure ? Personne ? Vous dites : personne ? Et pourtant mon âme va à la rencontre d’une autre âme en pleurs. Pourquoi y va-t-elle ? Pour jeter l’anathème à une prostituée ? Non. Parce que son âme me fait pitié. Tout en moi est répulsion pour son corps souillé, qui transpire une sueur immonde. Mais son âme !

Père ! Père ! C’est pour cette âme aussi que j’ai pris chair et que j’ai quitté le Ciel pour être son Rédempteur et celui de tant d’âmes, ses sœurs ! Pourquoi ne devrais-je pas recueillir cette brebis errante, l’amener au bercail, la purifier, l’unir au troupeau, lui donner des pâturages et un amour qui soit parfait comme seul le mien peut l’être ? Mon amour est bien différent de ce à quoi elle donnait jusqu’ici le nom d’amour – qui n’était, en fait, que haine –, c’est un amour très compatissant, complet, très doux pour qu’elle ne pleure plus le temps passé autrement que pour dire : “J’ai perdu trop de jours loin de toi, éternelle Beauté. Qui me rendra le temps perdu ? Comment savourer, dans le peu de temps qu’il me reste à vivre, ce que j’aurais savouré si j’étais toujours restée pure ?”

Et pourtant ne pleure pas, âme foulée aux pieds par toute la luxure du monde. Écoute : tu es une loque dégoûtante, mais tu peux redevenir une fleur. Tu es un fumier, mais tu peux redevenir un parterre embaumé. Tu es un animal immonde, mais tu peux redevenir un ange. Un jour tu l’as été. Tu dansais sur les prés en fleurs, rose parmi les roses, fraîche comme elles, exhalant le parfum de ta virginité. Sereine, tu chantais des chansons d’enfant, puis tu courais vers ta mère, vers ton père et tu leur disais : “Vous êtes mes amours.” Et l’invisible gardien qu’a toute créature à son côté souriait devant la blancheur azurée de ton âme…

Et puis, pourquoi ? Pourquoi as-tu arraché tes ailes de petite innocente ? Pourquoi as-tu foulé aux pieds un cœur de père et de mère pour courir vers d’autres cœurs dont tu n’étais pas sûre ? Pourquoi as-tu abaissé ta voix pure en lui faisant prononcer des mots mensongers d’un faux amour ? Pourquoi as-tu brisé la tige de la rose, pourquoi t’es-tu violée toi-même ?

Repens-toi, fille de Dieu. Le repentir est renouvellement, purification, élan vers les hauteurs. L’homme ne peut-il pas te pardonner ? Ton père lui-même ne le pourrait-il plus ? Dieu, lui, le peut. Car la bonté de Dieu ne peut se comparer à la bonté humaine et sa miséricorde est infiniment plus grande que la misère de l’homme. Honore-toi toi-même, en rendant, par une vie honnête, ton âme digne d’honneur. Justifie-toi auprès de Dieu, en ne péchant plus contre ton âme. Fais-toi un nom nouveau auprès de Dieu. Voilà ce qui a de la valeur. Tu es le vice. Deviens l’honnêteté. Deviens le sacrifice. Deviens la martyre de ton repentir. Tu as bien su martyriser ton cœur pour faire jouir la chair. Maintenant, sache martyriser ta chair pour donner une paix éternelle à ton cœur.

Va. Allez tous. Chacun avec son fardeau et ses pensées. Réfléchissez. Dieu vous attend tous et ne rejette aucun de ceux qui se repentent. Que le Seigneur vous donne la lumière pour connaître votre âme. Allez. »

(Valtorta, 123.3-5)

« Le Seigneur parla à Moïse et dit : « Parle aux fils d’Israël. Tu leur diras : Je suis le Seigneur votre Dieu. N’agissez pas comme on agit au pays d’Égypte où vous avez habité ; n’agissez pas comme on agit au pays de Canaan vers lequel moi, je vous mène. Vous ne suivrez pas leurs lois ; vous mettrez en pratique mes ordonnances et vous observerez mes décrets ; c’est eux que vous suivrez. Je suis le Seigneur votre Dieu. Vous observerez mes décrets et mes ordonnances ; l’homme qui les mettra en pratique y trouvera la vie. Je suis le Seigneur. Nul d’entre vous ne s’approchera de quelqu’un de sa parenté, pour en découvrir la nudité. Je suis le Seigneur. Tu ne découvriras pas la nudité de ton père, tu ne découvriras pas la nudité de ta mère ; elle est ta mère, tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité d’une femme de ton père : c’est la nudité de ton père. Tu ne découvriras pas la nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère, née à la maison ou née au-dehors : tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille : tu ne découvriras pas leur nudité car c’est ta propre nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la fille d’une femme de ton père ; ton père l’a engendrée, elle est ta sœur : tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ton père : elle est la parente de ton père. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère, car elle est la parente de ta mère. Tu ne découvriras pas la nudité du frère de ton père en t’approchant de son épouse : c’est la femme de ton oncle. Tu ne découvriras pas la nudité de ta belle-fille : c’est la femme de ton fils, tu ne découvriras pas sa nudité. Tu ne découvriras pas la nudité de la femme de ton frère : c’est la nudité de ton frère. Tu ne découvriras pas la nudité d’une femme et celle de sa fille ; tu ne prendras pas la fille de son fils ni la fille de sa fille pour en découvrir la nudité : elles sont de la même parenté ; c’est une monstruosité. Tu ne prendras pas pour seconde épouse la sœur de ta femme tant que cette dernière est en vie : en découvrant sa nudité, tu en ferais une rivale. Tu ne t’approcheras pas d’une femme dans la souillure de ses règles pour découvrir sa nudité. Tu n’auras pas de rapports sexuels avec la femme d’un compatriote, tu partagerais son impureté. Tu ne livreras pas quelqu’un de ta progéniture pour le faire passer à Molek : ainsi, tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu. Je suis le Seigneur. Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination. Tu n’auras pas de rapports avec un animal, cela te rendrait impur ; et aucune femme ne s’offrira à un animal pour s’accoupler avec lui, ce serait une union contre nature. Ne vous rendez impurs par rien de tout cela : c’est par tout cela que les nations que je chasse devant vous se sont rendues impures. Le pays étant devenu impur, j’ai châtié son péché, et le pays a vomi ses habitants. Mais vous, vous garderez mes décrets et mes ordonnances, et vous ne commettrez aucune de ces abominations, pas plus l’israélite de souche que l’immigré résidant parmi vous. Toutes ces abominations, les hommes qui ont habité ce pays avant vous les ont commises, et le pays est devenu impur. Ne rendez pas le pays impur, sinon il vous vomira comme il a vomi la nation qui était avant vous. Car quiconque commettra n’importe laquelle de ces abominations sera retranché du milieu de son peuple. Vous garderez mes observances et vous ne pratiquerez pas ces lois abominables que l’on pratiquait avant vous ; vous ne vous rendrez pas impurs par elles. Je suis le Seigneur votre Dieu. » » (Lv 18, 1-30)

Le Seigneur notre Dieu : « Vous observerez mes décrets et vous les mettrez en pratique. Je suis le Seigneur qui vous sanctifie. Tout homme qui maudira son père ou sa mère sera mis à mort ; il a maudit son père ou sa mère, son sang retombera sur lui. Quand un homme commet l’adultère avec la femme de son prochain, cet homme adultère et cette femme seront mis à mort. Quand un homme couche avec la femme de son père, découvrant ainsi la nudité de son père, tous deux, l’homme et la femme, seront mis à mort, leur sang retombera sur eux. Quand un homme couche avec sa belle-fille, tous deux seront mis à mort : c’est une union infâme, leur sang retombera sur eux. Quand un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, tous deux commettent une abomination ; ils seront mis à mort, leur sang retombera sur eux. Quand un homme prend pour épouses une femme et sa mère, c’est une monstruosité ; on les brûlera, lui et elles deux : il n’y aura pas de monstruosité au milieu de vous. Quand un homme a des rapports avec un animal, l’homme sera mis à mort, et vous abattrez l’animal. Quand une femme s’approche d’un animal quelconque pour s’accoupler à lui, tu tueras la femme et l’animal ; ils seront mis à mort, leur sang retombera sur eux. Quand un homme prend pour épouse sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, et qu’il voit sa nudité comme elle voit la sienne, c’est une ignominie. Ils seront retranchés sous les yeux des fils de leur peuple ; il a découvert la nudité de sa sœur, il portera le poids de son péché. Quand un homme couche avec une femme pendant ses règles et découvre sa nudité, il met à nu la source du sang, et la femme dévoile cette source : tous deux seront retranchés du milieu de leur peuple. Tu ne découvriras pas la nudité de la sœur de ta mère ni celle de la sœur de ton père, car ce serait mettre à nu ta propre parenté : vous porteriez le poids de votre péché. Quand un homme couche avec sa tante, il découvre la nudité de son oncle : ils porteront le poids de leur faute ; ils mourront sans enfant. Quand un homme prend pour épouse la femme de son frère, c’est une souillure ; il a découvert la nudité de son frère ; ils n’auront pas d’enfant. Observez tous mes décrets et toutes mes ordonnances, et mettez-les en pratique ; ainsi, le pays où je vous fais entrer pour vous y installer ne vous vomira pas. Vous ne suivrez pas les lois des nations que je chasse devant vous : c’est parce qu’elles ont pratiqué toutes ces choses que je les ai prises en dégoût. » (Lv 20, 8-23) Ce passage doit, indispensablement, être lu et compris à la lumière de l’Évangile où nous trouvons dans les épisodes de la brebis égarée, de la femme adultère et du bon larron la miséricorde de Dieu qui fait tout pour nous convertir et nous sauver.

Saint Paul : « Dieu [a livré les soi-disant sages qui l’ont rejeté] à des passions déshonorantes. Chez eux, les femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature. De même, les hommes ont abandonné les rapports naturels avec les femmes pour brûler de désir les uns pour les autres ; les hommes font avec les hommes des choses infâmes, et ils reçoivent en retour dans leur propre personne le salaire dû à leur égarement. […] Ils savent bien que, d’après le juste décret de Dieu, ceux qui font de telles choses méritent la mort ; et eux, non seulement ils les font, mais encore ils approuvent ceux qui les font. » (Rm 1, 26-27 & 32)

Jésus : « Maintenant écoutez, vous les femmes silencieuses et meurtrières impunies de tant de vies. C’est aussi tuer que d’arracher un fruit qui croît en votre sein parce qu’il est d’une provenance coupable ou qu’il n’est pas désiré, n’étant qu’un poids inutile en vous, préjudiciable pour votre richesse. Il n’y a qu’une façon d’éviter ce poids : rester chastes. N’unissez pas l’homicide à la luxure, la violence à la désobéissance, et ne croyez pas que Dieu ne voit pas ce que l’homme n’a pas vu. Dieu voit tout et se souvient de tout. Souvenez-vous-en, vous aussi. » (Valtorta, 126.5)

Jésus : « Ne faites pas comme les scribes et les pharisiens : ils sont sévères avec tout le monde, sauf avec eux-mêmes. Ils appellent impur ce qui est extérieur et ne peut souiller que l’extérieur, mais ils accueillent l’impureté en eux, au plus profond de leur cœur.

Dieu n’est pas avec les impurs, car l’impureté corrompt ce qui est la propriété de Dieu : les âmes, et surtout les âmes des petits qui sont des anges répandus sur la terre. Malheur à ceux qui leur arrachent les ailes avec une cruauté de fauves démoniaques et qui jettent dans la boue ces fleurs du Ciel en leur faisant connaître le goût de la matière ! Malheur !… Il vaudrait mieux qu’ils meurent brûlés par la foudre plutôt que d’en arriver à un tel péché !

Malheur à vous, riches et jouisseurs ! Car c’est justement parmi vous que fermente la plus grande impureté à laquelle l’oisiveté et l’argent servent de lit et d’oreiller ! Actuellement, vous êtes repus. La nourriture des concupiscences vous monte jusqu’à la gorge et vous étrangle. Mais vous aurez faim, une faim redoutable que rien ne rassasiera ni n’adoucira pendant l’éternité. Actuellement, vous êtes riches. Que de bien vous pourriez faire par votre richesse ! Mais vous en faites un mal pour vous comme pour les autres. Vous connaîtrez une pauvreté atroce un jour, lequel n’aura pas de fin. Actuellement, vous riez. Vous vous prenez pour des triomphateurs. Mais vos larmes rempliront les étangs de la Géhenne et elles ne s’arrêteront plus.

Où se niche l’adultère ? Où se niche la corruption des jeunes filles ? Chez celui qui, en plus de son lit d’époux, a deux ou trois lits de débauche sur lesquels il répand son argent et la vigueur d’un corps que Dieu lui a donné sain pour travailler pour sa propre famille, et non pour qu’il s’épuise en ébats écœurants qui l’abaissent plus qu’une bête immonde.

Vous avez appris qu’il a été dit : “Ne commets pas l’adultère.” Mais moi, je vous dis que celui qui aura regardé une femme avec concupiscence, que celle qui est allée vers un homme avec un désir impur, a déjà commis l’adultère en son cœur, par ce simple fait. Aucune raison ne justifie la fornication. Aucune. Ni l’abandon et la répudiation d’un mari. Ni la pitié envers une femme répudiée. Vous n’avez qu’une seule âme. Quand elle est engagée avec une autre par un pacte de fidélité, qu’elle ne mente pas, autrement ce beau corps avec lequel vous péchez ira avec vous, âmes impures, dans des flammes qui ne s’éteindront pas. Mutilez-le plutôt, mais ne le tuez pas pour toujours par la damnation. Redevenez des hommes, vous, les riches, cloaques pouilleux du vice, redevenez des hommes pour ne pas inspirer le dégoût au Ciel… » » (Valtorta, 174.13)

Jésus : « Est adultère celui qui passe à l’acte comme celui qui aspire à l’acte et le désire de toutes ses forces. La luxure existe aussi bien chez celui qui souhaite pécher que chez le pécheur. Il ne suffit pas d’éviter le mal, il faut aussi ne pas désirer le commettre. [… “Il ne suffit pas d’éviter de commettre le mal. Il faut aussi ne pas désirer le faire.”]

Celui qui caresse des pensées voluptueuses et provoque des impressions luxurieuses, par des lectures, des spectacles recherchés exprès et par des habitudes malsaines, est aussi impur que celui qui commet la faute matériellement. J’ose même dire qu’il est plus coupable, car il va par la pensée contre la nature et pas seulement contre la morale. Je ne parle pas non plus de ceux qui passent à de véritables actes contre nature. Leur seule excuse est une maladie organique ou psychique. Celui qui n’a pas cette excuse est de dix degrés inférieur à la bête la plus dégoûtante. » (Valtorta, 494.5)

Jésus : « Ah ! l’homme ! Plus qu’un roseau fragile et un délicat liseron, il est facilement dominé par la tentation et porté à s’accrocher là où il espère trouver du réconfort.

Car bien souvent la faute arrive, surtout chez le sexe le plus faible, à cause de cette recherche de réconfort. C’est pourquoi je dis que l’homme qui manque d’affection pour sa femme, et même pour sa fille, est quatre-vingt-dix fois sur cent responsable de leur faute et il en répondra pour elles. Aussi bien une sotte affection — qui n’est qu’un stupide esclavage d’un homme pour une femme ou d’un père pour sa fille —, que l’absence d’affection ou, pis encore, une faute de la propre passion qui porte un mari à d’autres amours et des parents à des soucis étrangers à leurs enfants, sont des foyers d’adultères et de prostitution, et comme tels sont condamnés par moi. Vous êtes des êtres doués de raison et guidés par une loi divine et une loi morale. Donc se rabaisser à une vie de sauvages ou de brutes devrait horrifier votre grand orgueil. Mais l’orgueil, qui dans ce cas serait même utile, vous le mettez dans bien d’autres satisfactions. » (Valtorta, 494.6)

Jésus, après avoir guéri un jeune frappé par la lèpre après avoir s’être adonné à la luxure : « J’ai accompli ce miracle pour cette pauvre mère. Mais la luxure me dégoûte à tel point que j’en suis révolté. Vous avez crié par peur et par dégoût de la lèpre. Pour ma part, mon âme a crié par dégoût de la luxure. Toutes les misères m’entourent, et pour toutes je suis le Sauveur. Mais je préfère toucher un mort, un juste à la chair déjà décomposée, mais qui fut honnête et qui est déjà en paix avec son âme, que d’approcher un débauché. Je suis le Sauveur, mais je suis l’Innocent. Que s’en souviennent tous ceux qui viennent ici ou parlent de moi en me prêtant les ferments de leurs propres passions.

Je comprends que vous attendriez autre chose de moi. Mais j’en suis incapable. La ruine d’une jeunesse à peine formée et détruite par la passion m’a troublé davantage que si j’avais touché la mort. Allons vers les malades. Ne pouvant, à cause de la nausée qui m’étrangle, être la Parole, je serai le salut de ceux qui espèrent en moi.

Que la paix soit avec vous. »

En effet, Jésus est très pâle, comme s’il était souffrant. Il ne retrouve son sourire que lorsqu’il se penche sur des enfants malades et sur des infirmes allongés sur leurs brancards. Alors, il redevient lui-même. En particulier quand, mettant son doigt dans la bouche d’un petit muet d’environ dix ans, il lui fait dire : ‘Jésus’ puis : ‘Maman’. » (Valtorta, 128.4)

Lutter pour la chasteté

Jésus : « Attention à votre regard, vous les hommes, au regard des yeux comme à celui de l’esprit. S’ils sont corrompus, ils ne peuvent que corrompre le reste. L’œil est la lumière du corps, ta pensée est la lumière de ton cœur. Mais si ton œil n’est pas pur, tout en toi deviendra trouble et les nuées de la séduction créeront en toi des imaginations impures, car par suite de la soumission des organes à la pensée, une pensée corrompue corrompt les sens. Tout est pur en l’homme à la pensée pure qui lui donne un regard pur, et la lumière de Dieu descend en maîtresse là où les sens ne font pas obstacle. Mais si, par quelque mauvaise volonté, tu as habitué ton œil à des visions troubles, tout en toi deviendra ténèbres. C’est inutilement que tu regarderas les choses les plus saintes. Dans la nuit, il n’y aura que ténèbres et tu feras des œuvres de ténèbres.

174.10 Aussi, vous qui êtes enfants de Dieu, protégez-vous contre vous-mêmes. Surveillez-vous attentivement contre toutes les tentations. Etre tenté n’est pas un mal. C’est par la lutte que l’athlète se prépare à la victoire. Mais le mal, c’est d’être vaincu faute d’entraînement et d’attention. Je sais que tout sert à la tentation. Je sais que la défense énerve. Je sais que la lutte épuise. Mais, allons, pensez à ce que cela vous procure. Voudriez-vous pour une heure de plaisir, de n’importe quelle espèce, perdre une éternité de paix ? Que vous laisse le plaisir de la chair, de l’or et de la pensée ? Rien. Qu’acquérez-vous en les repoussant ? Tout. Je parle à des pécheurs, parce que l’homme est pécheur. Eh bien, dites-moi, en vérité : après avoir satisfait les sens, ou l’orgueil, ou la cupidité, vous êtes-vous sentis plus frais, plus heureux, plus paisibles ? Dans l’heure qui suit la satisfaction – c’est toujours une heure de réflexion –, vous êtes-vous en réalité sentis sincèrement heureux ? Moi, je n’ai pas goûté à ce pain de la sensualité. Mais je réponds pour vous : “Non. Flétrissure, mécontentement, incertitude, nausée, peur, agitation. Voilà ce qu’a été le suc que vous a procuré cette heure de plaisir.”

Cependant, je vous en prie : lorsque je vous dis “Ne faites jamais cela”, j’ajoute : “Ne vous montrez pas impitoyables envers ceux qui se trompent.” Rappelez-vous que vous êtes tous frères, faits de chair et d’une âme. Pensez que nombreuses sont les causes qui amènent quelqu’un à pécher. Soyez miséricordieux envers les pécheurs, relevez-les avec bonté et amenez-les à Dieu en leur montrant que la voie qu’ils ont prise est hérissée de dangers pour la chair, pour l’intelligence et pour l’âme. Agissez de la sorte et vous en serez grandement récompensés. Car le Père qui est aux Cieux est miséricordieux à l’égard des bons et il sait rendre au centuple. […] » (Valtorta, 174.9-10)

La procréation

Jésus : « Ma Mère s’était vouée à la virginité par amour. Mais, étant une créature parfaite, elle avait la maternité dans le sang et dans l’âme. Car la femme est faite pour être mère, et c’est une aberration de demeurer sourde à ce sentiment, qui est un amour de deuxième puissance… » (Valtorta, 196.4)

Jésus : « En vérité, je vous dis que Dieu a établi le mariage pour vous élever à l’imiter par la procréation et à coopérer avec lui pour peupler au Ciel. » (Valtorta, 96.6)

La création et l’infusion de l’âme au moment de la conception

Jésus : « D’où vient toute âme humaine ? De Dieu. Qui est Dieu ? L’Esprit très intelligent, très puissant, parfait. Cette substance spirituelle admirable qu’est l’âme, créée par Dieu pour donner à l’homme son image et sa ressemblance comme signe indiscutable de sa Paternité très sainte, se ressent des qualités propres de Celui qui l’a créée. L’âme est donc un esprit intelligent, libre, immortel comme le Père qui l’a créée. Elle sort parfaite de la pensée divine et, à l’instant de sa création, elle est semblable, pour un millième d’instant, à celle du premier homme : une perfection qui comprend la Vérité par suite d’un don gratuitement donné. Un millième d’instant. Puis, une fois formée, elle est blessée par le péché originel. Pour te faire mieux comprendre, je dirai que c’est comme si Dieu portait l’âme qu’il crée, et que l’être créé, en venant à la vie, était blessé par un signe ineffaçable. […] L’âme s’incarne donc dans le corps humain en apportant avec elle ce joyau secret dans le mystère de son être spirituel, le souvenir de l’Être Créateur, c’est-à-dire de la Vérité. Le bébé naît. Il peut être bon, excellent, aussi bien que perfide. Il peut tout devenir car il est libre de vouloir. Sur ses “souvenirs” le ministère des anges jette ses lumières et le semeur de pièges ses ténèbres. Au fur et à mesure que l’homme poursuit les lumières et par conséquent aussi des vertus de plus en plus grandes en rendant l’âme maîtresse de son être, alors la faculté de se souvenir se développe en elle comme si la vertu rendait de plus en plus mince la cloison qui s’interpose entre l’âme et Dieu. » (Valtorta, 290.9)

Jésus : « Écoutez : quand notre chair animale est apparue dans le sein de notre mère, Dieu dans les Cieux a créé l’âme pour faire l’homme futur à sa ressemblance et il l’a placée dans la chair qui se formait dans le sein. » (Valtorta, 428.3)

L’abstinence au sein du couple

« Ses disciples lui disent : « Si telle est la situation de l’homme par rapport à sa femme, mieux vaut ne pas se marier. » Il leur répondit : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ; il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! » » (Mt 19, 10-12)

« « Cet homme est sévère. S’il était à Rome, il verrait pourtant fermenter une boue encore plus fétide » dit un Romain.

Certains hommes de Gadara murmurent aussi :

« Il est difficile d’être homme, s’il faut être aussi chaste !… »

D’autres disent plus haut :

« Si telle est la situation de l’homme par rapport à la femme, il vaut mieux ne pas se marier. »

Les apôtres eux aussi tiennent ce raisonnement tandis qu’ils reprennent la route vers la campagne, après avoir quitté les habitants de Gadara. Judas en parle d’un air méprisant, Jacques avec respect et réflexion. Jésus répond à l’un et à l’autre :

« Tous ne comprennent pas cela, ou alors pas comme il faut. Certains, en effet, préfèrent le célibat pour être libres de satisfaire leurs vices. D’autres pour éviter la possibilité de pécher, en n’étant pas de bons maris. Mais il y en a seulement quelques-uns auxquels il est accordé de comprendre la beauté d’être exempts de sensualité et même d’un désir honnête de la femme. Et ce sont les plus saints, les plus libres, les plus angéliques sur la terre. Je parle de ceux qui deviennent eunuques pour le Royaume de Dieu. Il y a des hommes qui naissent ainsi; d’autres que l’on a rendus tels. Pour les premiers, leurs impuissance doit susciter la compassion, pour les seconds il s’agit d’un attentat condamnable. Mais il y a enfin la troisième catégorie : celle des eunuques volontaires qui, sans se faire violence et par conséquent avec un double mérite, savent adhérer à la demande de Dieu et vivent comme des anges pour que l’autel délaissé de la terre porte encore des fleurs et de l’encens pour le Seigneur. Ces derniers refusent de satisfaire la partie inférieure de leur être pour faire grandir en eux la partie supérieure, par laquelle ils fleurissent au Ciel dans les parterres les plus proches du trône du Roi. Et en vérité, je vous dis que ce ne sont pas des mutilés, mais des êtres doués de ce qui manque à la plupart des hommes. Non pas les objets d’un mépris imbécile, mais plutôt d’une grande vénération. Que celui qui doit le comprendre le comprenne et le respecte, s’il le peut. »

Les apôtres mariés chuchotent entre eux.

« Qu’avez-vous ? demande Jésus.

– Et nous ? » dit Barthélemy au nom de tous. « Nous ne savions pas cela et nous avons pris femme. Mais il nous plairait d’être comme tu dis…

– Il ne vous est pas défendu de l’être désormais. Vivez dans la continence en voyant dans votre compagne une sœur, et vous en aurez grand mérite aux yeux de Dieu. » (Valtorta, 357.12)

Les enfants

Les amis de Jésus

Jésus répondant à ses apôtres qui chassaient rudement les enfants qui ne cessaient de venir à lui : « Non, laissez-les. C’est pour moi une douceur plus fraîche que celle de l’aurore. Laissez-les faire, et laissez-moi faire. Laissez-moi chercher du réconfort dans cet amour, pur de tout calcul et de troubles » dit Jésus, en défendant ses tout petits amis.
Quand il ouvre les bras comme il le fait, l’ample manteau de Jésus tombe sur les enfants et il les accueille à l’abri de ses ailes bleues. Les petits se serrent dans cette tiédeur et cette pénombre d’azur, silencieux et heureux comme des poussins sous les ailes maternelles. » (Valtorta, 568.1)

Jésus : « Les enfants ne m’ennuient jamais. Ce sont toujours mes amis. […] j’aime les enfants comme j’aime les fleurs, parce qu’ils sont purs et sans malice. » (Valtorta, 167.5)

Les plus grands dans le Royaume des Cieux

« On présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » Il leur imposa les mains, puis il partit de là. » (Mt 19, 13-15)

« Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains. » (Mc 10, 13-16)

Jésus : « Vous vous demandez : “Lequel d’entre nous est le plus grand dans le Royaume des Cieux ?”

Moi, je supprime la limite du “d’entre nous” pour élargir la question à la dimension du monde entier, présent et futur, et je réponds : “Le plus grand dans le Royaume des Cieux est le plus petit des hommes”, c’est-à-dire celui que les hommes considèrent comme “le plus petit”. Celui qui est innocent, simple, humble, confiant, ignorant, donc l’enfant, ou celui qui sait retrouver une âme d’enfant. Ce n’est pas le savoir, ni la puissance, ni la richesse, ni l’activité, même si elle est bonne, qui vous rendront “le plus grand” dans le Royaume bienheureux. Mais d’être comme des tout-petits par l’amour, l’humilité, la simplicité, la foi.

Observez comme les enfants m’aiment, et imitez-les. Comme ils croient en moi, et imitez-les. Comme ils se souviennent de ce que je dis, et imitez-les. Comme ils font ce que j’enseigne, et imitez-les. Comme ils ne s’enorgueillissent pas de ce qu’ils font, et imitez-les. Comme ils n’ont pas de jalousie pour moi ni pour leurs compagnons, et imitez-les. En vérité, je vous dis que, si vous ne changez pas votre manière de penser, d’agir et d’aimer, et si vous ne changez pas sur le modèle des tout petits, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. Eux, ils savent ce que vous savez, ce qu’il y a d’essentiel dans ma doctrine. Mais avec quelle différence ils pratiquent ce que j’enseigne ! Vous, vous dites pour toute bonne action que vous accomplissez : “J’ai fait cela” ; l’enfant me dit : “Jésus, je me suis souvenu de toi aujourd’hui, et pour toi j’ai obéi, j’ai aimé, j’ai retenu mon envie de me battre… et je suis content parce que toi, je le sais, tu sais quand je suis bon et tu en es content.” Considérez encore les enfants quand ils agissent mal, avec quelle humilité ils me l’avouent : “Aujourd’hui j’ai été méchant. Et cela me déplaît parce que je t’ai fait de la peine.” Ils ne se cherchent pas d’excuses. Ils savent que je sais, ils croient, ils souffrent de ma douleur.

Ah ! Que ces petits sont chers à mon cœur, eux en qui il n’y a pas d’orgueil, pas de duplicité, pas de luxure ! Je vous le dis : devenez semblables à des enfants, si vous voulez entrer dans mon Royaume. Aimez-les comme l’exemple angélique que vous pouvez encore avoir. Vous devriez être comme des anges. En guise d’excuse, vous pourriez dire : “Nous ne voyons pas les anges.” Mais Dieu vous donne les enfants comme modèles et eux, vous les avez parmi vous. Et si vous voyez un enfant abandonné matériellement, ou moralement, et qui peut périr, accueillez-le en mon nom, parce que ces petits sont très aimés de Dieu. Or quiconque accueille un enfant en mon nom, m’accueille moi-même, parce que je suis dans leur âme, qui est innocente. Et celui qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé, le Seigneur très-haut.

Et gardez-vous de scandaliser l’un de ces petits dont l’œil voit Dieu. On ne doit jamais scandaliser personne. Mais malheur, trois fois malheur, à celui qui déflore la candeur ignorante des enfants ! Laissez-les être des anges, le plus que vous pouvez. Le monde et la chair sont trop répugnants pour l’âme qui vient des Cieux ! Et l’enfant, par son innocence, est encore tout âme. Respectez l’âme de l’enfant et son corps lui-même, comme vous respectez un lieu sacré. L’enfant lui aussi est sacré, car il a Dieu en lui. En tout corps se trouve le temple de l’Esprit, mais le temple de l’enfant est le plus sacré et le plus profond, il est au-delà du double Voile. Ne remuez même pas les voiles de la sublime ignorance de la sensualité par le vent de vos passions.

Je voudrais un enfant dans toute famille, au milieu de toute réunion de personnes, pour qu’il serve de frein aux passions des hommes. L’enfant sanctifie, repose et rafraîchit par le seul rayonnement de ses yeux sans malice. Mais malheur à ceux qui lui enlèvent sa sainteté par leur scandaleuse manière d’agir ! Malheur à ceux qui, par leur conduite licencieuse, transmettent leur malice aux enfants ! Malheur à ceux qui, par leurs propos et leur ironie, blessent la foi que les enfants ont en moi ! Il vaudrait mieux qu’on leur attache au cou une meule de moulin, et qu’on les jette à la mer pour qu’ils s’y noient avec leurs perversités. Malheur au monde pour les scandales qu’il cause aux innocents ! Car, s’il est inévitable qu’il arrive des scandales, malheur à l’homme qui les provoque par sa faute !

Personne n’a le droit de faire violence à son corps et à sa vie, car la vie et le corps viennent de Dieu, et lui seul a le droit d’en prendre une partie ou le tout. Pourtant, je vous dis que si votre main est pour vous incitation au péché, il vaut mieux que vous la coupiez, que si votre pied vous porte à causer du scandale, il est bon que vous le coupiez. Entrer manchots ou boiteux dans la Vie vaut mieux, pour vous, que d’être jetés au feu éternel avec vos deux mains et vos deux pieds. Et s’il ne suffit pas d’un pied ou d’une main coupés, faites couper aussi l’autre main ou l’autre pied, pour ne plus donner le mauvais exemple et pour avoir le temps de vous repentir avant d’être jetés là où le feu ne s’éteint pas et ronge comme un ver pour l’éternité. Et si c’est votre œil qui est pour vous occasion de scandale, arrachez-le. Il vaut mieux être borgne que d’être en enfer avec les deux yeux. Avec un seul œil ou même sans aucun, arrivés au Ciel, vous verrez la Lumière, alors qu’avec les deux yeux du vice, vous verrez en enfer ténèbres et horreur. Et rien d’autre.

Rappelez-vous tout cela. Ne méprisez pas les petits, ne les scandalisez pas, ne vous moquez pas d’eux. Ils valent mieux que vous, car leurs anges ne cessent de voir Dieu qui leur dit les vérités qu’ils doivent révéler aux enfants et à ceux qui ont un cœur d’enfant.

Et vous, comme des enfants, aimez-vous les uns les autres, sans disputes, sans orgueil. Restez en paix entre vous. Ayez un esprit de paix pour tous. Vous êtes frères, au nom du Seigneur, et non pas ennemis. Il n’y a pas, il ne doit pas y avoir d’ennemis pour les disciples de Jésus. L’unique Ennemi, c’est Satan. Pour lui, soyez des ennemis implacables, entrez en lutte contre lui et contre les péchés qui amènent Satan dans les cœurs.

Soyez infatigables dans le combat contre le mal quelle que soit la forme qu’il prenne. Et patients. Il n’y a pas de limite au travail de l’apôtre, car le travail du Mal ne connaît aucune limite. Le démon ne dit jamais : “C’est assez. Maintenant je suis fatigué et je me repose.” Lui, il est inlassable : il passe, agile comme la pensée, et plus encore, d’un homme à un autre. Il essaie et prend, il séduit, il tourmente, il n’accorde aucun répit. Il assaille traîtreusement et il abat, si l’on n’est pas plus que vigilant. Parfois il s’installe en conquérant à cause de la faiblesse de celui qu’il assaille. D’autres fois, il entre en ami, parce que la manière de vivre de la proie qu’il recherche est déjà telle qu’elle est une alliance avec l’Ennemi. Une autre fois, chassé par quelqu’un, il cherche et tombe sur une proie plus facile, pour se venger de l’échec que Dieu ou un serviteur de Dieu lui a fait subir. Mais vous, vous devez dire comme lui : “Pour moi, pas de repos.” Lui, pour peupler l’enfer, ne se repose pas. Vous ne devez pas vous reposer afin de peupler le Paradis. Ne lui laissez pas de répit. Je vous prédis que plus vous le combattrez, plus il vous fera souffrir, mais vous ne devez pas en tenir compte. Il peut parcourir la terre, mais il n’entre pas au Ciel. Là, il ne vous causera plus d’ennuis. Et là seront tous ceux qui l’auront combattu… » (Valtorta, 352.12-14)

Jésus au petit Mathias : « les enfants sont bons, leurs âmes voient Dieu, et Dieu repose dans leur cœur. […] Les prières des enfants sont portées au Ciel par leurs anges, et le Très-Haut les transforme en grâces. » (Valtorta, 461.4)

Jésus : « Bienheureux les enfants ! Il leur est si facile de croire ! » (Valtorta, 478.12)

L’éducation, grandir vers la sainteté

Jésus : « Un père est naturellement le maître, le médecin et le guide de ses enfants. » (Valtorta, 555.2)

La romaine Valéria interroge Jésus : « Dis-moi, oh ! dis-moi, Maître, toi qui apprends à vivre en héros, comment [élever ma fille, Faustina] pour entrer toutes les deux dans ton Royaume ? Quelles paroles, quels actes lui enseigner ?…

– Il n’est pas besoin de paroles ni d’actes particuliers. Sois parfaite pour qu’elle reflète ta perfection. Aime Dieu et ton prochain pour qu’elle apprenne à aimer. Vis sur la terre avec tes affections en Dieu. Elle t’imitera. Cela pour l’instant. Plus tard, mon Père, qui vous a aimées d’une manière très spéciale, pourvoira à vos besoins spirituels, et vous deviendrez sages dans la foi qui portera mon nom. C’est tout ce qu’il faut faire. Dans l’amour de Dieu, tu trouveras tout frein contre le mal. Dans l’amour du prochain, tu auras une aide contre l’accablement de la solitude. Et enseigne à pardonner. À toi-même… et à ton enfant. Comprends-tu ce que je veux dire ? » (Valtorta, 531.15)

Jésus parlant de la mission confiée à sa disciple Nikê : « [Il s’agit d’]une mission très féminine : élever un enfant. Seulement, c’est un enfant qui n’a pas besoin de lait, mais de foi, car son esprit est infantile. Mais la femme est toujours mère et elle sait faire ces choses-là. Et quand elle a compris !… Elle vaut bien l’homme, avec en plus la force de la douceur maternelle. » (Valtorta, 511.2)

Jésus : « Les jeunes sont souvent irréfléchis, Barthélemy. Fais preuve de compassion à leur égard » (Valtorta, 412.2)

Observation sur la mauvaise influence du père de Judas sur son fils : « Marie, femme d’Alphée – Sa mère est bonne. Son père n’était pas mauvais, à ce que j’ai entendu dire.
Jésus : – Oui, mais son cœur ne manquait pas d’orgueil. C’est pour cela qu’il a éloigné son fils de sa mère trop tôt, et qu’il a contribué, lui aussi, à développer l’hérédité morale, qu’il avait donnée à son fils, en l’envoyant à Jérusalem. […] » (Valtorta, 567.4)

L’âge de raison

Jésus : « […] jusqu’à l’âge de raison, [l’âme de l’enfant] est restée comme une terre laissée en friche par son maître. Mais c’est alors que l’homme a commencé à réfléchir et à distinguer le bien du mal. Il s’est aperçu qu’il avait une vigne à cultiver à son gré, et qu’il avait un vigneron chargé de cette vigne : son libre arbitre.
[…]
[Dans les premières années d’existence d’un homme], il n’y avait que des herbes grêles et des petites fleurs caduques poussées çà et là : la bonté instinctive de l’enfant, qui est encore un ange ignorant le bien et le mal.
Vous me demanderez : “Combien de temps reste-t-il ainsi ?” On dit généralement : pendant les six premières années. Mais, en vérité, certains enfants sont précoces et déjà responsables de leurs actes avant leurs six ans révolus. Quelques-uns le sont même à trois ou quatre ans, car ils savent ce qui est bien et ce qui est mal, et ils veulent librement l’un ou l’autre. À partir du moment où l’enfant sait distinguer la mauvaise action de la bonne action, il est responsable. Pas avant. Donc un faible d’esprit ne deviendra jamais responsable, même à cent ans ; mais les tuteurs le seront à sa place, et ce sont eux qui devront veiller avec amour sur lui, ainsi que sur le prochain auquel cet homme ou ce fou peut nuire, afin que l’inconscient ne fasse de tort ni à lui-même ni aux autres. C’est pourquoi Dieu n’impute pas de fautes à ce pauvre être, parce que, pour son malheur, il est privé de raison. » (Valtorta, 428.3)

L’école à la maison

Une scène de l’enfance de Jésus.

Alphée dit à son frère Joseph : « cette année, toi aussi, tu devrais envoyer Jésus à l’école. Il en a l’âge.

– Je n’enverrai jamais Jésus à l’école, répond Marie catégoriquement.

Il est étonnant de la voir parler de cette manière, qui plus est avant Joseph.

« Pourquoi ? L’enfant doit étudier pour être capable, le moment venu, de passer l’examen de majorité…

– L’enfant sera instruit, mais il n’ira pas à l’école. C’est décidé.

– Tu seras bien la seule en Israël à agir de cette manière.

– Je serai la seule, mais c’est ce que je vais faire. N’est-ce pas, Joseph ?

– C’est vrai. Jésus n’a pas besoin d’aller à l’école. Marie a été élevée au Temple et c’est un vrai docteur pour la connaissance de la Loi. Elle sera sa maîtresse. C’est ma volonté aussi.

– Vous le gâtez, ce garçon.

– Tu ne peux pas dire cela. C’est le meilleur enfant de Nazareth. L’as-tu jamais entendu pleurer, faire des caprices, refuser d’obéir, manquer de respect ?

– Pour ça, non, mais cela arrivera si on continue à le gâter.

– Ce n’est pas gâter ses enfants que de les garder près de soi. C’est les aimer intelligemment et de bon cœur. C’est ainsi que nous l’aimons, notre Jésus, et puisque Marie est plus instruite que le maître d’école, c’est elle qui servira de maîtresse à Jésus.

– Et quand il sera homme, ton Jésus sera une femmelette à qui une mouche fera peur.

– Non, il ne le sera pas. Marie est une femme forte qui sait donner une éducation virile. Moi aussi, je ne suis pas un faible et je sais donner des exemples virils. Jésus est une créature sans défauts physiques ni moraux. Il grandira donc, droit et fort physiquement et spirituellement. Tu peux être tranquille, Alphée : il ne déshonorera pas la famille. D’ailleurs, c’est décidé et cela suffit.

– C’est Marie qui a décidé et toi…

– Et même si c’était vrai ? N’est-ce pas beau que deux personnes qui s’aiment soient toutes disposées à avoir la même pensée et la même volonté parce que, mutuellement, l’une em­brasse le point de vue de l’autre et le fait sien ? Si Marie voulait des choses déraisonnables, je dirais : “Non.” Mais tout ce qu’elle demande est plein de sagesse, je l’approuve et je le fais mien. Nous nous aimons, nous, comme au premier jour… et ce sera ainsi tant que nous vivrons. N’est ce pas, Marie ?

– Oui, Joseph et – mais que cela n’arrive jamais – si l’un devait mourir sans l’autre, nous nous aimerions encore. »

Joseph caresse la tête de Marie comme si elle était encore une enfant, et elle le regarde d’œil paisible et affectueux.

38.8 Sa belle-sœur intervient :

« Vous avez bien raison. Ah, si j’étais capable d’enseigner ! A l’école nos fils apprennent le bien et le mal. A la maison, le bien seulement. Mais moi je ne sais pas… Si Marie…

– Que veux-tu, ma belle-sœur ? Ne te gêne pas pour le dire. Tu sais que je t’aime et que je suis heureuse quand je puis te faire plaisir.

– Je disais… Jacques et Jude sont un peu plus âgés que Jésus. Ils vont déjà à l’école… mais pour ce qu’ils savent !… Au contraire, Jésus connaît déjà si bien la Loi !… Je voudrais… Voilà, voudrais-tu les prendre eux aussi, quand tu enseignes à Jésus ? Je pense qu’ils deviendraient meilleurs et plus instruits. Ils sont cousins, au fond, et il est bon qu’ils s’aiment comme des frères… J’en serais si heureuse !

– Si Joseph veut bien et ton mari aussi, j’y suis toute disposée. Parler pour un, ou pour trois, cela revient au même. Revoir toute l’Écriture, c’est de la joie. Qu’ils viennent ! »

Les trois enfants qui étaient entrés tout doucement ont entendu et ils attendent la décision.

« Ils vont te pousser au désespoir, Marie, dit Alphée.

– Non, avec moi ils sont toujours bons. N’est-ce pas que vous serez gentils si je vous fais la classe ? »

Ils accourent tous deux auprès d’elle, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, lui passent les bras autour du cou, la tête sur l’épaule et font les plus belles promesses.

« Laisse-les essayer, Alphée, et laisse-moi aussi essayer. Je crois que tu n’en seras pas mécontent. Ils viendront chaque jour, depuis la sixième heure jusqu’au soir. Cela suffira, tu peux le croire. Je connais l’art d’enseigner sans fatiguer. Les enfants, on les captive et on les distrait en même temps. Si on les comprend et si on les aime, on en est aimé et on obtient tout d’eux. Et vous m’aimez, n’est-ce pas ? »

En guise de réponse, ils lui donnent deux gros baisers.

« Tu vois ?

– Je vois. Je n’ai plus qu’à te dire : “Merci.” Et Jésus, que dira-t-il en voyant sa Mère occupée avec les autres ? Qu’en dis-tu, Jésus ?

– Moi, je dis : “Bienheureux ceux qui se tiennent près d’elle, qui l’écoutent et qui établissent leur demeure auprès de la sienne.” Comme pour la Sagesse, bienheureux celui qui est ami de ma Mère et je suis heureux que ceux que j’aime soient ses amis.

– Mais qui met de telles paroles sur les lèvres de l’enfant ? demande Alphée, étonné.

– Personne, mon frère. Personne au monde. »

C’est la fin de la vision.

Jésus dit à Maria Valtorta :

« C’est ainsi que Marie fut ma maîtresse, celle de Jacques et de Jude. Voilà pourquoi nous nous sommes aimés comme des frères, unis non seulement par la parenté, mais aussi par les connaissances et l’éducation comme trois sarments d’un même tronc, ma Mère, docteur comme nul autre en Israël, ma douce Maman. Siège de la Sagesse et de la vraie Science, elle nous a instruits pour la vie du monde et pour celle du Ciel. Je dis : “nous a instruits” car je fus son élève pas différemment de mes cousins. Et le “sceau” fut maintenu sur le secret de Dieu contre la curiosité de satan, maintenu sous l’apparence d’une vie ordinaire.

T’es-tu réjouie dans cette scène suave ? Maintenant, reste en paix. Jésus est avec toi. » (Valtorta, 38.7-9)

Enseigner la Loi aux enfants

Honorer ses parents et leur obéir

Le Seigneur notre Dieu : « Chacun de vous respectera sa mère et son père » (Lv 19, 3)

Jésus : « Je reviens à ce que doivent être les membres d’une famille et les habitants d’une maison pour que ma bénédiction y reste féconde. Je vous demande, mes enfants, d’être soumis à vos parents, respectueux, obéissants pour pouvoir l’être aussi avec le Seigneur votre Dieu. Car, si vous n’apprenez pas à obéir aux petits commandements de votre père et de votre mère — que vous voyez —, comment pourrez-vous obéir aux commandements de Dieu, qui sont dits en son nom, mais que vous ne voyez ni n’entendez ? Et si vous n’apprenez pas à croire que celui qui vous aime, comme votre père et votre mère vous aiment, ne peut que commander des choses bonnes, comment pouvez-vous croire bon ce qui vous est transmis comme un ordre de Dieu ? Dieu aime, il est Père, savez-vous ? Mais justement parce qu’il vous aime et désire vous avoir avec lui, mes chers enfants, il veut que vous soyez bons. Or la première école où apprendre à le devenir, c’est la famille. C’est là que vous apprenez à aimer et à obéir, et c’est de là que part pour vous le chemin qui conduit au Ciel.

Soyez donc bons, respectueux, dociles. Aimez votre père, même s’il vous corrige, car il le fait pour votre bien, et votre mère si elle vous éloigne d’actions qu’elle sait par expérience ne pas être bonnes pour vous. Honorez-les, en évitant de les faire rougir par vos mauvaises actions. L’orgueil n’est pas bon, mais il existe un saint orgueil, celui de dire : “Je n’ai pas fait de peine à mon père et à ma mère.” Cela, qui vous fait profiter de ce qu’ils soient près de vous de leur vivant, sera pour vous source de paix sur la blessure de leur mort. En revanche, les larmes qu’un enfant mauvais fait verser à ses parents creusent son cœur comme du plomb fondu, et malgré tout son effort pour endormir la blessure, elle le fait souffrir tant et plus quand la mort de l’un des parents empêche l’enfant de réparer… Ah ! mes enfants, soyez toujours bons, si vous voulez que Dieu vous aime. » (Valtorta, 451.7-9)

Jésus : « La Loi dit : “Aime ton prochain comme toi-même.” Je pense et je dis : comment montrerais-je mon amour pour mes frères si je fermais mon cœur à leurs besoins, même physiques ? Et je conclus : je leur donnerai ce qu’on m’aura donné. Je tendrai la main aux riches, je quêterai pour recevoir le pain des pauvres. En renonçant à mon lit, j’accueillerai celui qui est fatigué et souffrant.

Nous sommes tous frères. Or l’amour ne se prouve pas par des mots mais par des actes. Celui qui ferme son cœur à son semblable a un cœur de Caïn. Celui qui n’a pas d’amour est rebelle au commandement de Dieu. Nous sommes tous frères. Et pourtant je vois et vous voyez que, à l’intérieur même des familles – là où un même sang, une même chair scellent la fraternité qui nous vient d’Adam –, il existe haines et désaccords. Les frères s’opposent à leurs frères, les enfants à leurs parents, les conjoints deviennent des ennemis l’un pour l’autre.

Mais, pour n’être pas toujours de mauvais frères, et des époux un jour adultères, il faut apprendre dès le premier âge le respect de la famille, cet organisme qui est à la fois le plus petit et le plus grand du monde. Le plus petit par rapport à l’organisme d’une cité, d’une région, d’une nation, d’un continent. Mais le plus grand parce que le plus ancien et parce qu’il fut établi par Dieu quand l’idée de patrie, de pays n’existait pas encore. Mais déjà le noyau familial était vivant et actif, source pour la race et pour les races, petit royaume dont l’homme est le roi, la femme la reine et les fils des sujets. Un royaume peut-il durer si la division et l’inimitié prévalent chez ses habitants ? Impossible. Et en vérité une famille ne se maintient pas sans obéissance, respect, économie, bonne volonté, amour du travail et affection.

“Honore ton père et ta mère” dit le Décalogue.

Comment les honore-t-on ? Pourquoi doit-on les honorer ?

L’honneur suppose une obéissance véritable, un amour sans faille, un respect confiant, une crainte respectueuse qui n’exclut pas la confiance, mais en même temps ne nous fait pas traiter les personnes âgées comme si nous étions des esclaves et des inférieurs. On doit les honorer car, après Dieu, nos parents nous ont donné la vie et ont subvenu à tous nos besoins matériels, ils ont été les premiers maîtres et les premiers amis du jeune être arrivé sur la terre.

On dit : “Que Dieu te bénisse”, on dit : “merci” à quelqu’un qui ramasse un objet tombé ou nous donne un morceau de pain. Et à ceux qui se tuent au travail pour nous rassasier, pour tisser nos vêtements et les tenir propres, à ceux qui se lèvent pour surveiller notre sommeil, se refusent le repos pour nous soigner, nous font un lit de leur sein lors de nos fatigues les plus douloureuses, nous ne dirions pas, avec amour : “Que Dieu te bénisse” et “merci” ?

Ce sont nos maîtres. Un maître, on le craint et on le respecte. Mais le maître nous prend en charge quand nous savons déjà ce qui est indispensable pour nous conduire, nous nourrir et dire les choses essentielles, et il nous laisse quand le plus dur enseignement de la vie, c’est-à-dire “le savoir-vivre”, doit nous être encore enseigné. Et ce sont nos parents qui nous préparent à l’école d’abord, puis à la vie.

Ce sont nos amis. Quel ami peut être plus ami qu’un père ? Quelle amie plus amie qu’une mère ? Pouvez-vous avoir peur d’eux ? Pouvez-vous dire : “Il me trahit, elle me trahit” ? Et pourtant, voici le jeune homme sot et la jeune fille encore plus sotte qui prennent pour amis des étrangers, ferment leur cœur à leur père et à leur mère et se gâtent l’esprit et le cœur par des relations imprudentes, pour ne pas dire coupables, qui sont cause de larmes pour leurs parents, des larmes qui coulent comme des gouttes de plomb fondu sur leur cœur. Ces larmes, pourtant, je vous le dis, ne tombent pas dans la poussière et l’oubli. Dieu les recueille et les compte. Le martyre d’un père que l’on méprise sera récompensé par le Seigneur. Mais le supplice qu’un fils inflige à son père ne sera pas non plus oublié, même si ses parents, poussés par leur amour douloureux, implorent la pitié de Dieu pour leur fils coupable.

“Honore ton père et ta mère si tu veux vivre longuement sur la terre”, est-il dit. Et j’ajoute : “Et éternellement dans le Ciel.” le châtiment de vivre peu sur la terre pour avoir fait tort à ses parents serait trop léger ! L’au-delà n’est pas une fable et, dans l’au-delà, on sera récompensé ou puni d’après la vie que l’on aura menée sur la terre. Celui qui pèche contre son père, pèche contre Dieu, car Dieu a donné en faveur du père un commandement d’amour, et celui qui ne l’aime pas pèche. Aussi perd-il de cette façon plus que la vie matérielle, mais aussi la vraie vie dont je vous ai parlé : il va à la rencontre de la mort, il est déjà mort puisque son âme n’est plus en grâce auprès de son Seigneur. Il porte déjà le crime en lui, parce qu’il blesse l’amour le plus saint après celui de Dieu. Il porte en lui les germes des futurs adultères car un mauvais fils devient un époux infidèle. Il a en lui des tendances à la perversion sociale, parce que d’un mauvais fils sort un futur voleur, un assassin sinistre et violent, un froid usurier, un libertin séducteur, un jouisseur cynique, l’être répugnant qui trahit sa patrie, ses amis, ses enfants, son épouse, tout le monde. Or pouvez-vous avoir de l’estime et de la confiance pour celui qui n’a pas hésité à trahir l’amour d’une mère, et s’est moqué des cheveux blancs d’un père ? » (Valtorta, 122.10-11)

Jésus à une prostituée repentie : « Moi, j’étais pour toi l’étranger, et pourtant tu m’as écouté. C’est ta mère, tu as donc un double devoir de l’écouter avec respect. […] Ta mère est sainte, comme mère et comme créature. Par ses prières, tu as trouvé miséricorde auprès de Dieu. Une bonne mère est toujours sainte ! Et Dieu veut qu’on lui fasse honneur.

– Je l’ai déshonorée. Tout le village le sait.

– Raison de plus pour aller à elle et lui dire : “Mère, pardon.” Et pour lui consacrer ta vie, pour la dédommager des peines qu’elle a souffertes à cause de toi.

– Je le ferai… » (Valtorta, 532.11)

Jésus s’adressant à une mère au sujet de son fils destiné à devenir prêtre : « Agis en sorte qu’il aime le Seigneur Dieu de tout son être, et la louange parfaite fleurira spontanément dans son cœur : ainsi, il sera parfait dans le service de son Dieu. » (Valtorta, 516.2)

Jouer avec vertus

« Plus tard, Jésus se lève, fait un tour sur la terrasse, regarde le lac et des enfants qui jouent sur la route. Il leur sourit et les enfants lui répondent par leur sourire. Il regarde sur la route, du côté de la petite place qui est à une centaine de mètres de la maison. Puis il descend et va à la cuisine :

« Femme, je vais me promener sur la rive. »

Il sort et va effectivement dans cette direction, près des enfants. Il les interroge :

« Que faites-vous ?

– Nous voulions jouer à la guerre, mais lui, il ne veut pas, alors on joue à la pêche. »

Celui qui ne veut pas est un petit bonhomme fluet, mais aux yeux très lumineux. Peut-être que, frêle comme il est, il se doute que les autres le bousculeraient en “faisant la guerre”, et c’est pourquoi il plaide pour la paix.

Mais Jésus saisit l’occasion de parler à ces enfants :

« C’est lui qui a raison. La guerre est un châtiment de Dieu pour punir les hommes. Elle montre que l’homme n’est plus un vrai fils de Dieu. Quand le Très-Haut créa le monde, il fit tout : le soleil, la mer, les étoiles, les fleuves, les plantes, les animaux, mais pas les armes. Il créa l’homme et lui donna des yeux pour regarder avec amour, une bouche pour dire des mots d’amour, des oreilles pour les écouter, des mains pour donner aide et caresses, des pieds pour courir avec empressement vers un frère dans le besoin, enfin un cœur capable d’aimer. Il donna à l’homme l’intelligence, la parole, l’affection, les sentiments, mais il ne lui a pas donné la haine. Pourquoi ? Parce que l’homme, comme créature de Dieu, devait être amour comme Dieu est Amour. Si l’homme était resté une créature de Dieu, il serait resté dans l’amour et la famille humaine n’aurait jamais connu ni guerre ni mort.

– Mais lui, il ne veut pas faire la guerre parce qu’il perd toujours ! » (je l’avais bien deviné !)

Jésus sourit et répond :

« Il ne faut pas refuser une chose qui nous nuit pour la seule raison qu’elle nous nuit. Il faut refuser une chose quand elle nuit à tout le monde. Si l’on dit : “Je ne veux pas de ceci parce que je serai perdant”, c’est de l’égoïsme. Au contraire, le vrai fils de Dieu dit : “Frères, je sais que j’aurais le dessus, mais je vous dis : ne faisons pas ceci parce que cela vous porterait tort, à vous.” Ah, celui-là a bien compris le principal commandement ! Qui sait me le dire ? »

En chœur, les onze bouches proclament :

« “Tu aimeras ton Dieu de tout ton être et ton prochain comme toi-même.”

– Ah ! Vous êtes de braves enfants ! Vous allez tous à l’école ?

– Oui.

– Qui est le meilleur ?

– Lui. »

C’est le garçon frêle qui ne veut pas jouer à la guerre.

« Comment t’appelles-tu ?

– Joël.

– C’est un grand nom. C’est lui qui annonce : “… que l’infirme dise : ‘Je suis un brave !’” Mais un brave en quoi ? Dans la Loi du vrai Dieu, pour être de ceux que Dieu, dans la vallée du Jugement définitif proclamera ses saints. Mais déjà le jugement est proche, non pas dans la Vallée du Jugement, mais sur le mont de la Rédemption. Là, lorsque le soleil et la lune s’obscurciront d’horreur et que les étoiles tremblantes pleureront de pitié, le jugement séparera les fils de la Lumière des fils des Ténèbres. Israël tout entier saura que son Dieu est venu. Heureux ceux qui l’auront reconnu. Pour eux miel, lait et eaux claires leur descendront au cœur, et les épines deviendront des roses éternelles. Qui de vous veut être de ceux qui seront proclamés saints par Dieu ?

– Moi ! Moi ! Moi !

– Alors vous aimerez le Messie ?

– Oui ! Oui ! Toi ! Toi ! Nous t’aimons ! Nous savons qui tu es ! Simon et Jacques l’ont dit et nos mamans nous l’ont dit aussi. Prends-nous avec toi !

– En vérité, je vous prendrai si vous êtes bons. Mais plus de paroles grossières, plus de violences, plus de querelles et plus de réponses impolies à vos parents. Prière, étude, travail, obéis­sance. Alors je vous aimerai et viendrai avec vous. »

Les enfants forment tous un cercle autour de Jésus. On dirait une corolle aux pétales de couleurs variées, serrée autour d’un long pistil bleu foncé. » (Valtorta, 50.3-4)

Jésus s’adresse à des enfants qui visent avec des pierres des oiseaux se trouvant dans des arbres : « Ne soyez pas cruels. Pourquoi voulez-vous troubler les oiseaux ? Ils ont leurs nids là-haut. Ils ont leurs petits. Ils ne font de mal à personne. Ils nous réjouissent de leurs chants et nous procurent la propreté en mangeant les restes de l’homme ainsi que les insectes qui nuisent aux moissons et aux fruits. Pourquoi les blesser, les tuer et priver leurs petits de leur père et mère, ou ceux-ci de leurs petits ? Seriez-vous contents de voir entrer un méchant dans votre maison, la démolir, tuer vos parents ou vous emporter loin d’eux ? Non, vous ne le seriez pas. Alors pourquoi faire à ces créatures innocentes ce que vous ne voudriez pas que l’on vous fasse ? Comment pourrez-vous un jour ne pas faire de mal à l’homme si, à votre âge déjà, vous endurcissez votre cœur contre des petites créatures inoffensives et gentilles comme les oiseaux ? Ne savez-vous pas que la Loi dit : “Aime ton prochain comme toi-même” ? Celui qui n’aime pas son prochain ne peut pas non plus aimer Dieu. Et celui qui n’aime pas Dieu, comment peut-il aller dans sa Maison et le prier ? Dieu pourrait leur dire – et il le dit dans les Cieux – : “Va-t’en. Je ne te connais pas. Un fils, toi ? Non, tu n’aimes pas tes frères, tu ne respectes pas en eux le Père qui les a faits. Tu n’es donc ni un frère ni un fils, mais un bâtard, un mauvais fils pour Dieu, un faux frère pour tes frères.”

Vous voyez comme il aime, lui, le Seigneur éternel ? Aux mois les plus froids, il leur fait trouver des granges bien remplies pour que les oiseaux puissent y abriter leurs petits. Pendant les chaleurs, il leur procure l’ombre des feuilles pour les protéger du soleil. En hiver, dans les champs, le grain est à peine couvert de terre et il leur est facile de trouver les semences et de s’en nourrir. En été, des fruits succulents soulagent leur soif, ils peuvent se bâtir des nids solides et chauds avec les brins de paille et la laine que les troupeaux laissent sur les ronces. Et il est le Seigneur. Vous, petits hommes, qui êtes créés comme des oiseaux par lui et êtes donc les frères de ces petites créatures, pourquoi voulez-vous être différents en vous croyant autorisés à être cruels envers ces petits animaux ? Soyez pour tous miséricordieux en ne privant personne de ce qui lui revient, ni les hommes, vos frères, ni les animaux, vos serviteurs et amis, et Dieu sera miséricordieux envers vous, il vous accordera tout ce qu’il vous faut, comme il le fait pour ces créatures innocentes. Allez et emportez avec vous la paix de Dieu. » (Valtorta, 82.1)

Jésus à ses disciples au sujet de Marziam qui ne trouvait personne avec qui jouer : « je vous dis incidemment que c’est aussi de l’amour de s’occuper des jeux d’un enfant… » (Valtorta, 289.3)

Initier au travail par le don

Jésus : « Enfin, je fais observer aux parents comment Joseph a su faire de moi un bon travailleur sans le secours d’une formation pédagogique.

A peine étais-je arrivé à l’âge où je pouvais manier les outils, il ne me laissa pas moisir dans l’oisiveté, il me mit au travail et devint le premier auxiliaire de mon amour pour Marie pour m’encourager au travail. Confectionner des objets utiles à sa mère, c’est ainsi qu’il inculquait le respect dû à la mère que tout fils devrait avoir. C’était sur ce levier du respect et de l’amour qu’il s’appuyait pour former le futur charpentier.

Où sont aujourd’hui les familles dans lesquelles on fait aimer le travail aux jeunes enfants pour leur apprendre à faire plaisir à leurs parents ? Les enfants, maintenant, sont des despotes dans la maison. Ils grandissent, durs, indifférents, grossiers envers leurs parents. Ils les considèrent comme leurs domestiques, leurs esclaves. Ils ne les aiment pas et en sont peu aimés. Car, tout en faisant de vos enfants des capricieux tout-puissants, vous vous séparez d’eux par un absentéisme honteux.

Ils sont les enfants de tout le monde. Mais, à vous, ils ne vous appartiennent guère, ô parents du XXe siècle. Ils sont beaucoup plus les enfants de la nourrice, de l’institutrice, ils appartiennent au collège, si vous êtes riches, à leurs compagnons, à la rue, à l’école, si vous êtes pauvres. Mais ils ne sont plus à vous. Vous, les mères, vous les mettez au monde, et c’est tout. Vous, les pères, vous n’en avez pas davantage souci. Mais un enfant, ce n’est pas seulement un être de chair. C’est une intelligence, un cœur, une âme. Soyez-en donc sûrs, personne plus qu’un père et une mère n’a le droit et le devoir de former cette intelligence, ce cœur, cette âme. » (Valtorta, 37.8)

Prier en famille, faire église domestique

Jésus nous invite à prier, à la sixième heure, « pour l’amour de la famille, goûter ce don d’être unis à ceux qui nous aiment. Cela aussi est un don de Dieu. » (Valtorta, 291.3)

La vie matérielle, les épreuves et la réconciliation

La Sainte Famille s’est incarnée, concrètement, dans un territoire, une époque, une société, un travail, une chair. Les épreuves ne lui furent pas non plus épargnées : conception de Jésus cachée à Joseph, accouchement dans une étable en ruine en périphérie de Bethléem, fuite en Égypte à Mataréa, perte de Jésus adolescent lors du pèlerinage à Jérusalem, haine et persécutions des puissants, tortures de la Croix.

Répondre aux besoins de sa famille par son travail

Jésus : « Le souci exagéré et apeuré de l’égoïste est différent du soin prudent du juste. C’est un péché que l’avarice pour le lendemain dont peut-être nous ne jouirons jamais, mais ce n’est pas un péché que l’économie pour se garantir le pain, à soi et à sa famille, en période de disette. » (Valtorta, 312.3)

Jésus : « [Restez unis par l’amour] la maison bénie par moi le restera, et Dieu y résidera. De la même façon, la bénédiction de Dieu — donc sa protection — demeurera sur les barques et les jardins, les outils de travail et les engins de pêche, quand, saintement adonnés au travail les jours permis et saintement voués au culte de Dieu pendant le sabbat, vous mènerez votre vie de pêcheur ou de maraîcher, sans frauder sur le prix ou le poids. Vous ne maudirez pas le travail et n’en ferez pas le roi de votre vie au point de le faire passer avant Dieu, car si le travail vous procure le gain, Dieu vous donne le Ciel.
Et maintenant, allons donc bénir les maisons, les barques et les rames, les jardins et les pioches, puis nous irons parler près du refuge de Jean avant qu’il aille trouver le prêtre. » (Valtorta, 451.8-9)

Fuir l’oisiveté. Jésus, menuisier à Nazareth, travaillait « jusqu’à quatorze heures par jour sans éprouver de souffrance » (Valtorta, 306.4)

Les femmes demandent plus de soins physiques

(…bien qu’elles soient souvent plus fortes spirituellement que les hommes.)

Jésus : « nous ferons halte dans ce village au lieu de nous arrêter en ville. Nous partirons à l’aube. Ils auront bien une place pour les femmes. Pour nous, la forêt suffira. » (Valtorta, 441.8)

Jésus : « Que des hommes accompagnent les femmes pour qu’on ne les importune pas. » (Valtorta, 509.5)

Jésus : « La route est longue et pénible pour une femme, et très peu sûre. » (Valtorta, 551.2)

Les risques de la coquetterie

« Auréa [la première disciple de Jésus originaire de Gaule] entre aussi et va se pencher sur le travail au burin de Thomas ; elle l’admire et, un peu curieuse et instinctivement un brin coquette, demande à quoi cela sert et si cela lui irait bien.
« Cela t’irait bien, mais il te va mieux d’être bonne. Ce sont des ornements qui n’embellissent que le corps, mais ne sont pas utiles à l’âme. Au contraire, en développant la coquetterie, elles peuvent lui être nocives.
– Dans ce cas, pourquoi en fabriques-tu ? » demande avec logique la fillette. « Tu veux donc faire du mal à une âme ? »
Thomas, toujours débonnaire, sourit à cette observation :
« Le superflu fait du mal à un esprit faible, mais pour un esprit qui est fort, l’ornement reste ni plus ni moins ce qu’il est : une broche nécessaire pour maintenir le vêtement en place. » (Valtorta, 435.2)

Héritage et richesses

Jésus échange avec ses disciples en observant de beaux domaines viticoles.
Le disciple Cléophas dit : « […] si la terre produisait seulement ce que l’on a dépensé pour elle, ce serait un bien mauvais placement ! La terre doit donner l’intérêt du capital engagé, et en outre un gain qui nous permette d’accroître nos richesses. Il faut en effet garder à l’esprit qu’un père doit faire des parts pour ses enfants, et qu’il doit répartir un avoir en terres ou en argent suivant le nombre de ses enfants, afin que tous aient de quoi vivre. Je ne crois pas que cet accroissement du patrimoine pour en faire bénéficier ses enfants puisse être répréhensible.
– Non, si on l’atteint par un travail honnête et irréprochable, lui répond Jésus. » (Valtorta, 428.2)

Jésus : « Aussi, écoutez bien ! En vérité, je vous le dis : il est difficile d’acquérir le Ciel par des richesses ; au contraire, on le perd généralement à cause d’elles, même si elles proviennent d’un héritage ou d’un gain honnête, car il y a peu de riches qui sachent en user avec justice.
Alors que faut-il faire, pour posséder ce Ciel béni, ce repos au sein du Père ? Il faut n’être pas avide de richesses. Pas avide dans le sens de ne pas les vouloir à tout prix, même en manquant à l’honnêteté et à l’amour. Pas avide, si, les possédant, on les aime plus que le Ciel, plus que son prochain, en refusant la charité aux personnes dans le besoin. Pas avide de ce que les richesses peuvent procurer : femmes, plaisirs, table opulente, vêtements fastueux qui font offense à la misère de ceux qui ont froid et faim. Il y a bien une manière de changer les monnaies du monde en celles qui ont cours dans le royaume des Cieux : c’est la sainte ruse qui consiste à transformer les richesses humaines, souvent injustes ou causes d’injustices, en richesses éternelles. Il faut pour cela gagner honnêtement sa vie, restituer ce qu’on a pris injustement, faire un usage modéré des biens du monde et sans s’y attacher. Il faut savoir quitter les richesses parce que, tôt ou tard, elles nous quitteront – il faut le garder à l’esprit ! – tandis que le bien accompli ne nous abandonne jamais.
Tous voudraient être qualifiés de “justes”, considérés comme tels et récompensés par Dieu pour cette raison. Mais comment Dieu pourrait-il récompenser celui qui n’a du juste que le nom, mais pas les œuvres ? Comment pourrait-il dire : “Je te pardonne”, s’il se rend compte que son repentir n’est que dans les mots, sans changement véritable dans son âme ? Il n’y a pas de repentir tant que dure le désir de l’objet qui est cause du péché. Mais quand quelqu’un s’humilie, quand il mutile moralement ce qui est en lui la source d’une passion mauvaise – qu’il s’agisse de femme ou d’or –, quand il dit : “Pour toi, Seigneur, je ne veux plus entendre parler de tout cela”, voilà alors un repentir authentique. Et Dieu l’accueille en disant : “Viens, tu m’es aussi cher qu’un être innocent ou un héros.” » (Valtorta, 95.4)

Recueillir les orphelins

Jésus : « Jésus aime tous les enfants et surtout les orphelins. » (Valtorta, 508.5)

Jésus : « Mais celui qui aide un innocent par amour pour moi… oh ! quelle béatitude pour ceux qui aiment les petits et les sauvent du mal ! » (Valtorta, 449.9)

Jésus répond a une veuve qui se désole d’être stérile et de ne pas pouvoir léguer son beau domaine à un fils :
« Tu es plus sage pour les réalités de la terre que pour celles du Ciel, femme. Tu te préoccupes de ce que tes arbres poussent bien, sans que des clairières se forment dans tes bois. Tu t’affliges à l’idée que, plus tard, on n’en prendra pas soin aussi bien qu’aujourd’hui. Mais ces pensées sont peu sages, et même tout à fait dérisoires. Crois-tu que, dans l’autre vie, ces pauvres hochets que l’on nomme arbres, fruits, argent, maisons, aient de la valeur et qu’il sera affligeant de les voir négligées ? Corrige ta façon de voir, femme. Là-bas, on ne pense pas comme ici, dans aucun des trois royaumes. En enfer, la haine et la punition provoquent un aveuglement féroce. Au purgatoire, la soif d’expiation anéantit toute autre pensée. Dans les limbes, la bienheureuse attente des justes n’est profanée par aucun matérialisme. La terre est loin, avec ses misères ; elle n’est proche que pour ses besoins surnaturels, les besoins des âmes, pas ceux d’objets. C’est seulement par amour surnaturel que les trépassés, qui ne sont pas damnés, tournent vers la terre leur esprit et vers Dieu leurs prières, pour ceux qui sont sur la terre, et pas pour autre chose. Et quand ensuite les justes entreront dans le Royaume de Dieu, que veux-tu que soit désormais, pour quelqu’un qui contemple Dieu, cette prison misérable, cet exil qui a pour nom : terre ? Que peuvent signifier pour lui les babioles qu’il y a laissées ? Le jour pourrait-il regretter une lampe fumeuse quand le soleil l’éclaire ?
– Oh non !
– Dans ce cas, pourquoi soupirer après ce que tu laisseras ?
– Mais je voudrais qu’un héritier continue à…
– À profiter des biens terrestres, et trouver ainsi un obstacle à la perfection, alors que le détachement des richesses est une échelle pour posséder les richesses éternelles ? Tu vois, femme ? Le plus grand obstacle pour obtenir cet enfant, ce n’est pas sa mère avec ses droits sur son fils, mais ton cœur. Lui, c’est un innocent, un innocent triste, mais toujours un innocent qui, à cause de sa souffrance même, est cher à Dieu. Mais si tu en faisais un avare, un cupide, peut-être un vicieux, à cause des moyens que tu as, ne le priverais-tu pas de la prédilection de Dieu ? Et pourrais-je, moi qui ai soin de ces petits, être un maître inconséquent qui, faute de réflexion, laisse se dévoyer un innocent disciple ? Guéris-toi d’abord toi-même, dépouille-toi de cette humanité qui t’oppresse, libère ta justice de cette croûte matérialiste qui la déprime, et alors tu mériteras d’être mère. En effet, n’est pas mère seulement celle qui engendre ou qui aime un fils adoptif, le soigne et le suit dans ses besoins de créature animale. Sa mère aussi l’a engendré, mais elle n’est pas mère, car elle ne se soucie ni de sa chair, ni de son âme. On est mère surtout quand on se préoccupe de ce qui ne meurt plus, c’est-à-dire de l’âme, et non seulement de ce qui passe, autrement dit la matière. Et crois bien, femme, que celui qui aimera l’âme aimera aussi le corps, parce qu’il aura un amour juste : aussi sera-t-il juste.
– J’ai perdu ce fils, je le comprends…
– Ce n’est pas dit. Que ton désir te pousse à la sainteté, et Dieu t’exaucera. Il y aura toujours des orphelins dans le monde. » (Valtorta, 456.5)

Jésus s’adresse à Marie et Matthias, deux jeunes orphelins qu’il vient de recueillir : « Ne pleurez pas ; votre maman vous a conduits vers moi et elle est ici avec vous, pendant que je vous mène chez une mère qui n’a pas d’enfants. Elle sera bien contente d’avoir deux braves enfants à la place du sien, qui se trouve là où est votre maman. Car elle aussi a pleuré, vous savez ? Son petit garçon est mort comme votre maman…

– Oh ! Alors nous irons chez elle et son fils ira chez notre maman ! Dit Marie.

– C’est tout à fait cela et vous serez tous heureux.

– Comment est-elle, cette mère ? Qu’est-ce qu’elle fait ? C’est une paysanne ? A-t-elle un bon maître ? »

Les petits montrent de l’intérêt.

« Elle n’est pas paysanne, mais elle a un jardin plein de roses et elle est bonne comme un ange. Elle a un bon mari. Lui aussi vous aimera bien.
[…] »
Jésus s’adressant ensuite à Jeanne et Kouza :
« – J’ai trouvé hier soir sur une route déserte deux pauvres enfants… une fillette et un petit garçon … Nu-pieds, en loques, désespérés, seuls… et je les ai vus chassés comme des loups par un homme au cœur de loup. Ils mouraient de faim… L’an dernier, j’ai donné à cet homme de vivre dans le bien-être. Or il a refusé un pain à deux orphelins. Car ce sont des orphelins. Abandonnés sur les chemins du monde cruel. Cet homme aura sa punition. Voulez-vous avoir ma bénédiction ? Je vous tends la main, en Mendiant d’amour, pour les orphelins sans maison, sans vêtements, sans nourriture, sans amour. Voulez-vous m’aider ?

– Maître, tu nous poses cette question ? Demande ce que tu veux, tout ce que tu veux, demande tout !… » répond Kouza impétueusement.

Jeanne reste silencieuse, mais, les mains serrées sur le cœur, une larme sur ses longs cils, un sourire de désir sur ses lèvres rouges, elle attend et en dit plus que si elle parlait.

Jésus la regarde et sourit :

« Je voudrais que ces enfants aient une mère, un père, une maison. Et que cette mère ait le nom de Jeanne… »

Il n’a pas le temps de finir que Jeanne pousse un cri comme une personne qui sort de prison, tandis qu’elle se prosterne pour baiser les pieds de son Seigneur.

« Et toi, Kouza, qu’en dis-tu ? Accueilles-tu en mon nom ces enfants que j’aime, et qui sont chers à mon cœur, bien plus chers que des joyaux ?

– Maître, où sont-ils ? Conduis-moi à eux et, sur mon honneur, je te jure qu’à partir du moment où je poserai ma main sur leur tête innocente, je les aimerai en vrai père, en ton nom.

– Dans ce cas, venez. Je savais bien que je ne viendrais pas pour rien. Venez. Ils sont sauvages, effrayés, mais bons. Fiez-vous à moi qui vois les cœurs et l’avenir. Ils donneront paix et union à votre couple, non pas tant maintenant qu’à l’avenir. Dans leur amour, vous retrouverez votre amour. Leurs baisers innocents seront le meilleur ciment pour votre maison d’époux. Et le Ciel vous sera bienveillant, toujours miséricordieux pour votre charité. Ils sont à l’extérieur de la grille. Nous venons de Bethsaïde… »

Jeanne n’écoute plus. Elle court en avant, prise du désir ardent de caresser les enfants. Et elle le fait en tombant à genoux pour serrer sur son sein les deux orphelins, en couvrant de baisers leurs joues émaciées, pendant qu’ils regardent avec étonnement la belle dame […] » (Valtorta, 299.5 & 8)

Jésus : « « Paix à vous ! Paix à vous ! » dit Jésus pour les saluer en passant au milieu d’eux, tout en caressant les enfants encore présents, ses petits amis des villages de Galilée, et en écoutant Jaïre lui dire combien il regrette de n’avoir pas été présent la dernière fois.

Jésus s’informe pour savoir si la veuve d’Aphéqa s’est établie à Capharnaüm et si elle a accepté l’orphelin de Giscala.

« Je ne sais pas, Maître, peut-être étais-je déjà parti… dit Jaïre.

– Oui, oui, il est venu une femme qui donne beaucoup de miel et de caresses aux enfants, et elle nous fait des fouaces. Les enfants qui venaient vers toi vont toujours manger chez elle. Et, le dernier jour, elle nous a fait voir un tout petit garçon. Elle a acheté deux chèvres pour le lait et elle nous a dit que c’est un enfant du Ciel et du Seigneur. Elle n’est pas venue à la fête comme elle le voulait, car elle ne pouvait pas amener avec elle un bébé aussi petit. Et elle nous a demandé, à nous, de te dire qu’elle l’aimera avec justice et qu’elle te bénit. »

Les gamins de Capharnaüm gazouillent autour de Jésus, tout fiers de savoir, eux, ce que le chef de la synagogue ignore, et d’avoir, eux, servi d’ambassadeurs auprès du bon Maître, qui les écoute avec l’attention qu’il aurait pour des adultes, et qui répond :

« Et vous lui direz que, moi aussi, je la bénis et qu’elle doit aimer les enfants pour moi. Quant à vous, aimez-la bien, n’abusez pas de sa bonté, ne l’aimez pas seulement pour le miel et les fouaces, mais parce qu’elle est bonne : bonne au point d’avoir compris que celui qui aime un innocent en mon nom me rend heureux. Et imitez-la tous, les petits et grands, en vous rappelant toujours que celui qui accueille un enfant en mon nom a sa place marquée dans le Ciel. Car la miséricorde est toujours récompensée, même pour une seule coupe d’eau donnée en mon nom, mais la miséricorde dont on fait preuve envers les petits, en les sauvant non seulement de la faim, de la soif, du froid, mais aussi de la corruption du monde, est infiniment récompensée… » (Valtorta, 490.2)

« [Marie et sa belle-sœur] règlent leur pas sur celui [du petit Alphée, rejeté par sa mère], qui marche en leur donnant la main et qui s’amuse à sauter sur le bord de chaque pierre du chemin, certainement construit par les Romains pour avoir des pavés aussi réguliers.

Et il rit, en disant à chaque fois :

« Tu vois comme j’y arrive ? Regarde, regarde encore ! »

C’est un jeu que, je crois, tous les enfants du monde ont fait quand ils tiennent par la main ceux qu’ils sentent être affectueux pour eux. Et les deux saintes créatures montrent un grand intérêt pour son jeu et le félicitent pour l’agilité qu’il montre en sautant.

Le pauvre petit s’est épanoui en quelques jours d’une vie paisible et affectueuse ; il a le regard joyeux des enfants heureux et son rire argentin le rend même plus beau, et surtout plus enfant. Il a perdu cette expression de petit homme prématuré et triste qu’il avait le soir du départ de Capharnaüm.

Marie, femme d’Alphée, le remarque et, entendant une parole de Sarah (la veuve), elle dit à sa belle-sœur :

« Il serait si bien avec elle ! A la place de Jésus, je le lui donnerais.

– Il a une mère, Marie…

– Tu appelles ça une mère ? Une louve est plus mère que cette malheureuse. »

La Vierge répond : « C’est vrai. Mais, même si elle ne se rend pas compte de ses devoirs envers son fils, elle a toujours un droit sur lui.

– Hmm ! Pour le faire souffrir ! Regarde comme il est mieux ! » dit Marie, femme d’Alfée.

La Vierge reprend : « Je le vois bien ! Mais… Jésus n’a pas le droit d’enlever des enfants à leur mère, pas même pour les donner à une autre qui les aimerait. » » (Valtorta, 454.2)

Prendre soin des vieillards

Aimer les parents se trouvant dans l’épreuve

Jésus : « Ne manquez jamais de charité envers votre prochain. Est-il né malheureux ? Aimez-le, parce qu’il subit sa grande peine. Est-il devenu malheureux par sa propre faute ? Aimez-le, car sa faute a déjà provoqué son châtiment. Est-il le père d’une personne née malheureuse ou qui l’est devenue ? Aimez-le, car il n’est pas de douleur plus grande que celle d’un père frappé dans son enfant. Est-ce une mère qui a engendré un monstre ? Aimez-la, car elle est littéralement écrasée par cette souffrance, qu’elle croit être la plus inhumaine. Et c’est effectivement une douleur inhumaine.
Mais bien pire est l’horreur de la femme qui a engendré un monstre de l’âme, qui s’aperçoit qu’elle a enfanté un démon et un danger pour la terre, pour sa patrie, pour sa famille, pour ses amis. Cette mère, cette pauvre mère d’un être féroce, abject, homicide, traître, voleur, corrompu, n’ose même plus lever le front !
Eh bien, je vous demande d’aimer aussi ces femmes, les plus malheureuses, celles qui passeront dans l’histoire sous le nom de mères d’un assassin, d’un traître. » (Valtorta, 419.8-9)

Réconforter une belle-mère jalouse de sa bru

Jésus répond à une belle-mère jalouse de sa bru (mon fils « était tout pour moi, maintenant, il l’aime plus que moi) :

« Ton fils te fait-il manquer de quelque chose ? Te néglige-t-il depuis qu’il est marié ?
– Non, je ne peux pas dire ça. Mais, en somme, maintenant il appartient à sa femme…
Elle gémit et pleure encore plus fort.
Jésus a un paisible sourire de compassion pour la belle-maman jalouse. Mais, doux comme il l’est toujours, il ne lui fait aucun reproche. Il compatit à la souffrance de cette mère et cherche à l’apaiser. Il lui pose la main sur l’épaule, comme pour la guider, car les larmes l’aveuglent, peut-être pour lui faire sentir par ce contact tant d’amour qu’elle en soit consolée et guérie.
– Mère, n’est-ce pas bon qu’il en soit ainsi ? Ton mari l’a fait avec toi, et sa mère ne l’a pas perdu comme tu le dis et le penses : mais elle l’a eu moins à elle, parce que ton époux partageait son amour entre sa mère et toi. Et le père de ton mari, lui aussi, a cessé d’appartenir tout entier à sa mère pour aimer la mère de ses enfants. Ainsi en est-il de génération en génération… Et on peut remonter les siècles jusqu’à Eve, la première mère qui a vu ses enfants partager avec leurs épouses l’amour qu’ils éprouvaient d’abord exclusivement pour leurs parents. Mais la Genèse ne dit-elle pas : “Voilà enfin l’os de mes os et la chair de ma chair… L’homme quittera pour elle son père et sa mère, il s’unira à sa femme, et les deux seront une seule chair” ? Tu me diras : “C’était une parole d’homme.” Oui, mais de quel homme ? Il était en état d’innocence et de grâce. Il reflétait donc sans ombre la Sagesse qui l’avait créé, et il en connaissait la vérité. Par la grâce et l’innocence, il possédait aussi les autres dons de Dieu en pleine mesure. Ses sens étant soumis à la raison, il avait un esprit que n’offusquaient pas les vapeurs de la concupiscence. Grâce à la science proportionnée à son état, il disait des paroles de vérité. Il était donc prophète, car tu sais que le mot prophète désigne un homme qui parle au nom d’un autre. Et les vrais prophètes parlent toujours de choses qui se rapportent à l’âme et à l’avenir, même si en apparence elles se rapportent à la chair et au présent. En effet, c’est dans les péchés de la chair et les événements du temps présent que se trouvent les semences des punitions futures, ou bien les événements futurs s’enracinent dans un fait ancien. Par exemple, la venue du Sauveur tire son origine de la faute d’Adam, et les punitions d’Israël, prédites par les prophètes, s’ancrent dans la conduite d’Israël. Ainsi Celui qui meut les lèvres des prophètes pour tenir un langage spirituel ne peut être que l’Esprit éternel, qui voit tout dans un éternel présent. Et l’Esprit éternel parle dans les saints, puisqu’il ne peut habiter chez les pécheurs. Adam était saint, autrement dit la justice était parfaite en lui ; toutes les vertus étaient présentes en lui, car Dieu avait déposé dans sa créature la plénitude de ses dons. A présent, pour arriver à la justice et à la possession des vertus, l’homme doit beaucoup peiner, parce qu’il porte en lui les foyers du mal. Mais, en Adam, ces foyers n’existaient pas. Il avait au contraire la grâce pour le rendre de peu inférieur à son Créateur. C’étaient donc des paroles de grâce que disaient ses lèvres. C’est donc une parole de vérité que celle-ci : “L’homme quittera son père et sa mère pour sa femme, il s’unira à elle, et ils formeront une seule chair.” C’est tellement absolu et vrai, que le Très-Bon, pour réconforter les pères et mères, inséra plus tard dans la Loi le quatrième commandement : “Honore ton père et ta mère.” Ce commandement ne prend pas fin avec le mariage de l’homme, il dure après. Auparavant, instinctivement, les bons honoraient leurs parents, même après les avoir quittés pour fonder une nouvelle famille. Depuis Moïse, c’est une obligation de la Loi, pour tempérer la douleur des parents qui étaient trop souvent oubliés par leurs enfants après le mariage. Mais la Loi n’a pas effacé la parole prophétique d’Adam : “L’homme quittera son père et sa mère pour sa femme.” C’était une parole juste et vivante : elle reflétait la pensée de Dieu. Or la pensée de Dieu est immuable, parce que parfaite.
Toi, mère, tu dois donc accepter, sans égoïsme, l’amour de ton fils pour sa femme, et tu seras sainte toi aussi. Du reste, tout sacrifice a sa récompense dès cette terre. Ne t’est-il pas doux d’embrasser tes petits-enfants, les enfants de ton fils ? Et le soir de ta vie suivi de ton dernier sommeil ne te sera-t-il pas paisible avec, tout proche, le délicat amour d’une fille pour prendre la place de celles que tu n’as plus chez toi ?
– Comment sais-tu que mes filles, toutes plus âgées que le garçon, sont mariées et loin d’ici ? Es-tu aussi prophète ? » (Valtorta, 470.3-5)

Réconcilier une mère avec son fils endurci

Marie d’Alphée confie à Jésus : « depuis hier, je n’arrête pas de fondre en larmes… Je suis une citerne… une citerne par temps de pluie.

– Mais pourquoi, ma chérie ?

– A cause de Joseph… hier… Oh ! je ne sais pas si je dois aller lui faire des reproches amers, car enfin c’est mon fils : ce ventre l’a porté et ces seins l’ont allaité, et il n’y a pas d’enfant qui soit supérieur à une mère… ou bien si je ne dois plus jamais lui parler, à cet idiot qui est né de moi et qui offense mon Jésus et toi et…

– Tu ne feras rien de tout cela. Tu seras toujours pour lui “sa maman” : la maman qui a pitié de son fils obstiné, malade, dévoyé, mais qui l’apprivoise par sa bonté et l’amène à Dieu par la prière et la patience… Allons, ne pleure pas !… Accompagne-moi plutôt. Nous allons prier dans ma chambre pour lui, pour ceux qui s’en vont, pour la fillette, afin qu’elle souffre peu et grandisse en sainteté… Viens, viens, ma Marie. » (Valtorta, 441.5)

Convertir un mauvais fils par l’intercession de Marie

Marie : « Nous ne pouvons pas partir si…d’abord… : mon Fils, une mère s’est recommandée à moi pour que toi, toi seul, qui peux le faire, tu convertisses l’âme de son unique garçon. Je t’en prie, écoute-moi, car je l’ai promis… Pardonne-lui… Ton pardon…

– Il est déjà accordé, Marie. Moi, j’ai déjà parlé au Maître… interrompt Judas, croyant que Marie parle de lui.

– Je ne parle pas de toi, Judas. Je parle d’Esther, femme de Lévi, une Nazaréenne, une mère tuée par le comportement de son fils. Jésus, elle est morte dans la nuit où tu es parti. Elle ne cessait de t’invoquer, mais ce n’était pas pour elle, cette pauvre mère martyre à cause d’un fils infâme, mais pour son fils… car nous autres, vos mères, nous ne nous inquiétons guère pour nous… Elle veut que son Samuel soit sauvé… Mais maintenant qu’elle est morte, Samuel, en proie aux remords, paraît fou et il ne veut absolument pas entendre raison… Mon Fils, tu peux sauver son intelligence et son esprit…

– S’est-il repenti ?

– Comment veux-tu qu’il le soit s’il est désespéré ?

– En effet, le fait d’avoir tué sa mère en la faisant continuellement souffrir doit le rendre désespéré. On ne viole pas impunément le premier des commandements de l’amour envers le prochain. Mère, comment veux-tu que, moi, je pardonne et que Dieu donne la paix à ce matricide impénitent ?

– Mon Fils, cette mère demande la paix de l’autre vie… Elle était bonne… elle a tant souffert…

– Elle aura la paix pour elle…

– Non, Jésus. L’âme d’une mère ne peut être en paix si elle voit son enfant privé de Dieu…

– Il est juste qu’il en soit privé.

– Oui, mon Fils, oui. Mais pour la pauvre Esther… Ses derniers mots ont été une prière pour son fils… Et elle m’a demandé de te le rapporter. Jésus, Esther n’a jamais connu la moindre joie de toute sa vie, tu le sais. Donne-lui celle-là, maintenant qu’elle est morte, donne-la à son âme qui souffre à cause de son fils.

– Mère, j’ai cherché à convertir Samuel pendant mes séjours à Nazareth. Mais c’était en vain, car en lui l’amour était éteint …

– Je le sais. Mais Esther a offert son pardon, ses souffrances, pour que l’amour renaisse en Samuel. Et qui sait ? Ce tourment qu’il souffre actuellement ne pourrait-il pas être un amour qui revit ? Un douloureux amour, on pourrait même dire : un inutile amour, puisque sa mère ne peut en profiter. Mais toi et moi, nous savons que la charité des trépassés est attentive et toute proche. Nous le savons, moi par la foi, toi directement. Les morts ne se désintéressent pas de nous, et ils n’ignorent pas ce qui arrive aux êtres aimés qu’ils ont quittés… Donc Esther peut encore profiter de ce tardif amour de son fils ingrat, et maintenant bouleversé par le remords. Mon Jésus, je le sais, cet homme t’inspire du dégoût à cause de l’énormité de sa faute. Un fils qui hait sa mère est un monstre pour toi, qui es tout amour pour la tienne ! Mais justement parce que tu es tout amour pour moi, écoute-moi. Retournons ensemble à Nazareth, tout de suite. La route ne me pèse pas, rien ne me pèse, si cela sert à sauver une âme…

– C’est bien. Tu as gagné, Mère… 445.15 Judas, prends avec toi Joseph et va à Nazareth. Tu m’amèneras Samuel à Capharnaüm.

– Moi ? Pourquoi moi ?

– Parce que tu n’es pas fatigué. Les autres, si. Ils ont tant marché pendant que tu te reposais…

– J’ai marché, moi aussi. Je suis allé à Nazareth te chercher. Ta Mère peut le dire.

– Tes compagnons sont allés à Nazareth tous les sabbats et maintenant ils reviennent d’un long voyage. Va et ne discute pas…

– C’est que… A Nazareth on ne m’aime guère… Pourquoi m’envoies-tu, justement moi ?

– Moi aussi, ils ne m’aiment pas, et pourtant je vais là-bas. Il n’est pas nécessaire d’être aimé dans un lieu pour y aller. Va et ne discute pas, je te le répète.

– Maître… j’ai peur des déments…

– L’homme est bouleversé par le remords, mais il n’est pas dément.

– Ta Mère l’a dit…

– Et moi, je te dis pour la troisième fois : va et ne discute pas. Cela ne peut te faire que du bien de méditer à quoi cela peut amener de faire souffrir une mère…

– Tu me compares à Samuel ? Ma mère est reine dans sa maison. Moi, je ne suis même pas près d’elle pour la surveiller et lui être une charge à cause de mon entretien…

– Ce ne sont pas ces choses qui sont une charge pour les mères. Mais c’est un lourd fardeau qui les écrase que le manque d’amour de leurs enfants, leur conduite imparfaite aux yeux de Dieu et des hommes. Va, te dis-je.

– Je pars. Et que vais-je dire à l’homme ?

– De venir à Capharnaüm, chez moi.

– S’il n’a jamais obéi, pas même à sa mère, comment veux-tu qu’il m’obéisse à moi maintenant, puisqu’il est si désespéré ?

– Tu n’as pas encore compris que, si je t’envoie, c’est signe que j’ai déjà travaillé l’âme de Samuel en le faisant sortir du délire de son remords désespéré ?

– J’y vais. Adieu, Maître. Adieu, Mère. Adieu, mes amis. »

A ces mots, il part, rien moins qu’enthousiaste, suivi de Joseph qui, au contraire, est tout heureux d’avoir été choisi pour cette mission. » (Valtorta, 445.14-15)

Répondre aux péchés de son mari par la sainteté

Jésus s’adressant à Jeanne femme de Kouza, à propos de son mari indécis : « Sois très douce et très patiente avec lui. Ce n’est qu’un homme […]
– Mon époux est-il l’un [des traites] ? […]
–  […] même s’il faisait partie de leur groupe, ta place est là-bas. Car si lui pèche, toi, tu ne dois pas pécher. S’il chancelle, tu dois le soutenir. S’il te piétine, tu dois pardonner. » (Valtorta, 583.15)

Jésus s’entretient avec Valéria, une romaine accablée par les péchés de son mari : « Toi qui es une épouse païenne, aimante, fidèle, tu as aimé en ton époux le dieu terrestre d’un amour charnel, ton beau dieu qui se faisait adorer par toi, en abaissant ta dignité d’égale à une servilité d’esclave. Que la femme soit soumise à son mari, humble, fidèle, chaste, oui. Lui, l’homme, est le chef de famille, mais chef ne veut pas dire despote. Cela ne veut pas dire maître capricieux auquel tout est permis, non seulement sur le corps, mais sur la meilleure partie de son épouse. Vous promettez : “Là où tu seras Caius, je serai Caia.” Pauvres femmes d’un lieu où la licence se trouve jusque dans les histoires de vos dieux, celles d’entre vous qui ne sont pas d’une impudicité effrénée, comment pouvez-vous être là où sont vos époux ? Il est inévitable qu’une femme qui n’est pas licencieuse et corrompue, se détache avec dégoût et éprouve une douleur vraiment atroce, comme si des fibres se déchiraient, un effroi, un écroulement de tout culte envers son mari contemplé jusqu’alors comme un dieu, quand elle découvre que celui qu’elle adorait est un être misérable, dominé par une animalité brutale, licencieux, adultère, distrait, indifférent, et qu’il se moque des sentiments et de la dignité de son épouse.

Ne pleure pas. Moi aussi je sais tout, et sans avoir besoin des rapports des centurions. Ne pleure pas, femme. Apprends, au contraire, à aimer ton mari d’une manière ordonnée.

531.11 – Je ne peux plus l’aimer, il ne le mérite plus. Je le méprise. Je ne m’avilirai pas moi-même en l’imitant, mais je ne peux plus l’aimer. Tout est fini entre nous. Je l’ai laissé partir… sans essayer de le retenir… Au fond, je lui ai été reconnaissante, une dernière fois, de s’être éloigné… Je ne le rechercherai pas. Du reste, quand donc a-t-il été pour moi un compagnon ? Une fois tombé le bandeau de mon adoration, je me rappelle maintenant ses actes et je les juge. Etait-il avec mon cœur, quand je pleurais de devoir le suivre ici, et pour cela quitter ma mère malade et ma patrie, alors que j’étais jeune mariée et près d’accoucher ? Lui, avec ses amis, riait d’un air fat de mes larmes et de mes nausées, m’avertissant seulement de ne pas salir ses vêtements. Etait-il peut-être auprès de moi, dans la nostalgie de mon dépaysement ? Non, mais dehors, avec ses amis, aux festins où mon état ne me permettait pas d’aller… Etait-il donc penché avec moi sur le berceau du bébé ? Quand on lui a montré notre fille, il s’est mis à rire en disant : “J’aurais bien envie de m’en débarasser. Ce n’est pas pour avoir des filles que j’ai accepté le joug matrimonial.” Il n’a pas assisté à la purification sous prétexte que c’était une “comédie inutile”. Et comme la petite pleurait, il est sorti en lançant : “Qu’on lui donne le nom de Libitina, et qu’elle soit consacrée à la déesse.” Et quand Fausta fut mourante, a-t-il partagé mon angoisse ? Où était-il, la nuit qui précéda ta venue ? Dans la maison de Valérien à un banquet. Mais je l’aimais : c’était — et tu dis vrai — mon dieu. Tout me paraissait bon, juste en lui. Il me permettait de l’aimer… et j’étais l’esclave la plus soumise à ses volontés. Sais-tu pourquoi il m’a écartée de lui ?

– Oui : parce que, dans ta chair, ton âme s’était réveillée, et tu n’étais plus une femelle, mais une femme.

– Exactement. J’ai voulu rendre ma maison vertueuse… et lui s’est fait envoyer à Antioche auprès du consul, en m’imposant de ne pas le suivre. Il a emmené ses esclaves favorites. Ah ! je ne l’aurais pas suivi ! Avec mon enfant, j’ai tout.

– Non, tu n’as pas tout. Tu as une partie, une petite partie du Tout, ce qui te sert à être vertueuse. Le Tout, c’est Dieu. Ta fille ne doit pas être une raison d’injustice envers le Tout, mais de justice. Pour elle et avec elle, tu as le devoir d’être vertueuse.

– Je suis venue te consoler, et c’est toi qui me consoles… Mais mon intention était aussi de te demander comment éduquer cette petite pour la rendre digne de son Sauveur. J’avais pensé me faire prosélyte, ainsi que Libitina…

– Et ton mari ?

– Oh ! tout est fini avec lui.

– Non : tout commence. Tu es toujours sa femme. Le devoir d’une épouse vertueuse est de rendre bon son conjoint.

– Il dit qu’il veut divorcer, et il le fera certainement. C’est pourquoi…

– Oui, il le fera. Mais entre-temps, tu demeures sa femme, même d’après votre loi. Et comme telle, tu as le devoir de rester à ta place d’épouse. Ta place vient après celle de ton mari à la maison, auprès de ta fille, en présence des serviteurs et du monde. Tu penses : il a donné le mauvais exemple. C’est vrai. Mais cela ne te dispense pas d’être, toi, un exemple de vertu. Lui, il est parti, c’est vrai. Toi, prends sa place auprès de ta fille et des serviteurs.

531.12 Tout n’est pas répréhensible dans vos coutumes. Quand Rome était moins corrompue, ses femmes étaient chastes, travailleuses, et elles servaient la divinité par une vie de vertu et de foi. Même si leur condition misérable de païennes les faisait servir des faux dieux, l’idée était bonne. Elles donnaient leur vertu à l’Idée de la religion, au besoin d’un respect pour une religion, à une Divinité dont le vrai nom leur était inconnu, mais dont elles pressentaient l’existence et qui était plus grand que l’Olympe licencieux, que les divinités avilies qui le peuplaient selon les légendes mythologiques. Votre Olympe, vos dieux, n’existent pas. Mais vos vertus antiques résultaient de la conviction vraie qu’il fallait être vertueux pour pouvoir être regardé avec amour par les dieux. Vous sentiez que vous aviez un devoir envers les divinités que vous adoriez, et c’en était le fruit. Aux yeux du monde, et en particulier de notre monde judaïque, vous paraissiez stupides d’honorer autant ce qui n’existe pas. Mais pour la Justice éternelle et vraie, pour le Dieu très-haut, unique et tout-puissant Créateur de tout être et de toute chose, ces vertus, ce respect, ce devoir n’étaient pas vains. Le bien est toujours un bien, la foi a toujours valeur de foi, la religion a toujours valeur de religion si celui qui exerce ces pratiques est convaincu d’être dans le vrai.

Je t’exhorte à imiter vos antiques femmes, chastes, travailleuses et fidèles, en restant à ta place, colonne et lumière de ta maison, dans ta maison. Ne crois pas que tes serviteurs éprouvent moins de respect pour toi parce que tu es restée seule. Jusqu’à présent, ils t’ont servie par crainte et parfois avec un sentiment caché de haine et de révolte. Ils le feront dorénavant avec amour. Les malheureux aiment ceux qui sont malheureux. Tes esclaves connaissent ta douleur. Ta joie les rendait amers. Tes peines, en te dépouillant du froid éclat de maîtresse, au sens le plus odieux du mot, te revêtiront d’une lumière chaude de pitié. Tu seras aimée, Valéria, à la fois par Dieu, par ta fille et par tes serviteurs. Et même si tu n’es plus l’épouse, mais la divorcée, rappelle-toi (Jésus se lève) que la séparation légale ne supprime pas le devoir de la femme de rester fidèle à son serment d’épouse.

531.13 Tu souhaiterais entrer dans notre religion. L’un de ses préceptes divins veut que la femme soit chair de la chair de l’époux, et que rien ni personne ne puisse séparer ce que Dieu a uni. Chez nous aussi, le divorce existe. Il est venu comme un fruit mauvais de la débauche humaine, du péché d’origine, de la corruption des hommes. Mais il n’est pas venu spontanément de Dieu qui ne change pas sa parole. Or Dieu avait inspiré à Adam — innocent encore, et parlant par conséquent avec une intelligence que la faute n’avait pas altéré — ceci : que les époux, une fois unis, devaient être une seule chair. La chair ne se sépare pas de la chair autrement que par le malheur de la mort ou de la maladie.

Le divorce mosaïque, accordé pour éviter des péchés atroces, n’accorde à la femme qu’une liberté bien restreinte. Une divorcée est toujours amoindrie dans la pensée des hommes, soit qu’elle reste telle, soit qu’elle passe à des secondes noces. Dans le jugement de Dieu, c’est une malheureuse si elle le devient à cause des torts de son mari et si elle reste dans cet état ; mais elle n’est qu’une pécheresse, une femme adultère, si son divorce est la conséquence de ses propres fautes abjectes ou si elle se remarie. Mais toi, si tu veux entrer dans notre religion, tu le fais pour me suivre. Dans ce cas, le temps de la religion parfaite étant venu, moi, le Verbe de Dieu, je te parle de la même manière que je le fais à beaucoup. Il n’est pas permis à l’homme de séparer ce que Dieu a uni, et celui ou celle qui, du vivant de son conjoint, passe à d’autres noces est toujours adultère.

Le divorce est une prostitution légale, qui met l’homme et la femme en situation de commettre des péchés de luxure. La femme divorcée reste difficilement veuve d’un homme vivant, ou veuve fidèle. L’homme divorcé ne reste jamais fidèle à son premier mariage. Aussi bien l’un que l’autre, en passant à d’autres unions, descendent du rang des hommes à celui d’animaux, auxquels il est permis de changer de femelle à tout appel des sens. La fornication légale, dangereuse pour la famille et la patrie, est criminelle à l’égard des innocents. Les enfants des divorcés doivent juger leurs parents. Or le jugement des enfants est sévère ! Ils doivent condamner au moins l’un des deux. Et, à cause de l’égoïsme de leurs parents, ils se voient condamnés à une vie affective mutilée. Car il est fréquent qu’aux conséquences familiales du divorce, qui prive des enfants innocents de leur père ou de leur mère, s’ajoute le remariage du conjoint auquel ont été confiés les enfants ; alors, à la condamnation d’une vie affective mutilée de l’un des deux membres, s’ajoute une autre mutilation : la perte, plus ou moins totale, de l’affection de l’autre membre, séparé, ou totalement absorbé par son nouvel amour et les enfants issus du second mariage.

Parler de noces, de mariage, dans le cas d’une nouvelle union d’un divorcé ou d’une divorcée, c’est profaner le sens et la réalité de ce qu’est le mariage. Seule la mort de l’un des conjoints et le veuvage qui en résulte pour l’autre, peut justifier de secondes noces, bien que je juge qu’il serait meilleur de s’incliner devant le verdict toujours juste de celui qui règle les destinées des hommes, et de se garder chaste quand la mort a mis fin à l’état matrimonial, en se consacrant tout entier aux enfants et en aimant dans ses enfants son conjoint passé à l’autre vie. C’est un amour dépouillé de toute matérialité, saint et vrai.

Pauvres enfants ! Connaître après la mort ou l’écroulement du foyer, la dureté d’un second père ou d’une seconde mère et l’angoisse de voir les caresses partagées avec d’autres enfants qui ne seront que des demi-frères et sœurs !

Non : dans ma religion le divorce n’existera pas. Et celui qui demandera un divorce civil pour contracter une nouvelle union sera adultère et pécheur. La loi humaine ne modifiera pas mon décret. Le mariage, dans ma religion, ne sera plus un contrat civil, une promesse morale, faite et sanctionnée par la présence de témoins préposés à cela. Mais ce sera un indissoluble lien rivé, soudé, fortifié par la puissance sanctifiante que je lui donnerai : il deviendra sacrement. Pour te faire comprendre : un rite sacré. Ce pouvoir aidera à pratiquer saintement tous les devoirs matrimoniaux, mais il sera aussi l’affirmation de l’indissolubilité de ce lien.

Jusqu’à présent, le mariage est un contrat réciproque naturel et moral entre deux personnes de sexe différent. A partir du moment où ma loi existera, il sera étendu à l’âme des conjoints. Il deviendra par conséquent aussi un contrat spirituel, sanctionné par Dieu par l’intermédiaire de ses ministres. Tu sais maintenant qu’il n’y a rien au-dessus de Dieu. Donc ce que lui aura uni, aucune autorité, aucune loi ou caprice humain ne pourra le séparer.

“ Là où tu seras Caius, je serai Caia ”, dites-vous dans votre rite. Dans le nôtre, dans le mien, il se perpétue dans l’au-delà, car la mort n’est pas la fin, mais la séparation temporaire de l’époux et de l’épouse, et le devoir d’aimer dure aussi au-delà de la mort.

C’est pour cela que je dis vouloir que les veufs eux aussi restent chastes. Mais l’homme ne sait pas être chaste. Et c’est aussi pour cette raison que je dis que les conjoints ont le devoir de s’améliorer l’un l’autre. Ne hoche pas la tête. Tel est le devoir, et il faut l’accomplir si on veut vraiment me suivre.

531.15 – Tu es dur, aujourd’hui, Maître.

– Non. Je suis Maître et j’ai en face de moi une personne qui peut grandir dans la vie de la grâce. Si tu n’étais pas celle que tu es, je t’imposerais moins. Mais tu as du caractère, et la souffrance purifie et trempe toujours plus ton métal. Un jour, tu te souviendras de moi et tu me béniras d’avoir été ce que je suis.

– Mon mari ne reviendra pas en arrière…

– Et toi, tu iras de l’avant. En tenant par la main ton enfant, tu marcheras sur le chemin de la Justice, sans haine, sans vengeance, mais aussi sans attente inutile et sans regret pour ce qui est perdu.

– Tu sais donc que je l’ai perdu !

– Je le sais, mais ce n’est pas toi qui l’as perdu, c’est lui qui t’a perdue. Il ne te méritait pas. Maintenant, écoute… C’est dur. Oui. Tu m’as apporté des roses et des sourires innocents pour me consoler… Moi… Je ne puis que te préparer à porter la couronne d’épines des épouses abandonnées… Mais réfléchis : si le temps pouvait revenir en arrière et te ramener à ce matin où Fausta était mourante, et si ton cœur était contraint de choisir entre ta fille et ton mari, devant nécessairement perdre l’un des deux, que choisirais-tu ? »

La femme réfléchit, pâle mais courageuse malgré sa souffrance après les quelques larmes qu’elle a versées au début du dialogue… Puis elle se penche sur sa fille, qui est assise sur le pavé et s’amuse à mettre de petites fleurs blanches tout autour des pieds de Jésus. Elle la prend, l’embrasse et s’écrie :

« C’est elle que je choisirais, car à elle je peux donner mon cœur même et la faire grandir comme j’ai appris que l’on doit vivre. Mon enfant ! Et être unies aussi au-delà de la vie. Je serai toujours sa mère, et elle toujours ma fille ! »

Et elle la couvre de baisers tandis que la petite se serre à son cou, tout amour et sourires. » (Valtorta, 531.10-15)

Réconcilier un mari luxurieux avec sa femme

Un membre du Sanhédrin nommé Jean : « – Joseph [d’Arimathie ; également membre du Sanhédrin], sache que ma maison est un enfer. D’ailleurs, bientôt ce n’en sera plus une, tant elle sera… dévastée, dispersée, détruite, finie.

– Quoi ? Que dis-tu ? Tu divagues ?

– Non, je ne délire pas. Ma femme veut s’en aller… Cela t’étonne ?

– … Oui… parce que… je l’ai toujours connue bonne et… votre famille me paraissait exemplaire… toi, tu es toute bonté… elle, toute vertu… »

Jean s’assied, la tête entre les mains…

Joseph poursuit :

« Maintenant… cette… cette décision… Moi… Voilà… je ne puis croire qu’Anne ait fauté… ou que tu aies fauté, toi… Mais je le crois encore moins d’elle… qui ne connaît que sa maison, ses enfants… Non !… De sa part, il ne peut y avoir eu péché !…

– En es-tu sûr ? Vraiment sûr ?

– Mon pauvre ami ! Je n’ai pas l’œil de Dieu, mais pour autant que je puisse en juger, c’est ainsi que je vois les choses…

– Tu ne penses pas qu’Anne soit… infidèle ?

– Anne ? Mais, mon ami ! Le soleil d’été t’a fait perdre la tête ? Infidèle avec qui ? Elle ne sort jamais de chez elle, elle préfère la campagne à la ville. Elle travaille comme la première des servantes, elle est humble, réservée, travailleuse, affectueuse pour toi, pour les enfants. Une femme légère n’aime pas cela. Tu peux en être sûr. Oh, Jean, mais sur quoi fondes-tu tes soupçons ? Depuis quand ?

– Depuis toujours.

– Depuis toujours ? Mais alors, c’est une maladie !…

– Oui. Et… Joseph, moi j’ai beaucoup de torts. Mais je ne veux pas te les avouer à toi seul. Avant-hier, des disciples et des pauvres sont passés chez moi. Ils disaient que le Rabbi venait chez toi. Et hier… hier, ce fut une journée de grande tempête pour ma maison… si bien qu’Anne a pris la décision que j’ai dite… Pendant la nuit — et quelle nuit ! —, j’ai beaucoup réfléchi… Et j’ai conclu que lui seul, le Rabbi parfait…

– Divin, Jean, divin !

– Comme tu voudras… Que lui seul peut me guérir et réparer… reconstruire ma maison, me rendre mon Anne… mes enfants… tout… »

L’homme pleure et, au milieu de ses larmes, il continue :

« Car lui seul voit et dit la vérité… Et je croirai en lui… Joseph, mon ami, laisse-moi rester ici à l’attendre…

– Le Maître est ici. Il va partir après le crépuscule. Je vais te le chercher. »

Et Joseph sort.

Après quelques minutes d’attente, le rideau s’écarte de nouveau pour laisser passer Jésus… Jean se lève, puis s’incline en une salutation respectueuse.

« Paix à toi, Jean. Pour quelle raison veux-tu me voir ?

– Pour que tu m’aides à voir… et pour que tu me sauves. Je suis très malheureux. J’ai péché contre Dieu et contre ma chair jumelle. Et de péché en péché, j’en suis venu à violer la loi du sabbat. Absous-moi, Maître.

– La loi du sabbat ! Cette grande et sainte loi ! Loin de moi la pensée de la juger de peu d’importance et périmée. Mais pourquoi la places-tu avant le premier des commandements ? Eh quoi ! Tu demandes l’absolution pour avoir violé le sabbat, et pas pour avoir manqué à l’amour et avoir torturé une innocente, pour avoir amené au désespoir et au seuil du péché l’âme de ton épouse ? Mais c’est de cela que tu devais te tourmenter plus que de toute autre chose : de la calomnie que tu as commise à son égard…

– Seigneur, je n’en ai parlé qu’à Joseph, il y a un instant, avec personne d’autre, sois-en sûr. Je dissimulais tellement bien ma douleur que Joseph, mon bon ami, ne s’est aperçu de rien et qu’il en a été surpris. Maintenant, il t’en a parlé, mais pour me venir en aide. Le juste Joseph n’en soufflera mot à personne.

– Il ne m’a rien dit, sinon que tu voulais me voir.

– Oh ! dans ce cas, comment es-tu au courant ?

– Comment je le sais ? Comme Dieu connaît les secrets des cœurs. Veux-tu que je te dise l’état du tien ?… »

Joseph est sur le point de se retirer discrètement, mais Jean lui-même l’arrête :

« Reste ! Tu es pour moi un ami ! Tu peux m’aider auprès du Rabbi, toi qui es le paranymphe de mon mariage !… »

Joseph revient sur ses pas.

« Veux-tu que je te le dise ? Veux-tu que je t’aide à te connaître toi-même ? N’aie pas peur, je n’ai pas la main cruelle ! Je sais découvrir les blessures, mais je ne les fais pas saigner pour les soigner. Je sais comprendre et être indulgent. Et je sais soigner et guérir : il suffit de le vouloir pour l’être. Toi, tu as cette volonté, c’est pourquoi tu m’as cherché. Assieds-toi ici, à côté de moi, entre Joseph et moi. Il a été le paranymphe de tes noces terrestres, et je voudrais être, moi, le paranymphe de tes noces spirituelles… Oui, je le veux !… Et maintenant, écoute-moi bien, et réponds avec franchise à tout. Que penses-tu que soit l’acte de Dieu de la création de l’homme et de la femme pour qu’ils soient unis ? Un acte bon ou mauvais ?

– Bon, Seigneur, comme tout ce que fait Dieu.

– Tu as bien répondu. Maintenant, dis-moi : si cet acte était bon, quelles devaient être ses conséquences ?

– Bonnes pareillement, Seigneur. Et elles le furent, bien que Satan soit entré pour les troubler, car Adam a toujours eu le réconfort d’Eve, et Eve celui d’Adam. Ce fut encore plus sensible lorsque, seuls, exilés sur la terre, ils furent le soutien l’un de l’autre. Et les conséquences matérielles furent bonnes, elles aussi : les enfants par lesquels se propagea l’homme, et à travers lesquels brillèrent la puissance et la bonté de Dieu.

– Pourquoi ? Quelle puissance et quelle bonté ?

– Mais… celles qui s’exercent en faveur des hommes. Si nous regardons en arrière… oui… il y a de justes punitions mais il y a, en plus grand nombre, les bontés… et c’est une bonté infinie que l’alliance conclue avec Abraham, répétée à Jacob et, le temps passant, jusqu’aujourd’hui, et cela par des bouches qui ne connaissaient pas le mensonge : les prophètes… jusqu’à Jean…

– Et par celle du Rabbi, Jean, interrompt Joseph.

– Celle-là n’est pas une bouche de prophète… Ce n’est pas une bouche de Maître… C’est… davantage. »

Jésus a un sourire à peine esquissé devant la… profession de foi encore implicite du membre du Sanhédrin, qui n’arrive pas à dire : “C’est une bouche divine”, mais qui déjà le pense.

« Donc Dieu a bien fait d’unir l’homme et la femme. C’est dit. Mais comment veut-il qu’ils soient ? demande Jésus.

– Une seule chair.

– C’est bien. Or la chair peut-elle se haïr elle-même ?

– Non.

– Un membre peut-il haïr l’autre membre ?

– Non.

– Un membre peut-il se séparer de l’autre membre ?

– Non. Une gangrène seule, ou une lèpre, ou un malheur peuvent couper un membre du reste du corps.

– Très bien. Par conséquent, seul quelque chose de douloureux ou de mauvais peut séparer ce qui, de par la volonté de Dieu, n’est qu’un ?

– C’est cela, Maître.

– Puisque tu en as la conviction, pourquoi n’aimes-tu pas ta chair, pourquoi la détestes-tu au point de susciter une gangrène entre les deux membres, à cause de laquelle le membre blessé, le membre le plus faible, se sépare et te laisse seul ? »

Jean baisse la tête silencieusement en tordant les franges de son vêtement. Jésus reprend :

« Je vais t’en donner la raison. C’est que Satan, perturbateur comme toujours, s’est immiscé entre ton épouse et toi. Ou plutôt : il est entré en toi avec un amour désordonné pour elle. Quand l’amour est désordonné, il devient de la haine, Jean. Satan a travaillé ta sensualité de mâle pour arriver à te faire pécher. C’est par là qu’a commencé ta faute : par un désordre qui en a produit d’autres, de plus en plus fréquents et graves : tu n’as pas vu en ta femme uniquement ta bonne compagne et la mère de tes enfants, mais aussi un objet de plaisir, et cela a rendu tes pupilles semblables à celles du taureau qui voit tout de manière altérée. Tu as considéré comme toi, tu considérais. Voilà le regard que tu as porté sur ton épouse. Jouet pour ta volupté, tu l’as jugée telle aussi pour les autres, d’où ta jalousie fiévreuse, ta peur sans raison, ta tyrannie coupable qui a fait d’elle une femme apeurée, prisonnière, torturée, calomniée. Et qu’importe si tu ne lui donnes pas des coups de bâton, si tu ne lui fais pas des reproches publics. Mais ton soupçon est un bâton, ton doute une diffamation ! Tu la calomnies en pensant qu’elle est capable d’arriver à te trahir. Qu’importe si tu la traites comme son rang te l’impose ? Mais elle est pour toi pire qu’une esclave dans l’intimité de la maison, à cause de ta luxure bestiale qui l’avilit plus que tout, et qu’elle a toujours supportée en silence et docilement, dans l’espoir de te convaincre, de te calmer, de te rendre bon. Or cela n’a servi qu’à t’exaspérer de plus en plus, jusqu’à faire de ta demeure un enfer où rugissent les démons de la sensualité et de la jalousie. La jalousie ! Mais que veux-tu qu’il y ait de plus calomnieux pour une femme ? Et qu’est-ce qui indique plus clairement l’état réel d’un cœur ? Crois bien que, là où elle se niche, si sotte, si déraisonnable, si dénuée de fondements, si outrageante, si obstinée, non, il n’existe pas d’amour du prochain ni de Dieu, mais seulement de l’égoïsme. C’est de cela, pas d’une fin de sabbat violée, que tu dois te tourmenter ! Pour que l’on te pardonne, il te faut remédier à la dévastation que tu as provoquée…

– Mais Anne veut s’en aller, désormais… Viens la persuader, toi… Toi seul, en l’entendant parler, tu peux juger si elle est réellement innocente et…

– Jean ! Tu veux guérir et tu refuses de croire mes paroles ?

– Tu as raison, Seigneur. Change mon cœur. C’est vrai : je n’ai pas de motif d’un soupçon fondé. Mais je l’aime tant… sensuellement, c’est vrai… Tu as bien vu… et tout est ténèbres en moi…

– Entre dans la lumière, sors de cette atroce fièvre ardente des sens. Cela te sera difficile, au début… Mais il te coûterait bien davantage de perdre une bonne épouse et de gagner l’enfer pour payer ton péché de manque d’amour, de calomnie et d’adultère, et le sien, car je te rappelle que celui qui pousse une femme au divorce se met et la met sur le chemin de l’adultère. Si tu sais résister pendant une lune au moins à ton démon, moi, je te promets que ton cauchemar sera fini. Me le promets-tu ?

– Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Je voudrais… mais c’est un feu… Éteins-le en moi, toi qui es puissant !… »

Le membre du Sanhédrin s’est laissé glisser à genoux devant Jésus et il pleure, la tête dans ses mains qu’il appuie au sol.

« Je vais te l’apaiser, te le circonscrire. Je vais mettre un frein et des limites à ce démon. Mais tu as beaucoup péché, Jean, et tu dois travailler par toi-même à te relever. Ceux que j’ai convertis sont venus à moi avec une volonté entière de devenir nouveaux, libres… Ils avaient déjà opéré, par leurs seules forces, le commencement de leur rédemption. Ainsi en était-il de Matthieu, de Marie, sœur de Lazare, et d’autres encore. Tu es venu ici seulement pour savoir si elle était coupable et pour que je t’aide à ne pas perdre la source où s’abreuvait ton plaisir. Je circonscrirai le pouvoir de ton démon, non pendant une lune mais pendant trois lunes. Pendant ce temps, médite et élève-toi. Propose-toi de commencer une nouvelle vie d’époux, une vie d’homme doté d’une âme, et non la vie de brute que tu as menée jusqu’à présent. Et fortifie-toi par la prière et la méditation, par la paix que je te donne pour trois mois, sache lutter, conquérir la vie éternelle, et retrouver l’amour et la paix de ton épouse et de ta maison. Va !

– Mais que vais-je dire à Anne ? Peut-être vais-je la trouver déjà prête à partir… Quelles paroles après tant d’années… d’offenses, pour la persuader que je l’aime et que je ne veux pas la perdre ? Viens, toi…

– Je ne puis. Mais c’est si simple… Sois humble. Prends-la à part et avoue ton tourment. Dis-lui que tu es venu me voir parce que tu veux que Dieu t’absolve. Et demande-lui de te pardonner, car le pardon de Dieu te sera concédé uniquement si elle le demande pour toi et te l’accorde en premier… Ah, malheureux ! Quel bien, quelle paix tu as perdus avec ta fièvre ! Quel mal crée l’indiscipline des sens, le désordre dans les affections ! Allons, lève-toi, et repars serein. Ne comprends-tu donc pas que, parce qu’elle est bonne et fidèle, elle est plus déchirée que toi à l’idée de te quitter, et qu’elle n’attend qu’un mot de toi pour te dire : “Tout est pardonné” ? Allons, va. Le crépuscule est tombé à présent. Tu ne commets donc pas de péché en rentrant chez toi… Et comme tu en as fait un pour venir à ton Sauveur, ton Sauveur t’en absout. Va en paix, et ne pèche plus. » (Valtorta, 409.2-6)

Pierre interroge Jésus après la délivrance d’un très grand possédé :
« Pourquoi, Maître, l’esprit immonde a-t-il fait tant de résistance ?
– Parce que c’était un esprit complet.
– Qu’est-ce que cela veut dire ?
– Écoutez-moi. Il en est qui se donnent à satan en ouvrant une porte à un vice principal. Il en est qui se donnent deux, trois, sept fois. Quand quelqu’un ouvre son esprit aux sept vices, alors il entre en lui un esprit complet. C’est Satan qui entre, le prince noir.
– Comment cet homme, jeune encore, pouvait-il être pris par satan ?
– Mes amis ! Savez-vous par quelle voie vient satan ? Il y a trois chemins qu’il emprunte généralement, et l’un d’eux ne fait jamais défaut. Il s’agit de la volupté, de l’argent, et de l’orgueil de l’esprit. La volupté, elle, est toujours présente. Pilote des autres concupiscences, elle passe en semant son poison, et suscite toute une floraison de fleurs sataniques. C’est pour cela que je vous dis : “Soyez maîtres de votre chair”. Que cette maîtrise marque le début de toute autre, comme cet esclavage est le premier de tout autre. L’esclave de la luxure devient voleur et prévaricateur, cruel, homicide, pour servir sa maîtresse. La soif de puissance est elle-même apparentée à la chair. Vous n’en avez pas l’impression ? C’est ainsi. Méditez, et vous verrez si je me trompe. C’est par la chair que satan est entré dans l’homme et, heureux s’il le peut faire, c’est par la chair qu’il y rentre, lui, qui est un et septuple, avec la prolifération de ses légions de démons inférieurs. » (Valtorta, 420.9)

Empêcher un mari de divorcer par la prière de ses beaux-parents

« – Rabbi, nous avions une fille… nous l’avons, pour le moment, nous l’avons encore… Et nous l’avons mariée honorablement à un jeune homme, qu’un ami commun nous… garantissait devoir être un bon mari. Ils sont mariés depuis six ans et ils ont eu deux enfants de leur mariage. Deux… car après l’amour a cessé… au point que maintenant… l’époux veut le divorce. Notre fille pleure et se consume, et c’est pour cela que nous t’avons dit que nous l’avions encore : car d’ici peu, elle mourra de chagrin. Nous avons tout tenté pour convaincre l’homme, et nous avons tant prié le Très-Haut… Mais aucun des deux ne nous a écoutés… Nous sommes venus ici en pèlerinage pour cela, et nous y sommes restés toute une lune. Tous les jours au Temple, moi à ma place, elle à la sienne… Ce matin, un serviteur de ma fille est venu nous apprendre que l’époux s’est rendu à Césarée pour lui envoyer de là le libelle de divorce. Voilà la réponse à nos prières…
– Ne parle pas ainsi, Jacques » supplie sa femme à voix basse, avant de poursuivre : « Le Rabbi nous maudira comme blasphémateurs… et Dieu nous punira. C’est notre peine, elle vient de Dieu… Et s’il nous a frappés, c’est signe que nous l’avons mérité, achève-t-elle dans un sanglot.
– Non, femme. Moi, je ne vous maudis pas, et Dieu ne vous punira pas. Je vous le déclare, ce n’est pas Dieu qui est la source de cette souffrance, mais l’homme. Dieu la permet pour vous éprouver et pour éprouver le mari de votre fille. Ne perdez pas la foi, et le Seigneur vous exaucera.
– C’est trop tard. Désormais notre fille est répudiée et déshonorée, et elle va mourir… dit l’homme.
– Il n’est jamais trop tard pour le Très-Haut. En un instant et en raison de la persévérance d’une prière, il peut changer le cours des événements. De la coupe aux lèvres, il y a encore du temps pour que la mort insinue son poignard et pour empêcher de boire celui qui approchait la coupe de ses lèvres, et cela par l’intervention de Dieu. Je vous le dis. Retournez aux places où vous priez, et persévérez aujourd’hui, demain et après-demain encore : si vous savez avoir foi, vous verrez le miracle.
– Rabbi, tu veux nous réconforter… mais en ce moment… Ce n’est plus possible, et tu le sais, d’annuler le libelle une fois qu’il a été remis à la femme répudiée, insiste l’homme.
– Aie foi, te dis-je. Il est vrai qu’on ne peut l’annuler. Mais sais-tu si ta fille l’a reçu ?
– De Dora à Césarée, le chemin n’est pas bien long. Pendant que le serviteur arrivait ici, Jacob est certainement revenu à la maison et il a chassé Marie.
– Le trajet n’est pas long, mais es-tu certain qu’il l’ait accompli ? Une volonté supérieure à celle de l’homme ne peut-elle avoir arrêté un homme si Josué, avec l’aide de Dieu, a arrêté le soleil ? Votre prière persévérante et confiante, faite dans une bonne intention, n’est-elle pas un désir saint opposé à la volonté mauvaise de l’homme ? Et, puisque vous demandez quelque chose de bon à votre Père, ne vous aidera-t-il pas pour arrêter la marche d’un fou ? Ne vous aura-t-il pas déjà aidés ? Et même si l’homme s’obstinait encore à avancer, le pourrait-il, si vous vous obstinez à demander au Père une chose juste ? Je vous le dis : allez et priez aujourd’hui, demain et après-demain, et vous verrez le miracle.
– Oh ! allons-y, Jacques ! Le Rabbi sait. S’il dit de prier, c’est signe qu’il sait que la chose est juste. Aie foi, mon époux. Je sens une grande paix, une forte espérance qui se lève là où j’éprouvais tant de douleur. Que Dieu te récompense, Rabbi, toi qui es bon, et qu’il t’écoute. Prie pour nous, toi aussi. Viens, Jacques, viens. »
Elle réussit à convaincre son mari, qui la suit après avoir adressé à Jésus la salutation habituelle des Hébreux : « Que la paix soit avec toi », à laquelle Jésus répond par la même formule.
« Pourquoi ne leur as-tu pas révélé qui tu es ? Ils auraient prié avec plus de paix » disent les apôtres.
Et Philippe ajoute :
« Je vais le leur dire. »
Mais Jésus le retient :
« Je ne veux pas. Ils auraient en effet prié avec paix, mais avec moins de valeur, avec moins de mérite. Ainsi, leur foi est parfaite et sera récompensée.
– Réellement ?
– Voulez-vous que je mente en trompant deux malheureux ? » » (Valtorta, 505.4)

Accueillir les épreuves avec courage comme si c’était le Très-Haut qui nous le présentait

Jésus, peu de temps avant sa Passion, parle de Saint Joseph : « Sois juste. Juste comme celui qui fut mon tuteur pendant tant d’années, et qui fut capable de se renouveler complètement pour servir le Seigneur son Dieu. S’il était présent parmi nous, comme il vous enseignerait à savoir servir Dieu parfaitement, à être justes, justes, justes ! Mais il est bon qu’il soit déjà dans le sein d’Abraham… Pour ne pas voir l’injustice d’Israël. Quel saint serviteur de Dieu !… Lui qui était un nouvel Abraham, c’est le cœur transpercé, mais avec une volonté parfaite que, loin de me conseiller la lâcheté, il m’aurait dit la parole dont il avait l’habitude de se servir quand quelque chose de pénible pesait sur nous : “Élevons notre esprit. Nous rencontrerons le regard de Dieu, et nous oublierons que ce sont les hommes qui nous font souffrir ; et faisons tout ce qui est pénible comme si c’était le Très-Haut qui nous le présentait. De cette façon, nous sanctifierons nos plus petits faits et gestes, et Dieu nous aimera.” C’est ainsi qu’il m’aurait encouragé à subir les plus grandes douleurs… Il nous aurait réconfortés… Oh ! ma Mère !… » (Valtorta, 560.11)

Unis sur la terre, temporairement. Réunis au Ciel, éternellement.

Face à la mort d’un proche

Jésus à une jeune veuve dont l’époux était croyant : « Par conséquent rassure-toi, femme : ton mari n’est pas mort, mais il vit. Il n’est pas perdu pour toi, mais uniquement séparé de toi pour quelque temps. Maintenant, comme une épouse qui n’est pas encore entrée dans la maison de l’époux, tu dois te préparer aux vraies noces immortelles avec celui que tu pleures. Ah ! heureuses noces de deux âmes qui se sont sanctifiées et qui se réunissent de nouveau pour l’éternité, là où il n’y a plus de séparation, ni de crainte de désaffection, ni de peine, là où les esprits jubileront dans l’amour de Dieu et dans l’amour réciproque ! La mort, pour les justes, c’est la vraie vie, car rien ne peut menacer la vitalité de l’âme, c’est-à-dire sa permanence dans la justice. Ne pleure pas et ne regrette pas ce qui est caduc, Sira. Élève ton esprit, et vois avec justice et vérité. Dieu t’a aimée en sauvant ton conjoint du danger que les œuvres du monde ruinent sa foi en moi. » (Valtorta, 534.3)

Un marchand parle avec Jésus : « Tu disais qu’on se retrouverait au Ciel… J’ai compris qu’on s’y aimerait différemment mais également. Par exemple, nous n’aurons plus les soucis de maintenant et pourtant nous serons tous pour un et un pour tous, comme si nous formions une seule famille. Je m’exprime mal ?
– Non, au contraire ! Nous formerons une seule famille même avec les vivants. Les âmes ne sont pas séparées par la mort. Je parle des justes. Ils forment une seule grande famille. Imagine un grand temple où il y a des gens qui adorent et prient et d’autres qui se fatiguent. Les premiers prient aussi pour ceux qui se fa­tiguent, les seconds travaillent pour ceux qui prient. Il en est ainsi des âmes. Nous nous fatiguons sur terre ; eux nous sou­tiennent par leurs prières. Mais nous devons offrir nos souffrances pour leur donner la paix. C’est une chaîne sans fin. C’est l’Amour qui lie ceux qui ont été avec ceux qui sont. Et ceux qui sont doivent être bons pour pouvoir retrouver ceux qui ont été et qui désirent nous retrouver. » (Valtorta, 289.4)

Même les justes païens se retrouveront au Ciel :

Jésus : « Il y a faute quand, en connaissant le vrai, on persiste dans l’erreur. Pas quand on est convaincu d’être dans la vérité et qu’aucune voix n’est venue dire : “Ce que je vous apporte est la vérité. Abandonnez vos chimères pour cette vérité et vous obtiendrez le Ciel.” Dieu est juste. Veux-tu qu’il ne récompense pas la vertu si elle s’est formée toute seule au milieu de la corruption d’un monde païen ? Donne-toi la paix, ma fille. […] Le péché originel est commun à tous, israélites ou non. Ce n’est pas une particularité des païens. Le culte païen sera cou­pable à partir du moment où la Loi du Christ sera diffusée dans le monde. La vertu sera toujours vertu aux yeux de Dieu. Et par mon union avec le Père je dis – et je dis en son nom, en traduisant par des paroles sa pensée très sainte–, que les voies du pouvoir miséricordieux de Dieu sont nombreuses et tendent toutes à réjouir les vertueux. J’ajoute que les barrières d’une âme à une autre âme seront levées et que la paix existera pour ceux qui méritent la paix. Mais non seulement cela : je dis qu’à l’avenir ceux qui, convaincus d’être dans la vérité, suivront la religion de leurs pères avec justice et sainteté, ne seront pas mal vus par Dieu ni punis par lui. C’est la malice, la mauvaise volonté, le refus délibéré de la vérité connue, et surtout la volonté d’attaquer la vérité révélée et de la combattre, c’est la vie vicieuse, qui sépareront réellement les âmes des justes de celles des pécheurs, pour toujours. Relève ton esprit abattu, Syntica. Cette mélancolie est un assaut infernal, qui vient de la colère que Satan éprouve contre toi, qui es une proie pour toujours perdue pour lui. L’Hadès n’existe pas. Il y a mon Paradis. Il n’est pas cause de douleur, mais de joie. Rien de ce qui vient de la vérité ne doit être cause d’abattement ou de doute, mais au contraire une force pour croire toujours davantage et avec une joyeuse sécurité. Mais toi, dis-moi toujours tes raisons. Je veux en toi une lumière tran­quille et stable comme celle du soleil. » (Valtorta, 289.6)

Tout est lié

Jésus : « L’amour pour nos frères ne se borne pas à des solutions humaines limitées, mais il s’élève bien plus haut. Quand il est parfait, il touche le trône de Dieu et s’unit à son infinie charité et bonté. La communion des saints est précisément cette continuelle action, de même que Dieu agit continuellement et de toutes les façons pour venir en aide aux frères, que ce soit pour leurs besoins matériels ou spirituels, ou les deux à la fois comme c’est le cas pour Marziam qui, en obtenant [par son sacrifice qui choisit de se priver de fouaces au miel pendant un mois] la guérison de Rachel, la soulage de la maladie et en même temps apaise l’âme abattue de la vieille Jeanne, et allume, dans le cœur de tous les membres de cette famille, une confiance toujours plus grande dans le Seigneur. Une simple cuillerée de miel que l’on sacrifie, peut servir à ramener paix et espoir à un affligé, comme la fouace ou une autre nourriture, dont on s’est privé dans un but d’amour, peut obtenir un pain, miraculeusement offert, à un affamé éloigné et qui restera toujours un inconnu pour nous. De même, une parole de colère, même de juste colère, retenue par esprit de sacrifice, peut empêcher un crime lointain, comme de résister au désir de cueillir un fruit, par amour, peut servir à donner une pensée de regret à un voleur et ainsi empêcher un vol. Rien ne se perd dans l’économie sainte de l’amour universel : pas plus l’héroïque sacrifice d’un enfant devant un plat de fouaces que l’holocauste d’un martyr. Je vous dis même que l’holocauste d’un martyr a souvent pour origine l’éducation héroïque qui lui a été donnée dès l’enfance pour l’amour de Dieu et du prochain. » (Valtorta, 311.4)

La cours céleste : la famille intégrale

Jésus : « Bienheureux ceux qui sont sincères et ont une volonté tenace. Vous êtes bénis. Vous êtes pour moi plus que des parents : vous m’êtes des fils et des frères non selon le sang qui est mortel, mais selon la volonté de Dieu et la volonté de votre âme. Je vous assure qu’il n’y a pas de parenté plus étroite que celle des personnes qui font la volonté de mon Père ; or vous la faites, parce que vous cherchez le bien. » (Valtorta, 54.8)

Bénédictions finales

Jésus : « Si je devais parler jusqu’à épuiser ce sujet, le jour et la nuit n’y suffiraient pas. J’abrège donc par amour pour vous. Pour le reste, que l’Esprit éternel vous le dise. Moi, je jette la semence et puis je m’en vais. Mais chez les bons, la semence fera pousser des racines et produira un épi. Allez. Que la paix soit avec vous. » (Valtorta, 122.12)

Jésus : « Qu’une paix perpétuelle règne dans cette maison où l’on aime Dieu et sa Loi, où l’on respecte le mariage et où l’on élève saintement les enfants, où l’on aime son prochain et où l’on recherche la vérité. Adieu. » (Valtorta, 335.5)

Ressources pour les familles

Lectures de référence

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