Enseignements de Jésus sur le discernement des phénomènes surnaturels

Cet enseignement fut adressé le lundi 21 janvier 1946 par Jésus Christ au père Romualdo Maria Migliorini (1884-1953), premier confesseur de Maria Valtorta (1897-1961) après son entrée comme tertiaire chez les Servites de Marie :

Jésus Christ : “[…] Tu ne dois pas mesurer tout ce qui est surnaturel de la même manière. Le surnaturel comprend tout ce qui sort du monde naturel, n’est-ce pas ? Mais il existe deux courants, deux fleuves dans le surnaturel, dans l’extranaturel : celui qui vient de Dieu, et celui qui vient de l’Ennemi de Dieu.

Pris extérieurement et superficiellement, les phénomènes sont à peu près identiques, car Satan sait contrefaire Dieu avec la perfection du mal. Mais les miens se reconnaissent à certains signes : le premier est la paix profonde, l’ordre qui accompagnent ces phénomènes et qui se communiquent aux personnes présentes; un autre consiste en l’accroissement des facultés naturelles d’intelligence et de mémoire, car le surnaturel céleste est toujours grâce; or la grâce augmente aussi les facultés naturelles de l’homme pour que l’on se souvienne avec exactitude de ses manifestations.

Les phénomènes qui ne sont pas miens, en revanche, comprennent toujours l’effusion d’un je-ne-sais-quoi qui trouble ou diminue le sérieux surnaturel habituel en suscitant de la curiosité ou cet intérêt amusé et vide dont vous faites preuve quand vous allez à une représentation au théâtre, à un spectacle de jongleurs ou à d’autres semblables. Les phénomènes qui ne proviennent pas de moi comprennent toujours du désordre. De plus, après le crépitement des fusées aveuglantes, de la fumée et de la brume enlèvent sa pureté à la lumière préexistante, si bien que vous avez beau avoir vu et entendu, vous ne vous souvenez plus de rien avec exactitude et vous tombez dans les contradictions sans même l’avoir voulu. Satan, de sa main griffue, embrouille, embrouille pour tourner en dérision et épuiser.

Enfin, le sujet lui-même est un signe très sûr. À mon action dans un être correspond toujours l’action de l’être. Je m’explique.

Lorsque j’instruis, tout se métamorphose chez la personne instruite. Il naît en elle une bonne volonté, un empressement à m’obéir, qui ne comprend pas de lentes phases d’élévation comme cela se voit dans la volonté habituelle de se sanctifier, mais des progrès rapides — mais durables — par lesquels l’âme s’élève et transforme ce qui existait précédemment en ce que je désire. Ces âmes sont prises de “bonne volonté”. Cette dernière y broie et détruit tout ce qui appartient au passé, tout ce qui formait le “moi″ antérieur, et les recompose sous une nouvelle forme à mon modèle. Elles sont les artisans inlassables de leur être immortel. Elles voient qu’elles changent en mieux. Mais elles ne sont jamais satisfaites du niveau de bien qu’elles ont atteint et travaillent à acquérir une plus grande perfection. Et cela, non par orgueil personnel, mais par amour pour moi.

À l’opposé, chez les âmes qui sont de fausses contemplatives, de faux instruments, cette inlassable métamorphose manque. En élèves de Satan à cette occasion, elles se repaissent de ce qu’elles ont, elles s’en délectent. Parfois, elles ont réellement reçu, au commencement, un don de ma part. Elles se bercent dans l’orgueil d’être “quelqu’un”. Ce sentiment grandit de jour en jour, comme un animal trop nourri. En fait, il se nourrit excessivement de l’orgueil que Satan déverse silencieusement mais en abondance autour d’eux. Ce sentiment d’être “quelqu’un” grossit jusqu’à en devenir monstrueux. Oui, monstrueux. C’est un monstre parce qu’il perd son aspect primitif, le mien, pour prendre celui de Satan. Ces gens se créent une auréole de fausses lumières, ils mettent à profit leur célébrité plus ou moins relative pour s’en couronner. Ils s’admirent, ils se disent : “Je suis comme il faut. Me voilà déjà arrivé !” C’est ainsi qu’ils s’aveuglent, au point de ne plus savoir ce qu’ils sont, c’est ainsi qu’ils se rendent sourds, au point de ne plus distinguer les voix qui parlent en eux. La mienne est pourtant si différente de celle de Satan ! Mais ils ne l’entendent plus. Et tandis que je me retire, Satan leur offre ce qu’ils veulent : des vanités. Et ils s’en parent…

Qu’est-ce que Dieu peut faire à ces gens qui veulent le mal et préfèrent les vêtements aux reflets irisés, les illuminations, les applaudissements, à la croix, à la nudité, aux épines, au secret, au travail assidu sur soi-même et autour de soi dans le Bien, pour son propre bien et celui des autres ? Qu’est-ce que Dieu doit faire vis-à-vis de ces histrions de la sainteté pris, tous autant qu’ils sont, par les fables et les mensonges ? Dieu se retire. Il les abandonne au père du mensonge et des ténèbres. Quant à eux, ils se délectent des dons que Satan leur accorde en récompense de leur comportement. Comme ils voient qu’ils parviennent à des choses qui dépassent le naturel, ils se proclament “saints”. Ils ignorent qu’elles sont le produit de leur orgueil nourri par Satan. Et ils ne s’améliorent pas, tu sais ? Ils ne s’améliorent pas. Même si, en apparence, ils ne régressent pas, il est visible même aux plus superficiels qu’ils ne font pas de progrès.

Romualdo, fais attention à l’éclat multicolore qui se dissout en brouillard ! Moi, je laisse toujours les choses concrètes, bien ordonnées, claires, dans la lumière. Attention aux faux saints qui sont plus pernicieux pour mon triomphe que tous les pécheurs notoires. Le surnaturel saint existe. Je le suscite. Il faut l’accepter et y croire. Mais il ne faut pas accepter au premier coup d’œil n’importe quel petit vase qui porte l’inscription “Huile de sagesse divine″, ou n’importe quel livre fermé sur lequel il est écrit : “Dieu est ici”. Assure-toi que le premier n’exhale pas une puanteur infernale et que le second ne contient pas des formules hérétiques. Observez également l’extérieur du vase et du livre, où et comment ces gens aiment à se tenir. Observez, pour abandonner le langage figuré, si cette personne est humble d’accès, si elle agit saintement, au plus haut degré. Si vous voyez que son évolution vers le bien est lente ou est même tout à fait absente, ouvrez les yeux. Ouvrez-les deux fois plus si vous remarquez en cette âme le plaisir d’être connue. Et ouvrez-les trois fois, soixante-dix fois plus, si vous la sentez orgueilleuse et installée dans le mensonge.

Que la paix soit avec toi, Romualdo Maria. Que la paix soit avec toi, Maria.”

(Valtorta, Les Cahiers, 21 janvier 1946)

Se soumettre à la vérité déposée depuis des siècles dans l’Église (critère 1) :

Jésus : “Ne vous dites pas et ne vous croyez pas plus intelligents que les humbles, qui se soumettent à la vérité déposée depuis des siècles dans mon Église, seulement parce que vous êtes des orgueilleux qui cherchez dans la désobéissance des permissions pour vos instincts illicites. Rentrez et demeurez dans la discipline, plusieurs fois séculaire. De Moïse au Christ, du Christ à vous, de vous au dernier jour, il n’y a que celle-là, et pas d’autre.” (Valtorta, 503.11)

Ne pas vouloir susciter les manifestations “médiumniques” (critère 4) :

Jésus : “Dieu vient toujours de lui-même. […] Oui, parfois Dieu vous rappelle par des manifestations que vous appelez “médiumniques”, qui révèlent en réalité la pitié d’un Amour qui veut vous sauver. Mais vous, vous ne devez pas vouloir les susciter. Celles que vous suscitez ne sont jamais sincères, ne sont jamais utiles, elles n’amènent jamais le bien. Ne vous rendez pas esclaves de ce qui vous détruit.” (Valtorta, 503.11)

Ne pas détourner les charismes de Dieu pour son intérêt personnel (critère 5) :

Jésus : “comme il vous est donné gratuitement, donnez-le gratuitement aux autres, à ceux qui en ont besoin. Malheur à vous si vous rabaissez le don de Dieu en le faisant servir à remplir votre bourse. Ce n’est pas votre puissance, c’est la puissance de Dieu. Servez-vous-en, mais n’en faites pas votre propriété en prétendant : “Elle m’appartient”. Comme elle vous est donnée, elle peut vous être retirée.” (Valtorta, 265.4)