Dans les évangiles canoniques
Certains se sont demandés si les paroles de Jésus retranscrites au chapitre 11 de l’évangile selon Saint Matthieu ne faisaient pas allusion à la réincarnation. Voici ce qu’il dit :
Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean. Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! […] » (Mt 11, 7-15)
→ Vous pouvez lire ce passage dans son contexte grâce aux retranscriptions de Maria Valtorta.
Jésus : « Maintenant, c’est la Parole de Dieu qui parle et elle ne cache pas un iota de ce qu’il faut savoir pour mener cette conquête à bien. Si vous croyez en moi, vous devez donc voir en Jean cet Élie qui doit revenir. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende ! » (Maria Valtorta, vision 266.12)
Toutefois, Jean-Baptiste répond lui-même par la négative à l’hypothèse de la réincarnation dans le premier chapitre de l’évangile selon Saint Jean :
Voici le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. » Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. » (Jn 1, 19-21)
En effet, dans le premier chapitre de l’évangile selon Saint Luc (Lc 1, 17), l’ange explique à Zacharie (l’époux d’Élisabeth et le père biologique de Jean-Baptiste) que son enfant marchera « avec l’esprit et la puissance d’Élie ».
L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée : ta femme Élisabeth mettra au monde pour toi un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Tu seras dans la joie et l’allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance, car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ; il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu ; il marchera devant, en présence du Seigneur, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, ramener les rebelles à la sagesse des justes, et préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (Lc 1, 13-17)
Nous pouvons y voir une analogie qui confirme la prophétie de Malachie qui annonçait aux Juifs la venue d’un prophète, métaphoriquement, associé à Élie.
« Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur, à qui j’ai prescrit, sur l’Horeb, décrets et ordonnances pour tout Israël. Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper d’anathème le pays ! » (Ml 3, 22-24)
Dans les transcriptions de Maria Valtorta
Les interrogations sur la réincarnation s’éclairent parfaitement lorsqu’on lit la Bible dans son ensemble. Les précisions apportées par les visions de Maria Valtorta sont tout aussi limpides.
Maria Valtorta était une mystique catholique de Toscane (Italie). Infirme, elle fut alitée une grande partie de sa vie. Dans l’intimité de ce quotidien contemplatif, elle reçut des centaines de visions de la vie humaine de Jésus, mais aussi des dictées, d’une profondeur théologique et d’une densité factuelle vertigineuses. Elle les transcrivit fidèlement, à la main, sur des milliers de pages. Nous pouvons aujourd’hui les lire dans un livre intitulé L’Évangile tel qu’il m’a été révélé et publié en 10 tomes.
→ Lire notre dossier sur Maria Valtorta
Dans ces visions et dictées, Jésus parle à plusieurs reprises de la réincarnation (aussi appelée « théorie de la métempsycose »), souvent à la demande de ses interlocuteurs. Ces passages sont retranscrits ci-dessous et lisibles dans leur contexte.
L’Évangile tel qu’il m’a été révélé
Échange avec Nicodème
Temporalité : Première année de la vie publique de Jésus.
Lieu : Gethsémani (Judée)
Nicodème est un membre de Sanhédrin profondément touché par les enseignements et la sainteté de Jésus. Il vient secrètement à la rencontre de Jésus pour l’avertir de l’hostilité des membres du Temple de Jérusalem à son encontre. À cette occasion, il interroge Jésus :
« […] Personne ne peut faire les miracles que tu fais, s’il n’a pas Dieu avec lui. Cela, même les savants comme Gamaliel le croient. Alors comment se fait-il que nous ne puissions avoir la foi que possèdent les petits d’Israël ? Ah ! Dis-le-moi exactement. Je ne te trahirai pas, même si tu me disais : “J’ai menti pour mettre en valeur mes sages paroles sous un sceau que personne ne peut ridiculiser.” Es-tu le Messie du Seigneur ? l’Attendu ? la Parole du Père, incarnée pour instruire et racheter Israël conformément à l’Alliance ?
– Me poses-tu cette question de toi-même ou d’autres t’envoient-ils pour me la poser ?
– De moi-même, Seigneur. C’est pour moi un vrai tourment. Je subis une bourrasque : vents opposés et voix contraires. Pourquoi n’ai-je pas en moi, qui suis un homme mûr, cette certitude paisible que possède celui-ci, presque analphabète et tout jeune, qui lui met un tel sourire sur le visage, une telle lumière dans les yeux, un tel soleil dans le cœur ? Comment crois-tu, Jean, pour être si assuré ? Mon fils, apprends-moi ton secret, le secret qui te permet de savoir, voir et reconnaître le Messie en Jésus de Nazareth ! »
Jean rougit comme une pivoine, puis il baisse la tête comme pour s’excuser de dire une chose si grande, et il répond simplement :
« En aimant.
– En aimant ! Et toi, Simon, qui es un homme probe au seuil de la vieillesse, toi qui es instruit et tellement éprouvé que tu es poussé à redouter partout la fourberie ?
– En méditant.
– En aimant ! En méditant ! Moi aussi, j’aime et je médite et je n’ai pas encore acquis cette certitude ! »
Jésus lui répond vivement :
« Je vais te confier le véritable secret. Eux, ils ont su renaître, avec un esprit nouveau, libre de toute chaîne, vierge de toute idée. C’est ainsi qu’ils ont compris Dieu. À moins de renaître, on ne peut voir le Royaume de Dieu, ni croire en son Roi.
– Comment quelqu’un peut-il renaître s’il est déjà adulte ? Une fois sorti du sein maternel, l’homme ne peut jamais plus y rentrer. Tu fais peut-être allusion à la réincarnation à laquelle croient beaucoup de païens ? Mais non. Tu ne peux pas supposer cela. Et puis, ce ne serait pas rentrer dans le sein, mais reprendre une chair au-delà du temps. Par conséquent il ne s’agit pas de renaître maintenant. Comment ? Comment ?
– Il n’y a qu’une seule existence pour la chair sur la terre et une seule vie éternelle de l’âme au-delà. Je ne parle pas en ce moment de la chair et du sang. Je parle de l’âme immortelle qui, par l’intermédiaire de deux choses, renaît à la vie : par l’eau et par l’Esprit. Mais la plus grande, c’est l’Esprit sans lequel l’eau n’est qu’un symbole [cf. Jn 3, 5]. Celui qui s’est lavé avec l’eau doit se purifier ensuite avec l’Esprit et avec lui s’allumer et resplendir, s’il veut vivre dans le sein de Dieu ici-bas et dans le Royaume éternel. Car ce qui est engendré par la chair est et demeure chair, puis meurt après en avoir servi les désirs et les péchés. Mais ce qui est engendré par l’Esprit est esprit, et vit en revenant à l’Esprit qui l’a engendré, après l’avoir élevé à l’âge parfait. Le Royaume des Cieux ne sera habité que par des êtres parvenus à l’âge parfait de l’esprit. Ne t’étonne donc pas si je dis : “Il faut que vous naissiez à nouveau.” Ces disciples-ci ont su renaître. Le jeune [l’apôtre Jean] a tué la chair et fait renaître son âme en plaçant son moi sur le bûcher de l’amour. Tout a été brûlé de ce qui était matière. Des cendres, surgit sa nouvelle fleur spirituelle, tel un merveilleux tournesol qui sait s’orienter vers le Soleil éternel. Le vieux [l’apôtre Simon le Zélote] a mis la hache d’une honnête méditation aux pieds de sa vieille pensée, et a déraciné le vieil arbre en laissant seulement le bourgeon de sa bonne volonté, d’où il a fait naître sa nouvelle façon de voir. Maintenant, il aime Dieu avec un esprit nouveau et il le voit.
Chacun a sa méthode pour parvenir au port. N’importe quel vent convient pour celui qui sait se servir de la voile. Vous entendez souffler le vent, et vous pouvez vous baser sur sa direction pour diriger la manœuvre. Mais vous ne pouvez dire d’où il vient, ni appeler celui qu’il vous faut. L’Esprit aussi appelle, il arrive en appelant et il passe. Mais seul celui qui est attentif peut le suivre. Comme un fils connaît la voix de son père, l’âme engendrée par l’Esprit connaît sa voix.
[…] »
Source : Maria Valtorta, L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, tome 2, vision 116.7-9, éd. CEV, 2017. (Lire dans le contexte.)
Échanges avec les disciples
Temporalité : Deuxième année de la vie publique de Jésus.
Lieu : Cana (Galilée)
Il fait nuit. Jésus est assis avec ses apôtres et disciples à l’extérieur de la maison qui les accueille. Des chauves-souris tourbillonnent, tandis que des papillons se jettent sur la flamme de la lampe, donnant lieu à un échange entre les uns et les autres :
« Ce sont des bêtes absolument stupides, les unes comme les autres, dit Thomas. Les premières nous prennent pour des mouches, les secondes prennent la flamme pour un soleil et s’y brûlent. Elles n’ont même pas l’ombre d’un cerveau.
– Ce sont des animaux. Tu veux qu’ils raisonnent ? dit l’Iscariote.
– Non : je voudrais qu’elles aient au moins l’instinct.
– Elles n’ont pas le temps de l’acquérir. Je parle des papillons, car dès le premier essai, ils sont bel et bien morts. L’instinct s’éveille et se développe à la suite des premières mauvaises surprises, observe Jacques, fils d’Alphée.
– Et les chauves-souris ? Elles devraient en avoir, puisqu’elles vivent des années. Elles sont stupides, voilà tout, réplique Thomas.
– Non, Thomas, pas plus que les hommes. Les hommes aussi ressemblent bien souvent à des chauves-souris. Ils volent, ou plutôt ils volettent comme s’ils étaient ivres autour de choses qui ne servent qu’à faire souffrir.
Voilà : mon frère vient d’en abattre une en secouant fortement son manteau. Donnez-la-moi » dit Jésus.
Jacques, fils de Zébédée, aux pied de qui est tombée la chauve-souris qui, maintenant étourdie, s’agite sur le sol en faisant des mouvements gauches, la saisit avec deux doigts par une de ses ailes membraneuses et, la tenant en l’air comme si c’était un chiffon sale, la dépose sur les genoux de Jésus.
Jésus : « Voilà l’imprudente. Laissons-la faire, et vous verrez qu’elle se ressaisit, mais ne se corrige pas.
– Singulier sauvetage, Maître ! Moi, je l’aurais tuée aussitôt, dit Judas.
– Non. Pourquoi ? Elle aussi a une vie et elle y tient, lui répond Jésus.
– Je n’en ai pas l’impression. Soit elle ignore qu’elle en a une, soit elle n’y tient pas. Elle la met en danger !
– Ah, Judas ! Judas ! Comme tu serais sévère avec les pécheurs, avec les hommes ! Les hommes savent eux aussi qu’ils ont une vie plus une autre, et ils n’hésitent pas à les mettre en danger l’une et l’autre.
– Nous avons deux vies ?
– Celle du corps et celle de l’âme, tu le sais.
– Ah ! Je croyais que tu faisais allusion à la réincarnation. Il y en a qui y croient.
– Il n’y a pas de réincarnation. Mais il y a deux vies. Et pourtant, l’homme met en danger ses deux vies. Si tu étais Dieu, comment jugerais-tu les hommes qui sont doués, non seulement d’instinct, mais en plus de raison ?
[…] »
Source : Maria Valtorta, L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, tome 4, vision 243.6-7, éd. CEV, 2017. (Lire dans le contexte.)
Échange avec un scribe
Temporalité : Été de la deuxième année de la vie publique de Jésus.
Lieu : Sud de Tarichée (Galilée)
Après avoir appris le martyr de Jean-Baptiste, Jésus a décidé de quitter Capharnaüm en barques pour s’isoler quelques jours avec ses apôtres et disciples dans la campagne de Tarichée, au sud est de la mer de Galilée. Là, une foule l’attend pour l’entendre ou demander des guérisons. Parmi ces personnes, un scribe autrefois hostile à Jésus, se laisse toucher après que Jésus eut guéri son enfant quasi mourant. Le scribe l’interroge :
« Tu parles bien. Parles-tu toujours ainsi, à tous ?
– À tous. Que je m’adresse à Hanne ou à Gamaliel, ou que je parle au mendiant lépreux, sur un chemin de campagne, mes paroles sont les mêmes, car la Vérité est une.
– Alors parle, car nous sommes tous ici pour mendier une parole de toi ou l’une de tes grâces.
– Je vais le faire, afin qu’on ne dise pas que j’ai des préjugés contre ceux qui sont honnêtes dans leurs convictions.
– Celles que j’avais sont mortes. Mais c’est vrai. J’étais honnête, je croyais servir Dieu en te combattant.
– Tu es sincère, et pour cette raison tu mérites de comprendre Dieu qui n’est jamais mensonge. Mais tes convictions ne sont pas encore mortes. C’est moi qui te le dis. C’est comme du chiendent qu’on a brûlé. En surface, il semble détruit, et en vérité il a subi un rude assaut qui l’a affaibli. Mais les racines sont vivantes, le terrain les nourrit, la rosée les invite à faire pousser de nouvelles tiges et celles-ci de nouvelles feuilles. Il faut veiller à ce que cela n’arrive pas, sinon tu seras de nouveau envahi par le chiendent. Israël a la vie dure !
– Israël doit donc mourir ? C’est de la mauvaise herbe ?
– Il doit mourir pour ressusciter.
– Une réincarnation spirituelle ?
– Une évolution spirituelle. Il n’y a pas de réincarnation d’aucune sorte.
– Certains y croient.
– Ils sont dans l’erreur.
– L’hellénisme nous a transmis ces croyances à nous aussi. Les savants s’en repaissent et s’en glorifient comme d’une très noble nourriture.
– Contradiction absurde, pour ceux qui crient à l’anathème si on a négligé l’un des six cent treize préceptes mineurs.
– C’est vrai. Mais… c’est ainsi. On prend plaisir à imiter ce que pourtant l’on hait.
– Alors imitez-moi, puisque vous me haïssez. Ce sera mieux pour vous. »
Le scribe doit forcément esquisser un sourire devant cette sortie de Jésus. Les gens restent bouche bée à écouter et les plus éloignés se font répéter par les plus proches les paroles des deux hommes.
« Mais Toi, entre nous, que penses-tu de la réincarnation ?
– C’est une erreur. Je l’ai dit.
– Il y en a qui soutiennent que les vivants proviennent des morts et les morts des vivants, sous prétexte que ce qui existe ne peut se détruire.
– Ce qui est éternel, en effet, ne se détruit pas. Mais, dis-moi : à ton avis, le Créateur a t-il des limites à Lui-même ?
– Non, Maître. Penser cela reviendrait à l’amoindrir.
– Tu l’as dit. Dans ce cas, est-il possible de penser qu’il permet la réincarnation d’une âme parce qu’il ne pourrait y avoir qu’un nombre donné d’âmes ?
– On ne devrait pas le croire, et pourtant il y en a qui le pensent.
– Et, ce qui est pire, on le croit en Israël. Cette pensée de l’immortalité de l’âme – qui est déjà grande, même si elle est unie chez un païen à une erreur d’appréciation sur la façon dont se produit cette immortalité – devrait être parfaite chez un juif. Au contraire, chez ceux qui l’admettent d’après les termes de la thèse contraire, elle devient une pensée amoindrie, rabaissée, coupable. Ce n’est pas la gloire d’une pensée qui se montre digne d’admiration pour avoir frôlé par elle seule la Vérité et qui, par conséquent, témoigne de la nature composite de l’homme, comme c’est le cas chez le païen a l’intuition d’une vie immortelle de cette chose mystérieuse qu’on appelle l’âme et qui nous distingue des animaux. En revanche, c’est une dégradation pour la pensée qui, connaissant la Divine Sagesse et le Dieu Vrai, devient matérialiste, même dans une réalité aussi profondément spirituelle. Il n’y a pas d’autre transmigration de l’âme que celle du Créateur à l’être et de l’être au Créateur, auquel on se présente après la vie pour recevoir un jugement de vie ou de mort. Voilà la vérité. Et là où elle est envoyée, elle reste pour toujours.
– Tu n’admets pas le purgatoire ?
– Si. Pourquoi me demandes-tu cela ?
– Parce que tu dis : “Là où elle est envoyée, elle reste”. Le purgatoire est temporaire.
– C’est que, dans ma pensée, je l’assimile à la Vie éternelle. Le purgatoire est déjà “vie”. Amoindrie, liée, mais toujours de la vie. Une fois terminé son séjour temporaire dans le purgatoire, l’âme acquiert la Vie parfaite, elle l’atteint sans plus de limites et de liens. Il y aura deux demeures qui resteront : le Ciel – l’Abîme. Le Paradis – l’Enfer. Il y aura deux catégories : les bienheureux – les damnés. Mais, de ces trois royaumes qui existent maintenant, aucune âme ne reviendra jamais se revêtir de chair. Et cela jusqu’à la résurrection finale qui mettra fin pour toujours à l’incarnation des âmes dans la chair, de l’immortel dans le mortel.
[…] »
Source : Maria Valtorta, L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, tome 4, vision 272.2-4, éd. CEV, 2017. (Lire dans le contexte.)
Échange avec Syntica
Temporalité : Deuxième année de la vie publique de Jésus.
Lieu : La Fontaine des Chameliers (terre païenne)
En voyage à l’est du Jourdain, la troupe apostolique fait halte pour la nuit au lieu-dit de la Fontaine des Chameliers, situé à mi-chemin entre Gérasa et Bozra de l’Auranite. Là, dans l’hôtellerie rudimentaire, à la lueur du feu de camp, les uns et les autres reviennent sur les échanges du jour. Syntica, l’escale grecque en fuite et recueillie par Jésus au nord de Césarée Maritime, lui demande des précisions sur le « souvenir que les âmes gardent et qui explique certaines possibilités chez les païens d’avoir de vagues souvenirs de la vérité » :
« Moi, je disais : “Peut-être que cela confirme la théorie de la réincarnation à laquelle croient beaucoup de païens ?” et ta Mère, Maître, m’expliquait que ce que tu dis, c’est autre chose. Maintenant, veuille m’expliquer cela aussi, mon Seigneur.
– Écoute : tu ne dois pas croire que, sous prétexte que les âmes ont des souvenirs spontanés de la vérité, que cela prouve que nous vivons plusieurs vies. Tu es déjà suffisamment instruite désormais pour savoir comment l’homme a été créé, comment il a péché, comment il a été puni. On t’a expliqué comment Dieu a incorporé une âme unique dans l’homme-animal. Elle est créée à chaque fois et n’est jamais utilisée pour de prétendues incarnations successives. Cette certitude devrait contredire ce que j’affirme sur les souvenirs des âmes. Elle le devrait en effet pour toute créature autre que l’homme, puisqu’il est, lui, doué d’une âme faite par Dieu. L’animal ne peut se souvenir de Dieu parce qu’il naît une seule fois. L’homme peut s’en souvenir, bien que ne naissant qu’une seule fois, et cela grâce à ce qu’il y a de meilleur en lui : l’âme. D’où vient toute âme humaine ? De Dieu. Qui est Dieu ? L’Esprit très intelligent, très puissant, parfait. Cette substance spirituelle admirable qu’est l’âme, créée par Dieu pour donner à l’homme son image et sa ressemblance comme signe indiscutable de sa Paternité très sainte, se ressent des qualités propres de Celui qui l’a créée. L’âme est donc un esprit intelligent, libre, immortel comme le Père qui l’a créée. Elle sort parfaite de la Pensée divine et, à l’instant de sa création, elle est semblable, pour un millième d’instant, à celle du premier homme : une perfection qui comprend la Vérité par suite d’un don gratuitement donné. Un millième d’instant. Puis, une fois formée, elle est blessée par le péché originel. Pour te faire mieux comprendre, je dirai que c’est comme si Dieu portait l’âme qu’il crée, et que l’être créé, en venant à la vie, était blessé par un signe ineffaçable. Me comprends-tu ?
– Oui, tant qu’elle est pensée, pensée créée, elle est parfaite, soit un millième d’instant. Puis, une fois la pensée traduite dans les faits, elle devient sujette à la loi causée par la Faute.
– Tu as bien répondu. L’âme s’incarne donc ainsi dans le corps humain en apportant avec elle ce joyau secrèt dans le mystère de son être spirituel, le souvenir de l’Être Créateur, c’est-à-dire de la Vérité. Le bébé naît. Il peut être bon, excellent, aussi bien que perfide. Il peut tout devenir car il est libre de vouloir. Sur ses “souvenirs” le ministère des anges jette ses lumières et le semeur de pièges ses ténèbres. Au fur et à mesure que l’homme poursuit les lumières et par conséquent aussi des vertus de plus en plus grandes en rendant l’âme maîtresse de son être, alors la faculté de se souvenir se développe en elle comme si la vertu rendait de plus en plus mince la cloison qui s’interpose entre l’âme et Dieu. Voilà pourquoi les hommes vertueux de tous pays pressentent la vérité, pas parfaitement parce qu’ils sont rendus obtus par des doctrines contraires ou par des ignorances mortelles, mais suffisamment pour fournir des pages de formation morale aux peuples auxquels ils appartiennent. As-tu compris ? Es-tu convaincue ?
– Oui. Pour conclure : la religion des vertus pratiquées héroïquement prédispose l’âme à la Religion vraie et à la connaissance de Dieu.
– C’est tout à fait cela. Et maintenant, va te reposer et sois bénie. Et toi aussi, Maman, et vous, sœurs et disciples. Que la paix de Dieu veille sur votre repos. »
Source : Maria Valtorta, L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, tome 4, vision 290.9, éd. CEV, 2017. (Lire dans le contexte.)
Échange avec des pécheurs convertis
Temporalité : Troisième année de la vie publique de Jésus.
Lieu : La maison de Zachée.
Jésus Christ dit :
« Certains d’entre vous proviennent de régions où l’on connaît la théorie de l’école pythagoricienne. C’est une théorie erronée. Les âmes, une fois passé leur séjour sur la terre, ne reviennent plus jamais ici-bas dans aucun corps. Pas dans un animal, car il ne convient pas que quelque chose d’aussi surnaturel, habite dans une bête. Pas dans un homme, car comment le corps serait-il récompensé une fois réuni à l’âme au jugement dernier, si cette âme avait été revêtue de plusieurs corps ? On dit, chez ceux qui croient à cette théorie, que c’est le dernier corps qui a la jouissance, parce qu’au cours des purifications successives, au cours de vies successives, c’est seulement dans la dernière réincarnation que l’âme atteint une perfection qui mérite une récompense. C’est une erreur et une offense ! Une erreur et une offense envers Dieu, puisque c’est admettre qu’il n’a pu créer qu’un nombre limité d’âmes. Une erreur et une offense envers l’homme, puisque cela revient à le juger si corrompu qu’il mérite difficilement une récompense. Il ne sera pas tout de suite récompensé, il devra subir une purification après la vie, quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, mais la purification prépare à la joie. Aussi celui qui se purifie est déjà quelqu’un de sauvé. Et une fois sauvé, il jouira de cette récompense avec son corps après le dernier Jour. Il ne pourra avoir qu’un seul corps pour son âme, qu’une seule vie ici-bas, et c’est avec le corps que lui ont fait ceux qui l’ont procréé, et avec l’âme que le Créateur lui a créée pour vivifier sa chair, qu’il jouira de sa récompense.
Il n’est pas permis de se réincarner, pas plus qu’il n’est possible de remonter le temps. Mais se recréer par un mouvement d’une libre volonté, oui, c’est accordé : Dieu bénit cette volonté et l’aide. Vous tous l’avez eue. Voilà alors que, sous le bain du repentir, l’homme pécheur, vicieux, souillé, criminel, voleur, dépravé, corrupteur, homicide, sacrilège, adultère, renaît spirituellement, détruit la substance corrompue du vieil homme, disperse le moi mental encore plus perverti, comme si la volonté de se racheter était un acide qui attaque et détruit l’enveloppe malsaine où se cache un trésor, et met à nu son esprit purifié, redevenu sain, revêtu d’une nouvelle pensée, d’un nouveau vêtement d’enfant pur, bon. C’est un vêtement qui peut s’approcher de Dieu, qui peut couvrir dignement l’âme recréée, la garder et l’aider jusqu’à sa supercréation, la sainteté achevée qui, demain — un lendemain peut-être lointain, si on le mesure à l’aune du temps humain, très proche si on le contemple par la pensée de l’éternité — sera glorieuse dans le Royaume de Dieu.
Et tous peuvent, s’ils le veulent, recréer en eux-mêmes le pur enfant de leurs premières années, l’enfant affectueux, humble, franc, bon, que sa mère serrait sur son sein, que son père regardait avec fierté, que l’ange de Dieu protégeait et que Dieu contemplait avec amour. » (Valtorta, 524.9-10)
Source : Maria Valtorta, L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, tome 8, vision 524, éd. CEV, 2017.
Les Cahiers
Enseignement de Jésus Christ
Jésus Christ dit :
« Voici ce qui est dicté pour toi, ô homme qui m’est cher en dépit de tes erreurs, toi, la brebis perdue pour laquelle j’ai marché et versé mon sang pour t’indiquer la voie de la Vérité. Cette instruction est pour toi. C’est une lumière pour toi. Ne refuse pas mon don.
Ne commets pas le sacrilège de penser qu’une autre parole est plus juste que celle-ci. Celle-ci est la mienne. C’est ma voix qui, depuis des siècles, est la même, sans changer, sans se contredire, sans se renouveler au fil des siècles parce qu’elle est parfaite et que le progrès n’a aucune incidence sur elle. Vous, vous pouvez vous mettre à jour. Pas moi, qui suis comme au premier jour de mon enseignement tout comme je suis de toute éternité en ma nature. Je suis la Parole de Dieu, la Sagesse du Père.
Il est dit, dans mon seul et vrai Évangile: « Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Non pas le Dieu des morts, mais des vivants. » Abraham a vécu une fois. Isaac a vécu une fois. Jacob a vécu une fois. Tu vivras une fois. Moi, qui suis Dieu, j’ai pris chair une seule fois et ne la prendrai pas une seconde, parce que Dieu lui-même respecte l’ordre. Or l’ordre de la vie humaine est le suivant :
Un esprit fusionne avec une chair pour rendre l’homme semblable à Dieu, qui n’est pas chair mais esprit, non pas animal mais surnaturel.
Quand la chair dépérit lorsque vient son crépuscule, elle tombe comme une dépouille, telle un simple revêtement, dans le néant dont elle fut tirée, et l’âme retourne à sa vie : bienheureuse si elle vit, mais damnée si l’homme a fait de sa chair son seigneur au lieu de faire de Dieu le seigneur de son âme.
De l’au-delà, dont vous désirez inutilement connaître les détails sans vous contenter de croire à son existence, cette âme vous attend en tremblant de peur ou avec des frémissements de joie de voir la chair ressusciter pour s’en revêtir au dernier jour de la Terre et avec elle être précipitée dans l’Abîme ou entrer au ciel glorifiée jusque dans la matière avec laquelle vous avez remporté la victoire : en effet, de votre ennemie naturelle, vous vous serez fait une alliée surnaturelle.
Mais comment pourriez-vous revêtir une chair au moment de ma visite sublime et, avec elle, aller à la condamnation ou à la gloire, si chaque âme avait eu plusieurs chairs ? Laquelle serait choisie ? La première ou la dernière ?
Si, selon vos théories, la première a permis l’accession de l’esprit à la seconde, c’est déjà une chair méritoire, et même plus digne que les autres de posséder le ciel, puisque c’est la première victoire qui coûte. Après cette accession, elle est entraînée. Mais si seuls les parfaits doivent aller au ciel, comment la première peut-elle y aller ? Il serait injuste d’en exclure la première de vos chairs, et tout aussi injuste de penser qu’il en irait de même de la dernière de vos chairs, qu’une théorie néfaste vous fait croire que votre esprit peut revêtir, en une série ascendante, en s’incarnant, se désincarnant pour se réincarner comme un habit que l’on enlève le soir pour le reprendre le lendemain matin.
Et comment pourriez-vous invoquer les bienheureux s’ils étaient déjà réincarnés ? Comment traiter vos défunts de vôtres, s’ils sont au même moment les enfants d’autres personnes ?
Non. L’âme vit. Bien qu’elle soit créée, elle ne sera plus détruite. Elle vit dans la Vie si elle a mené, sur la terre, l’unique vie qui vous soit permise, celle d’enfants de Dieu. Elle vit dans la Mort si elle a vécu sur la terre en fils de Satan. Ce qui est à Dieu retourne à Dieu pour l’éternité. Ce qui est de Satan retourne à Satan pour l’éternité.
Ne dites pas : C’est mal. » Moi qui suis la Vérité, je te dis que c’est le bien suprême. Si vous viviez mille vies, vous deviendriez mille fois les souffre-douleur de Satan, et vous ne sauriez pas toujours en sortir blessés mais vivants. Mais puisque vous vivez une seule fois et que vous savez que votre destin se joue à ce seul moment, si vous n’êtes pas de nauséabonds adorateurs de la Bête, agissez au moins avec ce minimum de bonne volonté qui me suffit pour vous sauver.
Bienheureux ceux qui, au lieu du minimum, se donnent tout entiers à moi et vivent de la Loi. Du ciel, le Dieu des vivants les regarde avec infiniment d’amour, et ce que vous avez encore de bien sur la terre, vous l’avez par ces saints que vous méprisez parfois mais que les saints du ciel appellent « frères » ; les anges les caressent, et le Dieu un et trine les bénit. »
Source : Maria Valtorta, Les Cahiers, Catéchèse du vendredi 7 janvier 1944, pp. 22-23
Enseignement de Saint Jean
L’apôtre et évangéliste Saint Jean à Maria Valtorta :
« […] Abandonnez donc l’Homicide éternel qui a péri et fait périr les autres, pour n’avoir pas persévéré dans la vérité qu’il avait possédée dès le premier instant de sa création en vertu de sa bienheureuse destinée angélique. Croyez dans le Christ qui ne peut mentir, car il est Dieu et il possède la perfection de Dieu.
Il vous dit à maintes reprises : « Moi, je vous ressusciterai. » [Jn 5, 21 & 24-25 & 29] Pourrait-il employer un mot impropre, lui qui est parfait en science et en intelligence ? Il dit bien : « Je vous ressusciterai« , et non pas: « Je vous réincarnerai. » Il spécifie: « au dernier jour« , et encore : « Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, le Fils lui aussi fait vivre qui il veut… Celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ; il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie… L’heure vient — et maintenant elle est là — où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l’auront entendue vivront… L’heure vient où tous ceux qui gisent dans les tombeaux entendront sa voix. Alors ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection qui mène à la vie, ceux qui auront pratiqué le mal, pour la résurrection qui mène au jugement. »
C’est pourquoi celui qui est Vérité et Science dit, répète, insiste et jure qu’il n’y a qu’une seule et unique vie de la chair, et une seule et unique vie de l’esprit. Cette vie se passe pendant notre unique journée d’hommes ; puis, au dernier jour, sur l’ordre de Jésus-Dieu, la chair ressuscite pour revêtir l’esprit qui l’habitait. Cette vie éternelle s’obtient par notre unique journée ; si, au cours de celle-ci, nous avons tué l’âme ne serait-ce qu’une seule fois, elle ne pourra plus jamais se réincarner pour passer de la mort à la vie par des phases successives.
Non. La puissance de Dieu, Père, Fils Jésus et Esprit Paraclet, peut vous accorder la résurrection de l’esprit sur la terre en vertu d’un miracle de la grâce ou par l’intermédiaire de l’intercession d’un « saint » de la terre ou du ciel, ou encore de par votre propre désir de ressusciter. Mais cela se produit ici, sur la terre, au cours de votre unique journée. Le soir venu pour vous, quand vous serez entrés dans le sommeil de la nuit humaine, il n’y a plus de résurrection possible par de nouvelles périodes de vie. Si vous êtes morts spirituellement, il ne vous reste que la mort.
Moi, qui suis disciple du Christ et qui ai vu, par-delà la vie terrestre, la vie future et la résurrection finale [cf. le livre de l’Apocalypse], je vous jure que c’est la vérité.
Libérez-vous de ces chaînes. Ce sont les plus dangereuses que Satan vous lance. Faites le premier pas pour dire au Christ : « Je viens à toi », et à Satan : « Arrière, au nom de Jésus. » Accueillez la vérité première.
Vous ne pouvez savoir combien le Seigneur, le bon Maître, le saint Pasteur, est doux pour ceux qui se tournent vers lui. Comme un père, il vous prend sur son cœur et vous instruit, vous soigne et vous nourrit. Ne prétendez pas que vous l’aimez. Vous ne l’aimez pas en vérité, par conséquent vous ne l’aimez pas.
La vérité se trouve dans son Évangile. L’Évangile est celui qu’il a dit à ses apôtres et celui qu’il continue à confirmer et à expliquer, dans sa bienveillance de Sauveur. Après tant de siècles, il n’a pas changé. Il n’y en a pas d’autre.
S’il y avait eu une seconde vie, ou même plusieurs autres, il vous l’aurait dit. Vous n’êtes pas parsis ou shintoïstes, vous êtes « chrétiens ». Laissez donc tomber les chimères, les erreurs, les mystifications que Satan suscite pour vous arracher à Dieu, et croyez à ce que Jésus a dit.
Celui qui aime, croit. Celui qui aime peu, doute. Celui qui n’aime pas, accepte une doctrine opposée. La doctrine qu’il suit est contraire à celle de Jésus Christ, le Verbe de Dieu, notre Maître, la Lumière du monde. Vous n’aimez donc pas le Christ en vérité. »
Source : Maria Valtorta, Les Cahiers, 11 janvier 1944, pp. 42-43
Enseignement de Saint Paul apôtre
L’Apôtre Saint Paul à Maria Valtorta :
« Les païens de l’Antiquité pour qui je rompais le pain de la foi semblent être encore vivants, et même être revenus, selon votre croyance, se réincarner avec leurs anciennes théories sur la résurrection et de la deuxième vie tant, de nos jours – et plus que jamais, après vingt siècles de prédication évangélique ! – la théorie de la réincarnation est encore incarnée et enracinée dans vos esprits.
L’unique chose qui se réincarne, c’est cette théorie qui refleurit comme de la moisissure à des époques régulières d’obscurcissement spirituel. Car, sachez-le, vous qui vous prenez pour les plus évolués en matière spirituelle, c’est là le signe d’un déclin et non pas d’une aube spirituelle. Plus le soleil de Dieu est bas dans vos esprits, plus, dans l’ombre qui monte, des larves se forment, des fièvres stagnent, les porteurs de mort pullulent et les spores germent. Cela va ronger, corroder, absorber et détruire la vie de votre esprit, tout comme dans les forêts de l’extrême Nord où la nuit dure six mois et change les broussailles, pleines de vie végétale et animale, en régions mortes semblables à celles d’un monde sans vie.
Hommes stupides ! Les morts ne reviennent pas. Dans aucun nouveau corps. Il n’existe qu’une résurrection : la finale.
Vous qui êtes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, vous n’êtes pas des graines qui poussent selon des cycles réguliers pour devenir des tiges, des fleurs, des fruits, des graines et, de là, de nouveau des tiges, des fleurs et des fruits. Vous êtes des hommes, et non de l’herbe des champs. Vous êtes destinés au ciel, et non à l’étable de la bête de somme. Vous possédez l’esprit de Dieu, cet esprit que Dieu infuse en vous par un engendrement spirituel continuel qui répond à l’engendrement humain d’une nouvelle chair.
Que croyez-vous donc ? Que Dieu, notre Dieu tout-puissant, infini, éternel, est limité pour engendrer ? Qu’il a une limite qui lui impose de créer un certain nombre d’esprits et pas plus, de sorte que, pour que la vie des hommes sur la terre puisse continuer, il doive, tel un vendeur de grand magasin, aller chercher sur les rayons, par mi tous les esprits entassés là, celui qu’il va réutiliser pour cette marchandise spécifique ? Ou, mieux encore, pensez-vous qu’il est semblable à un scribe qui exhume un dossier donné et cherche un certain rouleau, car le moment est venu de l’utiliser pour faire mémoire d’un événement ?
Hommes stupides, stupides, stupides ! Vous n’êtes pas des marchandises, des parchemins ou des semences : vous êtes des hommes.
Comme la graine, le corps tombe en décomposition une fois son cycle achevé. L’âme revient à sa Source pour être jugée vivante ou corrompue comme la chair puis, selon son état, elle va vers sa destinée. Ensuite, elle n’en ressort plus si ce n’est pour appeler le corps qui fut le sien à une unique résurrection; par celle-ci, ceux qui ont été corrompus dans la vie deviennent parfaitement corrompus pour l’éternité, avec l’âme et la chair corrompues qu’ils ont eues pendant leur seule et unique vie, qui ne peut se répéter. De même, ceux qui ont été “justes” dans la vie ressuscitent glorieux, incorruptibles, et élèvent leur chair à la gloire de leur esprit glorieux, en la spiritualisant, en la divinisant ; c’est en effet par elle et avec elle qu’ils ont remporté la victoire, et il est juste qu’ils triomphent avec elle.
Vous êtes ici-bas des animaux raisonnables de par l’esprit que vous possédez, et qui obtient la vie également pour la chair dont il est victorieux. Dans l’autre vie, vous serez des esprits qui vivifieront la chair qui a remporté la victoire en restant sujette à l’esprit. La nature animale vient toujours en premier. C’est l’évolution véritable. Mais elle est unique. Ensuite vient la nature spirituelle, à partir de la nature animale qui a su, par les trois vertus, se rendre elle-même légère.
En fonction de la manière dont vous menez cette vie-ci, vous serez tels dans la seconde. Si ce qui est céleste a prévalu en vous, vous connaîtrez la nature de Dieu en vous et vous la posséderez, puisque Dieu sera votre possession éternelle. Mais si c’est le terrestre qui a prédominé, vous connaîtrez après la mort l’opacité, la mort, le gel, l’horreur, les ténèbres, tout ce qui est commun au corps qui descend dans la fosse. À cette différence près cependant: la durée de cette seconde et véritable mort est éternelle.
Vous, mes frères, qui êtes héritiers de Dieu par volonté de Dieu, ne perdez pas cet héritage pour suivre la chair et le sang, ainsi que l’erreur mentale.
Je me suis moi-même trompé et je me suis opposé à la Vérité, j’ai persécuté le Christ. Mon péché m’est toujours présent, même dans la gloire de ce Royaume dont les portes m’ont été ouvertes par mon repentir, ma foi et mon martyre pour confesser le Christ et la vie immortelle. Mais quand la Lumière m’a jeté à terre, en se faisant connaître (Ac 9,1-22), j’ai abandonné l’erreur pour suivre la Lumière.
En ce qui vous concerne, la Lumière s’est fait connaître à vous à travers vingt siècles de prodiges, que même le plus féroce négateur et le plus obstiné ne sauraient nier. Pourquoi voulez-vous donc rester dans l’erreur, alors que vous avez la chance d’avoir le témoignage de vingt siècles de manifestations divines ?
Moi, qui suis témoin du Christ, je vous le jure: ni la chair ni le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu, mais uniquement l’esprit. Et, comme il est dit dans l’Évangile de notre Seigneur Jésus Christ (Mt 22, 23-33 ; Mc 12, 18-27 ; Lc 20, 27-40), ce ne sont pas les enfants de ce siècle – entendez par là, mes frères, ceux qui sont dans le monde, autrement dit les terrestres – qui sont destinés à ressusciter et à se reposer en ayant une seconde vie sur terre. Seuls ressusciteront ceux qui sont dignes du second siècle, l’éternel : en d’autres termes, il s’agit de ceux qui ne pourront plus mourir puisqu’ils auront déjà vécu, mais qui, parce qu’ils ont obtenu la vie spirituelle et qu’ils sont devenus semblables aux anges et aux enfants du Très-Haut, n’ont plus d’appétit pour le mariage humain : leur âme désire pour seules noces celles avec Dieu-Amour, pour seule possession celle de Dieu, pour seule demeure celle du ciel, pour seule vie celle qui se déroule dans la Vie.
Amen, amen, amen !
Je vous le dis : croyez pour l’obtenir. »
Source : Maria Valtorta, Les Cahiers, 11 janvier 1944
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Conclusion
À moins que Jean-Baptiste ne dise pas la vérité lorsqu’il répond qu’il n’est pas Élie (Jn 1, 19-21) et que Jésus et les Saints soient incohérents – ce qu’un chrétien ne peut admettre [en effet, Jean-Baptiste est le plus grand des hommes (Mt 11, 11) et Jésus est la Vérité (Jn 14, 16)] –, la théorie de la réincarnation s’avère fausse. Comme le dit Saint Paul apôtre dans sa Lettre aux Hébreux, « le sort des hommes est de mourir une seule fois et puis d’être jugés » (He 9, 27).
Bien que païenne et hérétique, cette théorie faisait même des adeptes chez certains scribes et pharisiens au temps de Jésus (Valtorta, 596.16).